Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
jeudi 15 octobre 2009
Columbo : En toute amitié
1974
Titre original : Columbo - A friend in deed
Titre francophone : Columbo : En toute amitié
Saison 3, épisode 8
Réalisateur: Ben Gazzara
Comédiens: Peter Falk - Richard Kiley - Val Avery
Notice Imdb
Vu en dvd
Pour mettre un terme à cette très belle saison 3, ces messieurs nous ont offert un superbe feu d'artifice. Cet épisode est excellent, en tout point.
Mais c'est le scénario qui constitue l'atout premier de cette enquête. D'abord, on découvre avec grand intérêt une nouvelle structure : un meurtre déjà commis, atrocement banal, un homme lors d'une dispute domestique tue sa femme. Il appelle Richard Kiley qui vient maquiller le meurtre en crime de cambrioleur. On se demande bien pourquoi il opère ainsi. Il a pourtant une belle tête de salop. Avec sa barbichette shakespearienne, on aurait tôt fait de lui accoler le rôle de l'assassin, ce qu'il ne manque de faire au milieu de l'épisode en tuant son épouse. Il demande, en fourbe que son physique nous poussait à prévoir, à son "collègue" de lui rendre la pareille. Et v'lan, nous voilà avec le fameux et brillant "criss cross" de l'Inconnu du Nord-Express" du grand Alfred. Sublime mise en scène. Et bien malin le Columbo qui démêlera les fils de cet embrouillamini gigantesque.
D'autant plus que Richard Kiley est parfait dans un rôle de notable californien, plein de morgue et de certitude que son statut social lui assurent au sein même des autorités policières (il est une sorte de commissaire de police). Autant dire qu'il va être jubilatoire de suivre cette auguste personne marcher sur les plates bandes de notre Columbo. En effet, il passe l'épisode à lui faire la leçon, à l'écraser, lui donner des ordres, quémandant un rapport d'enquête qui ne viendra jamais. Parmi les clés du succès de Columbo, il y a cette sorte de revanche puérile qui sommeille au fond de nous tous, celle de l'employé qui n'a pas les moyens de rabattre son caquet au supérieur. Columbo nous offre cette opportunité et c'est toujours un grand plaisir que de le voir feinter l'autorité, toréer la condescendance ou l'ire hiérarchiques.
Comme je l'ai déjà noté dans les épisodes précédents, la série continue de flâner dans de nouveaux environnements sociaux, les plus bas. Pendant longtemps, le lieutenant se voyait invariablement dirigé vers les hautes sphères de la société. Ici, le voilà contraint de côtoyer la plèbe, en la personne de Val Avery
qui a déjà joué dans Columbo deux autres fois (Poids mort 103 et Le grain de sable 203) et on le retrouvera dans un autre plus tard (Jeu d'identité 503). Dans un décors très seventies, un bar où ne picolent que de vieux croûtons largement imbibés et au délabrement déjà très avancé, comme le démontrent leurs gueules et tarins patibulaires (mais presque), Columbo pousse son enquête jusqu'au fond d'une salle de billard aux murs rouges qui rappelleront aux amoureux de De Palma la sublime scène orchestrée de Carlito's way. Columbo colle bien à son époque, j'applaudis.
Je continue de battre des mains en découvrant ces petites scènes qui sortent de l'ordinaire de l'enquête pour rentrer dans celui du quotidien. Là, c'est encore une de ses scénettes qui donnent à Columbo l'humanité et la simplicité qui habillent le personnage et le rendent ô combien sympathique. Une banale panne de voiture le contraint à faire du stop en plein milieu du téléfilm. La cassure de rythme pourrait être dangereuse, elle se révèle salutaire, comme une petite bouffée d'oxygène. Jusque là on avait été maintenu au cœur de l'intrigue. De temps en temps, une petite fenêtre comique ou incongrue aère un peu le récit.
Et pour finir, mes aïeux, quel final! Le piège que tend Falk avec l'aide d'Avery est totalement inattendu et imparable : superbe échec et mat, un des tous meilleurs coups de théâtre de la série, assurément! Je vous défie de le voir venir. Un chef d'oeuvre. Beaucoup d'éléments qui font de cet épisode un de mes favoris. Un coup sûr.
A noter qu'à la réalisation Gazzara maîtrise son sujet et ses acteurs avec brio.
Trombi:
Michael McGuire:
La très belle Arlene Martel:
John Finnegan:
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A 43 mn 03 s, pendant 5 s, une vue montre la villa Ephrusi de Rothshild. Cette vue est sans rapport avec le reste du film.
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