lundi 12 avril 2010

Il divo

 
2008

Cinéaste: Paolo Sorrentino
Comédiens: Toni Servillo - Paolo Graziosi - Giulio Bosetti - Anna Bonaiuto

Notice Imdb

Vu en dvd


Quel étrange film qui me laisse bien perplexe! Je ne sais trop que penser et dire de ce film qui navigue en eaux troubles, du film de mafia, noir, violent, à la comédie pleine de personnages truculents, caricaturaux, en passant par la satire politique. Alors? Biopic mordant ou objet bien léché faisant montre de tout le savoir-faire de son réalisateur?

Car Sorrentino propose une mise en scène très tape à l’œil, avec moult effets de caméra,

une photographie très sophistiquée, du mouvement perpétuel, des cadrages tarabiscotés et mille idées détournées pour signifier (le pompon revient au roller-skate qui annonce la mort de je ne sais plus qui).

Ce n'est pas tant que ce soit trop original, mais bien plutôt... un peu déplacé. Sorrentino aurait voulu raconter une histoire divertissante, drôle, punchy, un "Snatch" italien, cette formule serait totalement justifiée mais pour faire le portrait déjà très ambigu d'un personnage aussi complexe que celui d'Andreotti, le choix du bariolé et du folklore visuel me parait un tant soit peu inapproprié. Je ne le comprends pas. Ce n'est pas désagréable, entendons-nous bien, Sorrentino fait preuve d'une belle imagination mais au service d'une histoire qui n'en demandait pas autant. C'est juste un peu gênant, cette esbroufe. Impossible de rentrer vraiment dans l'histoire avec ce genre de parti-pris spectaculaire. Andreotti n'est jamais vraiment réel, caricature grotesque, monstre intangible.

D'autre part, pendant une grande partie du film, Sorrentino se contente de décrire sans trop prendre parti, sans s'impliquer personnellement. Sa réalisation, le scénario n'indiquent pas formellement la culpabilité d'Andreotti. Et ce film laisse le spectateur dans une intéressante expectative. Quand soudain, s'adressant à son épouse, Andreotti avoue et justifie son système de corruption, les crimes directs et indirects qu'il a perpétrés pour consolider, affermir la position de la Démocratie Chrétienne au pouvoir. Le dispositif qui laissait une part de mystère au personnage, accentué par l'engoncement et la rigidité artificielle de son corps, vole en éclat.

Finalement Sorrentino nous surprend toujours en prenant des virages en aiguille et fatalement j'en sors un peu interdit, déboussolé. En aucun cas conquis.

Trombi:
Toni Servillo:

Anna Bonaiuto:

Giulio Bosetti:

Flavio Bucci:

Carlo Buccirosso:

Giorgio Colangeli:

Piera Degli Esposti:

Massimo Popolizio:

Fanny Ardant:

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