samedi 9 octobre 2010

The housemaid



2010
Titre original: Hanyo
alias : The housemaid

Cinéaste: Sang-soo Im
Comédiens: Do-yeon Jeon - Yeo-Jong Yun - Seo-Hyeon Ahn - Jung-Jae Lee

Notice Imdb

Vu en salle




"The housemaid" est le remake d'un film de 1960 qui connut un grand succès en Corée du Sud. Et au moins m'a-t-il donner envie de le découvrir. En schématisant, en résumant à l'extrême sans pour autant dénaturer le film, le propos de ce remake est l'incroyable fracture sociale entre la haute bourgeoisie et le bas peuple, la servante étant traitée au mieux comme un objet sexuel, au pire comme un être sans légitimité à vivre, un bas morceau impur, un déchet ignoble. La violence que cette exclusion engendre est si puissante que j'ai peine à croire qu'un pays développé comme la Corée du sud en soit encore à ce stade. Je veux bien imaginer qu'en 1960 les mentalités étaient aussi arriérées. Dans une certaine mesure elles pouvaient l'être également en France à cette époque, mais aujourd'hui? Bon, soit! Acceptons-le et passons.

Décidément, je suis un indécrottable couillon! Notez l'indulgence langagière dont je fais preuve à mon égard : jusqu'où va le favoritisme? Pour n'importe quel autre clampin, je n'aurais pas hésité à parler de "crétin", voire de "connard". Tssss...
Bref, je me suis encore fait avoir par les on-dits. Un crétin de Canal + -tenez, je le vous disais- a parlé de "drame" ou de "suspense hitchcockien" et j'ai retenu cette comparaison hâtive. Je suis donc allé voir ce suspense hitchcokien et évidemment en suis ressorti fort marri. Berné par le simplisme du raccourci critique et ma propre naïveté. "The housemaid" a vaguement un lien avec "Notorious" ou "Soupçons" : l'empoisonnement d'un être gênant, mais la comparaison s'arrête bien là. Point de suspense à l'horizon. Un scénario pas toujours bien écrit, trop long, mal rythmé. Les scenarii d'Hitchcock sont travaillés et écrits au cordeau, ne dépassant jamais d'une seule seconde, métronomiques. Ici, le film mérite de très nombreuses coupes. Le prologue n'apporte pas grand chose à l'édifice. La construction du corps central, de la trame principale est laborieuse mais surtout le final nage dans la confusion la plus complète. Peut-être à l'image de ce qui se passe dans l'esprit de la servante? Possible, mais loin d'être évident.

Heureusement, les comédiens sont très bons. Tellement qu'il est difficile d'en sortir un du lot.
La mise en image est assez classieuse, plutôt bonne en effet malgré cette satanée manie de faire parfois trembloter la caméra. On se demande bien pourquoi. Quand le danger rôde sur "Lost", je comprends, mais ici nom d'une inflation! Quand reviendra-t-on de cette tendance insensée? Ineptie qui me tape sur le coquillard et qui au moins aura eu le mérite de me faire utiliser une expression injustement désuète.

Donc, beaucoup de bruit pour rien sur un film qui manque cruellement d'efficacité.

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