lundi 28 juin 2010

Le brigand bien-aimé



1957
Titre francophone : Le brigand bien-aimé
Titre original: The true story of Jesse James

Cinéaste: Nicholas Ray
Comédiens: Robert Wagner - Jeffrey Hunter - Hope Lange - Agnes Moorehead

Notice Imdb

Vu en dvd



Mes deux dernières expériences avec Nicholas Ray aboutissent à un très désagréable sentiment de lassitude. Après m'être épuisé à suivre les jérémiades de "Bigger than life", la direction d'acteurs sur ce "Jesse James" m'a encore une fois été des plus pénibles. Le fait que les comédiens soient figés dans des postures et des attitudes sans relief et que le ton et le rythme des dialogues persistent à garder une allure théâtrale et monocorde donne à ce film une teinte grisâtre et surtout le laisse finalement paraître comme un tableau plat, inerte dont les enjeux restent totalement factices. Bien entendu les thèmes (essentiellement mis en relief dans la toute dernière partie du film) de la vengeance, de la rédemption, l'espèce de sort, de prédestination qui accompagne le malheur, le goût morbide de Jesse James à creuser sa propre tombe sont abordés avec plus ou moins de clarté.

A mon avis, les piètres prestations des comédiens -avec un Robert Wagner caricatural et pesant en tête- altèrent en grande partie la lecture et la portée de ces problématiques.

Dans un premier temps j'avoue avoir été irrité par l'inefficacité de la structure narrative avec des flash-backs trop longs à mettre en place tous les éléments de compréhension. Et puis on finit par s'y habituer mais jamais cela ne donne pleine satisfaction. Le récit s'écoule doucement, inexorablement et je m'ennuie du début jusqu'à la fin.
Quelques sourires devant les faciès de faux durs des frères James ponctuent mon visionnage et finissent de ternir l'image que je me fais du film.

Décidément, "In lonely place" que j'ai vu assez récemment et qui m'avait bien plu parait bien lointain, à cause sans doute de l'emphase et de la rigidité que met Nicholas Ray dans la mise en scène de ses acteurs.
Trombi:
Jeffrey Hunter:

Hope Lange:

Agnes Moorehead:

John Carradine:

John Doucette:

Barney Phillips:

Alan Baxter (au centre), Barry Atwater (à droite, toute) :

Alan Hale Jr. (au centre) :

Frank Overton:

Chubby Johnson:

Clegg Hoyt:

Rachel Stephens :

Eve and the handyman


1961
alias : Ève et son homme à tout faire

Cinéaste: Russ Meyer
Comédiens: Eve Meyer - Anthony-James Ryan

Notice Imdb

Vu en dvd


La deuxième création de Russ Meyer n'est pas un film d'érotique mais se veut essentiellement comique, d'un humour un peu vague, très américain, visuel et physique -j'ai envie de dire qu'il est surtout phtisique mais c'est vraiment pour faire un mot- souvent axé sur le corps, les angoisses et les comportements étranges, les paradoxes auxquels la pudibonderie américaine se confronte trop souvent et l'absurde qui peut en découler.

Il y a une certaine jovialité puérile, qui fait sans doute référence au malaise et à la détresse d'un Tex Avery. Les personnage joués par Anthony-James Ryan

et Eve Meyer

empruntent beaucoup à ceux d'Avery, dans la démesure et les clichés sexuels que la censure pouvait autoriser alors.

Car en effet, si le film n'a rien d'érotique -le seul instant "érotique" est dévolu justement à la pause artistique d'un modèle nu et donc à quelque chose d'académique, d'encadré que la société américaine ne peut fustiger- la sexualité est souvent représentée dans des scènes suggestives pas vraiment fines et légères.


Le trait est si volontiers et sciemment gras que cela en devient risible. Mais si cette provocation pouvait avoir tout son sens et son impact à l'époque, aujourd'hui elle semble démesurément lourdingue.

On constate une nouvelle fois qu'après son premier film qui ressemblait déjà à un fatras de sketchs disparates, Russ Meyer a bien des difficultés à proposer un scénario digne de ce nom. Là aussi l'aspect hétéroclite du récit l'emporte. Là encore les gags manquent de percussion, de rythme et on se lasse rapidement de l'histoire. Cependant la hâte d'en finir est un peu moins pénible à supporter que sur "The immoral Mr Teas".

dimanche 27 juin 2010

Les mystères d'une âme



1926

Titre francophone : Les mystères d'une âme
Titre francophone : Le cas du professeur Mathias
Titre anglophone: Secrets of a soul
Titre original : Geheimnisse einer Seele

Cinéaste: Georg Wilhelm Pabst
Comédiens: Werner Krauss - Jack Trevor - Pavel Pavlov - Ruth Weyher

Notice Imdb
Vu en dvd




A l'époque, la psychanalyse relève encore du mystère. Cette science toute jeune n'est pas encore très bien connue, ni comprise par le commun des mortels. Notez qu'Hitchcock trouvera nécessaire de faire encore un film explicatif bien des années plus tard ("Spellbound").

Parce que la psychanalyse peut à l'époque paraître comme une pratique proche de la prestidigitation, Pabst s'attache à en faire une illustration édifiante. Le sous-titre "film psychanalytique" annonce la couleur : on risque d'avoir droit à un document didactique. Et en effet, le film se structure sur une première partie présentant les symptômes névrotiques du personnage principal (Werner Krauss)

et une seconde où les séances thérapeutiques remettent de l'ordre et du sens dans ces éléments confus. Du moins censés l'être, car dès la première partie, il n'est pas nécessaire d'être grand clerc pour comprendre ce qui se passe dans l'inconscient du personnage. La frustration et la jalousie sont très lisibles, le rêve n'en est qu'une confirmation. Aussi toute la seconde partie devient redondante et sa lecture fastidieuse. Soyons tout de même un peu indulgent avec ce film destiné à mettre en lumière une pratique encore trop obscure pour la plupart des gens.

