Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
lundi 12 octobre 2009
Angel guts: Red classroom
1979
Titre original : Tenshi no harawata - Akai kyoshitsu
English title : Angel Guts: Red Classroom
Cinéaste: Chusei Sone
Comédiens: Keizô Kani'e - Jun Aki - Minako Mizushima - Yûki Mizuhara
Notice Imdb
Vu en dvd
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Chusei Sone est un cinéaste esthète, dont l'oeil fourmille d'idées et participe à l'élaboration de plans pensés, riches et habiles. C'est déjà un acquis quand on voit apparaître son nom au générique : on sait qu'il y aura forcément un langage filmique élaboré, une manière de filmer conçue pour signifier. Parfois il peut se laisser aller à la facilité, comme ce plan de nuit, sous la pluie, où Yûki Mizuhara attend en vain Keizô Kani'e. Quand on attend quelqu'un qui ne vient pas, est-il obligatoire qu'il fasse nuit et qu'il pleuve?
Sinon le cinémascope est très agréablement utilisé. L’œil est charmé à maintes reprises.
Mais là ne réside pas l'essentiel du film. C'est bien d'avantage dans cette histoire d'amour impossible entre les deux personnages. Lui, Keizô Kani'e,
patron de magazines érotiques trashs,
blasé par son boulot, s'illumine enfin à la vue d'une jeune femme dans un pinku eiga. Il part à sa recherche et la trouve à l'accueil d'un hôtel. Elle, Yûki Mizuhara,
se révèle être en proie à une nymphomanie dévalorisante et autodestructrice. Cette idylle naissante pourrait constituer une bouée de sauvetage mais Keizô Kani'e arrêté pour détournement de mineur disparaît de sa vie. Trois ans passent et il la retrouve prostituée. On assiste à la descente aux enfers de ces deux êtres abîmés. Elle, dans une sexualité débridée, culpabilisante et mortifère, lui, dans une passion tout aussi destructrice et aveuglante.
Ce sont ces portraits communs, parallèles, puis qui se rejoignent que Sone met en scène de manière efficace.
Le film manque un peu de rythme mais pas d'idées de mise en scène : les miroirs déformants,
les regards croisés qui en disent long.
Au final, avec des acteurs formidables, sauf peut-être Ryoichi Kusanagi qui en fait toujours des tonnes,
Sone construit un mélodrame très noir où la sexualité joue un rôle très important de catalyseur du mal-être. Les deux personnages souffrent d'une estime de soi considérablement amoindrie. Leurs corps, leurs pulsions polarisent cette douleur, cette inadéquation à la vie urbaine et dense de la vie japonaise.
Un film gris et noir, triste, avec des espoirs sans cesse déçus.
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