Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
dimanche 18 avril 2010
Derrière le miroir
1956
Titre original : Bigger than life
Titre francophone : Derrière le miroir
Cinéaste: Nicholas Ray
Comédiens: James Mason - Barbara Rush - Walter Matthau - Robert F. Simon
Notice Imdb
Vu en dvd
Aïe! Dérapage. Un Nicholas Ray qui m'a dépassé dans un virage. Embardée. Tonneau. Je ne suis pas indemne.
Ma femme aime beaucoup et s'est sûrement un peu vexée de mes fou-rires devant les ravalements de larmes dont Barbara Rush nous abreuve sur une grande partie du film.
Ce qui m'a tout de suite inquiété et qui n'a pas été démenti par la suite c'est cette propension maladive de tous les personnages à fuir la communication. S'il y a bien un truc qui m'asticote le poil c'est bien ce genre d'évitement grotesque, de réflexe auto-destructeur. Et je me faisais la réflexion sur le nombre incalculable de films, d’œuvres en général qui se nourrissent de ce postulat. A se demander si le mensonge n'est pas une des clés de tout mélodrame d'ailleurs. Mais ici c'est surtout l'accumulation incessante de couches de non-dits ou de mensonges grossiers qui m'a fatigué rapidement. La lassitude m'a gagné si intensément que le parti d'en rire se présenta alors comme le meilleur, sinon le seul moyen d'aller au bout de ce long film.
Le mari ment à sa femme, la femme ment à son mari, ils mentent à leur enfant, qui lui même se met à mentir à son père, les toubibs sont infoutus de parler franchement de la maladie et du traitement thérapeutique. Bref, tout le monde passe son temps à éviter de dire ce qu'ils pensent. C'en est épuisant, exaspérant. Tellement... c'est si peu crédible. Certes, l'incommunicabilité existe. Peut-être même existait-elle davantage dans les couples et en général dans la société occidentale avant la libération des mœurs et des femmes en particulier, mais tout de même, ici cela prend des proportions si grossières et soulignées que je décroche et rie.
Parce qu'en plus, au lieu de se révolter face à leur situation, au lieu de prendre le taureau par les cornes, les personnages continuent de prendre la fuite et de ne surtout pas faire en sorte que leurs problèmes se résolvent. Bien au contraire, ils persistent. Le prof malade de sa cortisone au lieu de limiter sa dose, l'augmente. Sa femme, au lieu d'enfin parler à son mari, se calfeutre dans son silence. Ils attendent que cela passe. Non seulement cela ne passe pas, mais cela empire, bien évidemment. J'ai passé un bon bout de mon temps à vouloir mettre des mandales au prof, sa femme et aux médecins, tous amorphes, sans squelette, ni jus de viande autour.
La sur-dramatisation destinée à faire perler des gouttes de sel sur les joues du spectateur que la mise en scène s'ingénie à provoquer s'écarte beaucoup trop d'un réalisme que -je suppose- Ray voulait tout de même sauvegarder afin de donner un poids moral et édifiant à cette histoire. On comprend bien que par cette histoire de surdosage de la cortisone, le cinéaste voulait montrer la violence au sein de la cellule familiale,
l'érosion des liens affectifs et casser l'image mythique de la famille américaine moyenne, idéale.
Louable. Mais j'estime que l'on peut très bien démythifier l'american way of life sans pour autant donner au mélodrame ces allures encroûtées, sans demander à Raksin et Newman de balancer autant de violons geignards, sans demander à Barbara Rush de faire ses rictus en refoulant ses larmes, etc. Les effets de mise en scène rajoutant couche après couche tantôt de la guimauve, tantôt du pathos m'ont filé une sacrée indigestion.
Et pourtant, j'aime Nicholas Ray, j'aime beaucoup James Mason,
j'aime le cinémascope mais ici le triumvirat vire au cauchemar.
Trombi:
Christopher Olsen:
Walter Matthau et Rusty Lane:
Robert F. Simon et Roland Winters:
Kipp Hamilton:
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