Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
lundi 18 octobre 2010
Glissements progressifs du plaisir
1974
alias : Successive slidings of pleasure
Cinéaste: Alain Robbe-Grillet
Comédiens: Anicée Alvina - Olga Georges-Picot - Michael Lonsdale - Jean Martin
Notice Imdb
Vu en dvd
Pffff, j'essaie mais ne parviens guère à avancer sur la filmographie de Robbe-Grillet. Je fatigue. J'ai vraiment trop de mal à passer la barrière symboliste. Quand le symbolisme est associé à une entreprise de démolition salutaire comme savaient le faire les surréalistes, je suis le premier à applaudir. Mais chez Robbe-Grillet, ses ambitions me paraissent à des années-lumière.
Certes, ces "glissements" semblent s'attaquer de manière assez frontale aux hypocrisies liées à la sexualité et en premier lieu à celle des religieux. Mais la critique manque ici de finesse et surtout d'humour. On est si loin de Bunuel, nom d'une pipe! (ceci est bel et bien un clin d'œil)
Les gros sabots que chausse le cinéaste sont très vite pesants. Et quand Michel Lonsdale balance à Anicée Alvina: "vous commencez à m'emmerder avec vos histoires!", j'ai tout de suite pensé "bienvenue au club!" Et le film ne faisait que commencer.
Robbe-Grillet a le don d'alourdir sa mise en scène par le montage et ses lourdes répétitions, par la lenteur des scènes, par cette histoire étirée sans grande surprise, ni véritable intérêt finalement. Les acteurs ne sont pas mauvais mais servent un texte rarement affriolant. Je suppose qu'à force d'évocations nébuleuses j'ai sûrement raté des discours sous entendus et donc loupé du sous-texte.
Heureusement Michel Lonsdale
et Jean Martin
promènent leurs trognes hallucinées, traînent leurs voix étranges et glaçantes. Surtout Anicée Alvina
marque le film de la sienne, envoûtante, mystérieusement un peu infantile, légère et sucrée. Quand elle déclare avec un ton soudain volontaire : "on va la torturer et la violer!", cette voix toute jeune fait éclater un contraste presque comique, dérangeant. De façon secondaire, je note qu'elle est pourvue d'une des plus belles paires de seins que j'ai jamais vus. Un dessin parfait, miraculeux équilibre entre forme des courbes et netteté des mamelons. Excusez la digression bitement gravelo-esthétique, je pourrais en effet parler de l'étrange fermeté, sans doute d'origine chirurgicale des globes d'Olga Georges-Picot.
En parlant de voix, voilà une comédienne qui fascine également par cette coulée de sons qui s'accroche à sa gorge, qu'une mâchoire immobile rend encore plus bizarre, une voix fatiguée, comme désabusée, un peu triste ou mélancolique.
Le travail sur les sons est fièrement mis en valeur par le biais de l'expression "partition sonore" dans le générique. En fin de compte on en vient à n'être que déçu par cet amoncellement de bruits de chaînes, de cordes, de soupirs, de vagues et de verres qui se brisent, dont l'organisation mélodique parait pour le moins absconse.
Beaucoup apprécient le cinéma de Robbe-Grillet, j'aurais vraiment voulu en faire partie. Décidément, la porte se referme encore son mon nez. Je ne sais pas si je vais insister.
Trombi:
Claude Marcault:
Nathalie Zeiger:
Jean-Louis Trintignant:
Maxence Mailfort:
Marianne Eggerickx:
Isabelle Huppert:
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire