vendredi 23 avril 2010

Dragons


2010

Titre original : How to train your dragon
Titre francophone : Dragons

Cinéastes: Dean DeBlois - Chris Sanders

Notice Imdb

Vu en salle



Sympatoche, ce petit dessin animé.

Certes l'humour et les dialogues sont loin d'être fameux, un peu artificiels et trop souvent dans une fausse coolitude feinte qui finit par exaspérer mais la thématique générale sur la filiation est très intéressante dépassant la relation père-fils pour englober l'idée d'héritage. Ce jeune viking tout maigrichon, peu porté sur les faits d'armes et les occupations meurtrières de ses congénères, de son père surtout, grand chasseur de dragons, est incité de manière fort douloureuse parce qu'en contradiction avec ses convictions profondes, à devenir ce qu'il n'est pas. La pression sociétale qui s'exerce sur lui est terrible. Tout le village, toute sa culture le pousse à devenir un tueur de dragons. Au fond de lui, ce système structuré par la chasse aux dragons le dégoûte au pire, le laisse indifférent au mieux. Caché sous ces obligations sociales, ça n’apparaît pas totalement évident. Il veut surtout faire plaisir à son père, faire en sorte qu'il soit fier de lui, comme tous les enfants vis à vis de leurs parents. Cette blessure là est très joliment dépeinte.

La rencontre avec le dragon va tout changer et bouleverser non seulement l'existence du gamin mais de toute la communauté. Cette révolution culturelle passe par quelques moments difficiles bien vus, l'indépendance d'esprit étant jugée comme une trahison par les membres de la tribu ou de la famille. Sans que ce soit grandiose, la façon dont le jeune viking lutte contre le poids énorme que son entourage fait peser sur ses frêles épaules et se défait des a priori pour se forger un univers plus vaste et plus ouvert constitue le meilleur du film.

Sur le plan technique, rien de de véritablement merveilleux -sauf peut-être l'ultra réalisme de la mer qui m'a subjugué- mais de la belle ouvrage. Les personnages ne sont pas très beaux. Certains dragons laissent à désirer visuellement.

Somme toute, la forme n'a pas autant d'importance que le message très constructif, tolérant qui donne à la toile de fond le souffle nécessaire pour naviguer en eaux agitées. Un bon degré d'intelligence.

3 commentaires:

  1. Exact. Pour moi, ce film est parfait.

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  2. Heu... "parfait" me parait excessif. Pourquoi "parfait"? Comment "parfait"? Où qui sont les arguments, hm?

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  3. Hum, pas très d'accord...

    Sur le plan technique déjà, faut vraiment être aveugle pour ne pas être bluffé par les scènes de vols qui n'ont franchement rien à envier à Avatar. Le réalisme de la mer oui certes, mais les personnages surtout, que le design plaise ou pas : les cheveux, les poils/duvet, et les mouvements sont extraordinairement précis. Je ne parle même pas des mimiques, très réalistes.
    Je trouve même ce film au-dessus de pas mal de films d'animation de ce côté-là.
    J'ai trouvé l'humour léger et suffisant, après c'est purement subjectif, mais c'est de toute façon pas le propos du film. L'humour est là pour justifier un peu le fait que ce soit un film pour enfants, après pour le reste, c'est presque du 100 % épique. J'ai trouvé justement, plusieurs dialogues révélateurs sur les morales du film (notamment dans les scènes entre le père et le fils) sans que ce soit rabaché et excessivement lourd.

    Les dialogues s'en sortent d'ailleurs même plutôt bien à mon goût, donnant une atmosphère sympathique et enjouée, sans être niaise (et lourde surtout) comme d'autres opus de la firme.

    C'est un humour naturel. Pas artificiel. HTTYD n'est pas un film comique, loin de là. C'est pour ça que les quelques blagues par-ci par-là semblent "artificielles", qu'elles semblent tomber de nulle part, alors que certaines répliques sont plutôt bien placées (et je pense avoir une bonne vision des dialogues, ayant vu le film plusieurs fois).
    La majorité des blagues ce film se situent dans les dialogues d'ailleurs.

    Y'a pas à dire, ce film frôle pour moi la perfection après un story-telling aussi captivant. Aucune longueur. Aucune. De l'action, de l'épique, de l'aventure, de la romance (avec une "tsundere" comme on l'appelle au pays du soleil levant, donc de la romance pas cul-cul, je tiens à le souligner) et au final une fin dont on ne peut que saluer l'audace et la maturité.

    Je ne peux que citer Roger Ebert :
    "A movie is not about what it is about. It is about how it is about it."

    Et sincèrement, HTTYD réussit de très loin son pari. Un des rares films d'animation à m'avoir fait rêver, après l'avoir vu en salle.

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