Du point de vue visuel on a connu, même à l'époque (je pense à Fritz Lang tout de suite, là) plus de virtuosité, d'imagination et de créativité. Cependant Pabst cherche et trouve quelques options non dénuées d'intérêt. Quelques jours après avoir vu ce film, il n'y a rien de bien précis qui me revient à l'esprit pour illustrer cela, si ce n'est les quelques séquences oniriques.

Il s'agit donc plus d'une impression générale, celle que laisse un film bien filmé, sans pour autant qu'une image et des cadrages percutants ne viennent corroborer cela. C'est dans ce genre de cas qu'on évoque aisément la sobriété de la mise en scène. Au risque de faire paraître mon sentiment comme une expression tristement creuse, je me vois contraint d'employer ce terme "sobre", sans doute en raison même de l'objectif didactique qui semble prévaloir dans l'élaboration du film.

Pour conclure, je ne me relèverai certainement pas la nuit pour le revoir mais cela reste une curiosité, un document d'un temps où la psychanalyse fascinait autant qu'elle faisait peur.

Trombi:
Ruth Weyher:

Jack Trevor:

Pavel Pavlov:

Hertha von Walther:

lundi 21 juin 2010

Les trois visages de la peur



Titre original: I tre volti della paura
alias : Black sabbath
alias : Les trois visages de la peur
1963

Cinéaste:Mario Bava - Salvatore Billitteri
Comédiens: Michèle Mercier- Lidia Alfonsi- Boris Karloff

Notice Imdb
Vu en dvd



J'aime beaucoup ce film malgré un deuxième sketch que je trouve un petit peu trop lent. Tiens, là, tout de suite, je n'ai pas envie de dépenser de l'espace et des efforts à bavasser du clicheton sur la structure du film à sketchs et son hétérogénéité, blablabla... Concentrons-nous sur les films individuellement.


"Le téléphone" est un sketch très intense. Huis-clos palpitant qui met en vedette la plastique ravissante d'une brune Michèle Mercier bien plus tentante que la fade blondinette Angélique.

Ici encore une fois, elle subit la situation, fait montre d'une grande faiblesse et Mario Bava s'active à la filmer de plus en plus perlant de sueur froide.

Jouet d'une machination machiavélique qui se retourne sur la fin, elle apparaît ballottée par les désirs d'affection ou de vengeance des autres. Bava condense l'action sans abuser de gros plans,

ni d'une photographie exubérante, même si par-ci, par-là on note la vivacité et la profusion des couleurs. Il réussit à rester assez sobre sur ce point là. De même le jeu des comédiens est encore assez mesuré. Un sketch simple, élégant et d'une plaisante efficacité.


"Les Wurdulaks", dans la veine classique du film vampirique, permet à Bava de rendre un hommage appuyé à l'histoire cinématographique du genre. S'appuyant sur une époque ancienne et des extérieurs totalement façonnés en intérieur par des décors grandioses et un habillage visuel habituel chez lui (brumes, jeux d'ombres et de couleurs violacées),

le cinéaste crée un monde de cauchemars pas vraiment réaliste. Il fait appel à la figure légendaire du cinéma fantastique, Boris Karloff himself,

qu'on retrouve également en préambule et en conclusion pour des petits sketchs négligeables qui rappellent le travail de présentation des annonceurs dans les salles de cinéma d'antan, celui que les moins de 70 ans ne peuvent pas connaître. Grimé étrangement et de manière quelque peu sommaire (le maquillage bleuté n'est pas étalé sur tout le visage laissant apparaître la couleur de peau originelle de Karloff), le comédien construit un personnage dont il a le secret, très ambigu, mais finalement d'une effroyable expression. Pour le reste, les autres acteurs sont un brin figés, partent facilement dans un ton mélodramatique et des outrances finalement lassantes. Il est vrai qu'ils ne sont pas vraiment aidés par le rythme un poil trop lent à mon avis. Au final, il se dégage de ce sketch une impression trop factice à mon goût, quelque chose qui m'avait déjà contrarié quand j'avais vu "Le masque du démon" et qui m'avait stoppé dans mon élan baviste.


Par contre, le troisième épisode, "La goutte d'eau", me séduit beaucoup plus. Là encore, on retrouve comme dans le premier sketch des intérieurs sombres et colorés. L'orage à l'extérieur souligne avec force les lignes et les couleurs rouges et bleues.

Les deux actrices principales proposent un jeu correct et qui laisse le spectateur entrer doucement dans l'histoire.

Le maquillage de la défunte est en soi une petite réussite : trouille garantie, malgré sa plastique un peu rigide et abusivement ridée. Justement, cette esthétique exagérée donne à la "créature" une aura affreuse. Mes poils se sont hérissés illico quand je l'ai vue se lever de son lit. Effroi instantané.

Deux sketchs sur trois me plaisent beaucoup, un seul me fait tiquer. Etant donné mon piètre engouement pour les rares films de Mario Bava que j'ai vus, je prends ce film comme un encouragement à persister.

Trombi:
Lidia Alfonsi:

Milo Quesada:

Mark Damon:

Susy Andersen:

Rika Dialina:

Glauco Onorato et Massimo Righi:

Jacqueline Pierreux:

Milly: