lundi 31 décembre 2012

Robocop



1987

Cinéaste: Paul Verhoeven
Comédiens: Peter Weller - Nancy Allen - Ronny Cox - Kurtwood Smith - Miguel Ferrer

Notice Imdb
Notice SC

Vu en dvd




C'est moi ou Paul Verhoeven a complètement disparu? L'ère numérique a-t-elle eu raison de ce faiseur à l'ancienne? Je me pose la question en revoyant ce Robocop et ses monstres géants d'acier filmés image par image dans le plus pur style "Harryhausen".

Cela devait faire un sacré bail que je n'avais pas remis les yeux sur ce Robocop. J'en avais un souvenir un peu différent. D'abord, il m'avait semblé que la mise en place, la vie de Murphy avant sa robotisation, était longue, prenant une large part du film, or, il n'en est rien. Le scénario fait preuve au contraire d'un très bon équilibre. Je m'attendais à quelque chose de mal fagoté et je redécouvre un bon film, au rythme maitrisé.

Surtout je crois percevoir beaucoup plus aisément la très grande part humoristique qui, à l'époque de mon adolescence boutonneuse, m'était passée complètement au-dessus de la tête (qu'est-ce que les jeunes sont cons tout de même, et moi je crois que j'aurais dû contacter le Guiness Book!). En tout cas, je n'en avais gardé aucun souvenir.

Aujourd'hui, le film me parait très ludique, voisinant les contrées de l'horreur, du trash avec cette jubilation et ces très nombreux clins d’œil. On est en effet dans l'outrance du genre : le film d'action SF tourne à l'horreur la plus sauvage. Les corps sont malmenés, trafiqués, et les mauvais esprits plein de cynisme les mènent à leur guise, comme de la marchandise, de la viande à consommer sans grande modération.

L'OCP représente parfaitement ce mythique cartel surpuissant, sans humanité, qui symbolise tous les défauts du libéralisme de l'extrême : âpreté du gain, démoralisation, forfaiture, mensonge, mélange des genres et des droits qui finit par faire coïncider policiers et voyous de la pire espèce. Cette morale, pour peu qu'elle soit prise pour ce qu'elle est, à savoir une "idée" facilement utilisable et cinégénique, un prétexte séduisant pour établir des rapports très simples, très lisibles (assimilables au western et la fin du far-west) où le bien et le mal s'évertuent à se tirer la bourre dans une course folle pendant laquelle tous les coups sont permis, cette morale disais-je, a tendance à pervertir toutes ces notions et le bien et le mal finissent par se confondre. Le trait est gras, d'une grossièreté qui a pu choquer à l'époque, mais qui a depuis été souvent copié et donc assimilé en quelque sorte. Paul Verhoeven use et abuse de la caricature pour forger un objet très spectaculaire et par bien des aspects très "rigolard". Voilà, le mot est lâché, il n'a rien de péjoratif ici. Au contraire, Robocop me semble, certes très basique, jouant avec des émotions assez masculines (antienne très verhoevienne), mais parvient à divertir, car il ne se prend pas vraiment au sérieux. Le but ultime est de donner du plaisir au spectateur dans l'excès, comme un bon petit nanar.

Il fait sourire mais ce résultat n'est pas le fruit d'un malentendu. Il est attendu. C'est conscient du caractère comique de ses exagérations, à l'instar d'une farce, que Verhoeven développe sa trame, afin sans doute de distiller une critique politique sur la monstruosité du système ultra-libéral. Mais là, on entre dans le monde polémique de la branlette. Et cette hypothèse me semble évidente. D'autres estiment que Verhoeven est beaucoup plus complaisant que critique, voire un tantinet réac. On a beaucoup glosé sur le "fascisme" potentiel qui se dégage des thèmes abordés par les films de ce cinéaste. Il me semble flagrant qu'il ne faut pas prendre ce film au pied de la lettre au risque de se fourvoyer dans ce genre d'impasse. Sur l'idée de complaisance, je serais peut-être un peu plus circonspect. A vrai dire je ne sais pas ce qu'il en est, mais le fascisme de Verhoeven me parait véritablement une nette erreur de jugement.

