Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
lundi 5 octobre 2009
The most beautiful night of the world
2008
Titre original : Sekai de ichiban utsukushii yoru
English title : The most beautiful night of the world
Cinéaste: Daisuke Tengan
Comédiens: Sarara Tsukifune - Haruki Ichikawa - Shunsuke Matsuoka - Tomorowo Taguchi
Notice Imdb
Vu en dvd
Un petit objet visuel non identifié, la petite découverte d'un monde bien étrange et malicieux. Plaisant.
Pour apprécier ce film il faut ne pas être totalement rétif à la naïveté. Il s'agit avant tout d'un conte. Le film fait un peu penser à ces histoires mêlant poésie, comédie et fantastique et qui gèrent avec adresse des à-côtés, des parts d'ombre très noires, des histoires parallèles glauques avec une bonhomie à nulle autre pareille. J'ai pensé pour tout dire à Miyazaki par instants, dont mes connaissances demeurent encore parcellaires. La comparaison est aussi hâtive que périlleuse et je prends illico des pincettes.
J'ai pensé également à Local Hero que j'ai revu récemment, mais j'y ai songé de façon beaucoup plus distancée. L'arrivée d'un personnage mystérieux dans un petit port de pèche tout aussi énigmatique et son acclimatation progressive dans la vie de chaque personnage a quelque chose de fascinant, de très lent et de très naïf. Kazuya (Tomorowo Taguchi), journaliste exilé dans ce bled pour une obscure et non moins bizarre affaire de mœurs, s'installe et part à la recherche du scoop qui lui permettrait de retrouver une place de premier plan dans son journal. Il entre ainsi dans les petites histoires du village, des principaux habitants, plus extravagantes les unes que les autres.
Et comme dans Local Hero, il semble se retrouver le cul entre deux chaises, entre le désir de fuir ce coin paumé et les attaches qu'il crée avec son nouvel univers, avec ces individus intrigants et sympathiques.
Le film est long, 2h40, mais coule de source, se regarde sans aucune difficulté. Les temps morts n'existent pas. Jamais ennuyeux, le récit est riche, varié, allant d'un personnage à l'autre et marqué par la recherche de la vérité, par une intrigue où s'emmêlent les fils des drames personnels, petites et grandes tragédies, scénettes grossières où à la poésie du rire s'oppose parfois celle que la beauté des paysages et des cadrages suscite dans l’œil du spectateur. Entre rires et larmes, comme une comédie italienne qui serait saupoudrée de naïveté, celle des regards enfantins. Parce qu'il faut bien se l'avouer, le film penche résolument vers une certaine puérilité, vers un moralisme bon teint, rose bébé, qui déçoit quelque peu et constitue l'écueil majeur à l'heure de jauger le sentiment provoqué à la fin du film. Certaines scènes professent une sorte de philosophie morale rudimentaire (l'adultère par exemple) et qui n'est pas sans contradiction avec le ton général du film d'ailleurs. C'est très curieux. Mais ce n'est pas sur cet aspect un peu fruste qu'il faut s'arrêter car le film a beaucoup à offrir.
La photographie n'est pas terrible mais les cadrages principalement fixes -quelques mouvements lents ici ou là de la caméra viennent difficilement me contredire- placent quelques jalons, cherchent à situer l'action dans l'espace et dans le temps. Ils ajoutent à la poésie du récit et à la quiétude du rythme une note esthétique d'une grande sérénité.
Entre fantastique,
merveilleux,
comédie,
érotisme
et drame de mœurs,
le scénario nous offre une multitude de propositions, de personnages, de situations, de tonalités, ayant comme point commun la loufoquerie et l’œil rieur, sans tomber non plus dans l'absurde, ni la caricature.
C'est bête, je n'aime pas trop les grandes déclarations schématiques et catégoriques, mais j'ai vraiment l'envie de souligner que ce film me parait réunir un certain nombre de caractéristiques culturelles japonaises : une grande ouverture d'esprit, une propension à la zénitude, les questions sur la culpabilité et le pardon, les rapports entre sexualité et société, le poids de la tradition et du passé, les relations entre le corps et la nature, etc.
Je suppose également que la qualité du jeu des comédiens est pour beaucoup dans l'acceptation de l'histoire. J'ai été convaincu et suis resté ancré dans la narration de ce conte grâce aux acteurs qui touchent même pour certains à l'excellence.
Alors malgré un aspect un peu fantasque et quelque peu foutraque ou inabouti qui rebutera beaucoup je le crains, ce film demeure une petite perle qui en ravira bien d'autres. Elle a quelques atouts à faire valoir et mérite le coup d’œil. Ses légères fausses notes ne doivent pas masquer la belle tenue de la partition générale.
Trombi:
Sarara Tsukifune:
Haruki Ichikawa:
Shunsuke Matsuoka :
Michie Itô:
Ayumu Saitô:
Noriko Eguchi:
Shirô Sano:
Kan Mikami:
Ryo Ishibashi:
Takeshi Wakamatsu :
Shun Sugata :
Hajime Yamazaki:
Naoki Tokinosu:
Hiroshi Kanbe:
Hiroshi Ôkôchi:
Yoshiyuki Morishita:
Akiko Monou:
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