Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
samedi 17 octobre 2009
La chatte andalouse
2002
Cinéaste: Gérald Hustache-Mathieu
Comédiens: Blanca Li - Cédric Grimoin - Clémence Massart-Weit - Sophie Quinton
Notice Imdb
Vu en dvd
Une cinquantaine de minutes très bien écrites, qui dessinent une histoire en forme de mystère humain et qui s'interrogent sur la foi, la sexualité, le corps et l'amour. Difficile pour moi d'en parler sans spoiler. Pour ce film moins qu'un autre, il ne faut révéler les secrets de cette chatte andalouse. Je vais essayer de rester le plus abscons possible. Que dire? J'aurais volontiers l'envie d'être loquace. C'est d'abord l'écriture très intelligente qui domine. Un très beau travail de Gérald Hustache-Mathieu. On est happé par un mystère : on découvre une bonne sœur qui vend des pots de miel sur le marché et qui va chercher des préservatifs, qui reçoit un homme dans une maison isolée sur le bord d'une falaise normande et qui pour finir, démoule un phallus en plâtre qu'elle peint en bleu
pour l'entreposer sur une bibliothèque déjà garnie d'une myriade d'autres verges bleues.
Le reste du film est l'explication raisonnable de ces extravagances. On prend part à une tranche de vie pendant laquelle cette jeune sœur apprend à vivre avec sa foi et ses pulsions,
une histoire très ouverte, tolérante où l'individu trouve une route à sa dimension, c'est à dire complexe, pleine de détours et de virages plus ou moins faciles à négocier. Désolé, c'est forcément très vague. Le nœud du film réside essentiellement dans la révélation de cette intrigue que je dois absolument ne pas révéler.
Au delà de cet aspect spectaculaire et mystérieux, un fond, une interrogation, un semblant de réponse et une très belle ode à la joie, à la simplicité des rapports amoureux, de la relation entre corps et âme viennent donner une savoureuse densité au tout.
Pour incarner cette belle histoire il fallait la grâce -le terme est on ne peut mieux choisi, merci- la beauté blonde et fraîche, naturellement en plus du talent de la comédienne. Avec ses grands yeux si ouverts, si bleus qu'ils semblent autant faits pour écouter que pour voir, avec la douceur de ses gestes et l'attention tactile qu'elle parvient à exprimer, j'ai l'intime conviction que l'actrice Sophie Quinton livre là une performance de très haute tenue, d'une justesse hallucinante en même temps qu'on la sent encore empreinte non d'une certaine candeur mais disons d'une heureuse incertitude, celle des débutants.
Cela donne quelque chose de très beau, sur un fil très touchant. Elle porte littéralement le film sur ses frêles épaules, aidée tout de même par deux comédiens aux rôles moins dispendieux en efforts, Blanca Li
et Cédric Grimoin.
Ce film est pour moi l'occasion de très festives découvertes entre celle d'une formidable comédienne, mais également d'un auteur aux aspirations très attirantes, à l'humour très particulier, entre gags brutaux et situations de contrastes mais toujours plein d'une infinie tendresse pour tous les personnages.
Un cinéma chaleureux, complice, jamais moqueur, ni violent et qui aborde des notions assez graves entre spiritualité et sexualité avec un recul et une audace vivifiants. Un film sur les choix de la vie, sur l'amour dans tous les sens du terme, l'amour de Dieu, l'amour de son prochain et l'amour sexué.
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Bonsoir,
RépondreSupprimerJe découvre votre blog avec beaucoup de plaisir. Je suis tombé dessus via ce film que j'aime beaucoup. Actuellement, avec quelques autres blogueurs, nous développons la question de l'érotisme au cinéma. J'étais à la recherche d'une illustration (mon DVD a disparu,j'ai du le prêter) du sexe rose entouré de ses phallus. Ravi je le découvre chez vous. M'autoriseriez vous à la reproduire sur mon blog ?
Il n'y a absolument aucun problème. Ravi.
RépondreSupprimerMerci beaucoup, ça sera en ligne demain matin. Et si vous souhaitez participer, plus on est de fous, plus on est ravis.
RépondreSupprimerCette presence diaphanne et/ou decallee de Sophie Quinton (trop materielle ...!?) ... nous annonce sa merveille d'une interpretation dans le long-metrage [similaire et envoutant], decouvert sur ARTE {et revu a 4 reprises... }, sous le titre de "AVRIL" ...; Merci a tous pour ce poeme visuel !?
RépondreSupprimerP.S.: mon ordinateur ne 'supporte'-pas la ponctuation francaise ... !!