J'aime souvent les films du hollandais car ils sentent les aisselles. Il y a ce côté brutal, rustique chez lui, vivement provocateur certes, mais j'aime bien la provoc. Je comprend cependant que certains ne puissent y adhérer complètement. J'ai encore le désagréable souvenir de "Showgirls" l'un des films les plus glauques qu'il m'ait été donné de subir.

Sur ce Robocop, on est encore dans un schéma un peu plus subtil. Oui, j'ai bien conscience qu'il peut être périlleux d'évoquer une quelconque subtilité dans le cinéma de Verhoeven, surtout à propos d'un film aussi musclé et rentre dedans que Robocop, tant pis, je maintiens.

Trombi:
Peter Weller:

Nancy Allen:

Ronny Cox:

Kurtwood Smith:

Miguel Ferrer: (droite)
Dan O'Herlihy:

Robert DoQui:

 Ray Wise:

Felton Perry (gauche):

Paul McCrane:

Jesse D. Goins:

Del Zamora:
Rick Lieberman (droite):


 Lee de Broux:
 Mark Carlton
Michael Gregory:
Kevin Page:

Sage Parker:

Adrianne Sachs et Diane Robin:

 Angie Bolling:

 S.D. Nemeth (centre) et Andee Gray?:

Leeza Gibbons:

Mario Machado:

 Joan Pirkle:

Marjorie Rynearson et Jo Livingston:

William Shockley , Donna Keegan et ?:

 Mike Moroff:

 ?

 ?

samedi 22 décembre 2012

Le jardinier d'Argenteuil



1966

Alias : Le jardinier d'Argenteuil
Alias : Le faussaire d'Argenteuil

Cinéaste: Jean-Paul Le Chanois
Comédiens: Jean Gabin- Pierre Vernier - Liselotte Pulver - Serge Gainsbourg

Notice Imdb
Notice SC

Vu en dvd



Encore un film de Jean-Paul Le Chanois qui me laisse froid. Considérablement froid. J'avais envie de me faire un Gabin et v'la t'il pas que je tombe sur ce film que je n'avais jamais vu! Une rareté qui allait susciter un nouveau plaisir?

La musique de Michel Colombier et de Serge Gainsbourg annoncée par le générique pouvait me faire saliver. La présence de Pierre Vernier ou celle de Liselotte Pulver promettaient. Que dire d'Alphonse Boudard au scénario? Cela pouvait s'annoncer juteux, non?

En fait, je me suis royalement emmerdé. Comme une masse, endormi par un scénario d'un ennui... alors qu'il pouvait recéler quelques moments de bonheur. Cette histoire de vieillard adepte de la fausse petite monnaie avait quelque chose de joyeusement anar, de cette espièglerie qu'on espère du petit garnement.

En fait de liberté, tout est beaucoup trop sage. L'histoire suit son train-train, un ordinaire tellement décevant. On aurait pu espérer un regard nostalgique, poétique peut-être, sur le passé qui se fait la malle, le monde qui change plus vite avec l'âge, avec cette banlieue qui n'en finit pas de se bétonner. Hé bien, non, on n'y aura pas droit malheureusement.

Même les comédiens sont sujets de désillusion. Jean Gabin en premier lieu parait perdu dans cette histoire emmerdante. Il traine sa carcasse fatiguée, comme malgré lui, désabusé parce qu'il découvre bêtement : le vide intersidéral  du monde dans lequel Curd Jürgens et Serge Gainsbourg réussissent à l'entrainer ou bien l'exubérant manque de jugeote de son neveu et sa nouvelle fiancée. Entre ces deux univers qui lui sont totalement étrangers, son cœur balance et le public se demande bien pourquoi, ce qui peut bien l'amener à se faire avoir de la sorte.

Finalement, oui, c'est assez triste. Tout le film est affligeant, son histoire, comme ses acteurs. A oublier.

Trombi:
Alfred Adam:

Noël Roquevert:

Jean Tissier :

 et Mary Marquet:

Rellys:

Katrin Schaake:

Edmond Ardisson: (gauche)

Charles Blavette:

 Michel Charrel et André Dumas:

 Jean Berton?

 Annie Savarin:
 
Henri Coutet, Albert Michel:

Robert Rollis (centre, facteur):

Pierre Duncan et Bernard Musson:

 André Dalibert:

Marc Eyraud:

Irène Tunc?

? et Bruno Balp: