jeudi 28 octobre 2010

Chienne d'histoire



2010

Cinéaste: Serge Avedikian

Notice Imdb
Vu en salle

Pour l'ouverture du 36e cinémed, en préambule de l'avant première "De vrais mensonges" de Pierre Salvadori, on a eu droit à la présentation de ce court-métrage lauréat de la Palme d'or 2010, par le peintre Thomas Azuelos et le réalisateur Serge Avédikian. Or, il se trouve que j'avais pu voir quelques jours plus tôt cette "Chienne d'histoire" sur Arte, sans même savoir de quoi il s'agissait au juste, en zappant au hasard. La haute définition d'Arte faisait honneur au travail pictural de Azuelos, à ses couleurs assez contrastées et sombres.

J'avoue tout de go que je n'ai pas été transporté. Du tout. J'étais intéressé, pour voir où voulaient nous emmener les auteurs. Je voyais bien la parabole sur la Shoah ou plus généralement sur l'exclusion et l'inhumanité qui en sont la source mais j'espérais pour une palme d'or quelque chose de plus subtil. Merde, ce ne sont que des chiens! Dieu sait si j'aime les animaux et ne supporte pas la souffrance gratuite qu'on leur fait subir parfois ou le manque de respect dû à la vie en général mais de là à comparer la souffrance animale à celle des hommes, je ne peux pas suivre un si pauvre raisonnement, que je trouve pour ainsi dire infantile.

En 1910, les chiens errants de Constantinople se comptaient par milliers. Les autorités municipales décidèrent de les envoyer mourir sur un rocher nu et désert au large de la grande cité. Horrible, immonde, certes, mais sans commune mesure avec un génocide ni même les atrocités commises envers des êtres humains.

Visuellement la peinture d'Azuelos, faite de traits et de couleurs qui paraissent comme jetés de manière violente sur la toile, fait bien rejaillir les déchirures et la souffrance que le récit s'évertue à rendre palpables. Le silence des hommes mêlé aux jappements et hurlements des chiens appuient brillamment le propos.

Pas à proprement parler "belle" (toujours cette foutue histoire de goût), l'esthétique du film a le mérite d'être au diapason, en parfaite adéquation avec la dénonciation de l'exclusion.

L'animation est un peu plus pauvre. Il ne s'agit pas véritablement de peinture animée. Mais cela ne pose pas de problème à partir du moment où l'intérêt est ailleurs. Malheureusement pour moi, cet intérêt est discutable.

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