1952
Titre original : Lo sceicco blanco
Titre francophone : Courrier du coeur
alias : The White Sheik
Cinéaste: Federico FelliniComédiens: Giulietta Masina - Alberto Sordi - Brunella Bovo - Leopoldo Trieste
Notice IMDB
Vu en dvd
Vu en décembre 2008:
Deuxième film de Fellini et déjà un style affirmé, vif, incisif et drôle, plein de charme et de poésie.
Ici le conte est cruel et beau à la fois mais le ton est résolument à la comédie. Fellini s'amuse à moquer la fragile, délicate et ridicule tendance des frêles cœurs adolescents à se laisser embobiner par toute la manipulatrice armada que le courrier du cœur met en branle afin de créer un monde fantasmagorique où le prince charmant (ici dans la parure du cheikh blanc) joue le rôle principal de charmeur de jeune fille pure.
A peine débarquée à Rome, une jeune mariée en lune de miel s'échappe de son hôtel pour aller voir son idole. Son mari passera tout ce temps à la chercher tout en cachant sa disparition à son oncle, personnage important qui lui a organisé un rendez-vous avec le pape.
Fellini désunie le temps du film les deux mariés, fait jouxter deux tragédies, aimables et rigolotes, le temps des désillusions, pour l'un comme pour l'autre des deux jeunes gens.
On a alors droit à trois numéros de comédiens succulents. Brunella Bovo joue une jeune fille prude et réservée dont les yeux brillent à l'évocation des mondes fabuleux qu'elle dévore dans les romans photos, romans à l'eau de rose et qui choit dépenaillée sur les bords de la mer après avoir découvert l'horrible réalité.
C'est un Alberto Sordi formidable en grotesque séducteur, pacotille enrubannée, tout droit descendant du ciel... en balançoire et jusqu'à ce qu'un coup de bôme sur la tête, tel un coup de baguette magique, mette fin au conte de fée.
Tandis que son mari se décompose peu à peu à découvrir la forfaiture de sa douce. Leopoldo Trieste prête sa bouille ahurie à pareille déconvenue avec une maîtrise et une adéquation de jeu extraordinaires.
Le tout donne un film très drôle, au rythme fellinien imposé dès les première secondes par un montage percutant et par une gesticulation orchestrée de la foule, de son enthousiasme. Les battements de cœur pour Rome et sa faune sont d'ores et déjà synchronisés sur une histoire pleine d'humour corrosif mais également de beaucoup de tendresse pour ses personnages. Très habilement filmé, cette aventure propose déjà quelques grands moments de cinéma (le shoot sur la plage, la danse du cheikh, les pas du jeune marié paumé dans les rues de Rome, l'apparition de Masina en déjà une Cabiria pleine d'étincelles devant les yeux (Les nuits de Cabiria semblent être une séquelle de ce film), tous ces petits moments sonnent tellement juste et beau.
Merci de proposer par ce blog, l' opportunité de replonger en flashback dans le songe des films qu' on a adorés.
RépondreSupprimerA peine sorti de l' onde , je ne puis m' empêcher de m' écrier : " A quand le reste de la filmographie de Fellini? "
Et surtout continuez de nous faire rêver à rebours de la vie imagée.
Mes amitiés.
Hé bé! Merci bien! C'est très gentil, ça fait plaisir!
RépondreSupprimerPour ce qui est de Fellini, j'ai bien envie d'y retourner dans les jours prochains. Disons dans 8 jours et demi par exemple...