2006
Titre original : Children of men
alias : Les fils de l'homme
Cinéaste : Alfonso Cuarón
Comédiens : Clive Owen - Julianne Moore - Michael Caine - Chiwetel Ejiofor - Peter Mullan
Vu en dvd
https://amzn.to/456BRg5
Cinéaste : Alfonso Cuarón
Comédiens : Clive Owen - Julianne Moore - Michael Caine - Chiwetel Ejiofor - Peter Mullan
Vu en dvd
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Techniquement le film fait très bonne figure, c'est peu dire! La caméra sur le mouvement est assurée. Les longs plans-séquences donnent à l'action une intensité dramatique peu commune. Avec des effets spéciaux remarquablement dans le mouvement ces scènes apparaissent d'une fluidité renversante et le spectateur est partagé entre saisissement dû au suspense et plaisir devant un tel défilement d'images limpides. Je fais référence ici essentiellement à l'attaque en forêt dans la première partie du film et l'insurrection des refs à la fin. Sur cette dernière scène, le spectateur a bien du mal à reprendre son souffle tant le plan s'étire en longueur.
Stupéfiant dans un premier temps, on ne peut guère échapper tout de même au vague sentiment que Cuaron fait le fanfaron, se fait plaisir en s'offrant là un challenge technique, plaisir un brin narcissique, un chef d'œuvre (de ceux que les compagnons de France doivent produire à la fin de leur formation), histoire de faire démonstration de son habileté ouvrière, de son savoir-faire à manier la caméra et le récit. Quelque part un peu vain, non? Je me pose la question malgré le fait que l'action est ainsi encore plus intense, c'est indéniable, haletant et puissant. Je ne sais pas. Ce sentiment nait sans doute aussi -rétrospectivement je me fais la réflexion- du léger malaise que j'ai ressenti dans les scènes suivantes avec la population assiégée et les soldats assaillants qui découvrent la présence de l'enfant. Le temps est suspendu. C'est beau.
Mais les hommes se signent, les femmes tendent les mains pour toucher le nouveau né. Là, je ne peux m'empêcher de rigoler, de sortir du beau. Le symbolisme religieux à la con, que je craignais de plus en plus de voir mettre le bout de la croix dans le film, explose alors à l'écran. Je m'empresse de souligner que ce ne sont à vrai dire que des scories, qui n'altèrent que brièvement le plaisir enfantin que suscite le film la plupart du temps.
La photographie est un de ces éléments de la réalisation qui caressent le spectateur dans le sens du cil. Très belle, majoritairement bleutée (la sortie de l'égout à la fin est une véritable œuvre picturale).
Ce type de photographie est généralement de celles qui me déplaisent volontiers. Je suis rétif à l'association gris-bleu-vert que je relie souvent à un travail salopé quasi monochromatique et peu naturel. Bien entendu que c'est totalement subjectif! Mais là, bizarrement, ça se marie si bien au genre apocalyptique, à la campagne anglaise, et au ton désespéré de l'histoire.
De plus, les contrastes sont bien marqués. Les personnages et les décors sont nettement dessinés, les lignes épurées. Je ne sais pas trop à quoi cela est dû, au travail du chef-op sur les couleurs, à la compression ou l'édition du dvd, peu importe. Le résultat m'a énormément plu, le visionnage était un délice visuel.
Autre grand sujet de gourmandise et de satisfaction, les comédiens au premier rand desquels se situe un Clive Owen que j'aime de plus en plus. Cet enfoiré, non content d'avoir une gueule et du chien à faire douter de mon orientation sexuelle, il se paye le luxe de jouer juste! Son rôle ici n'est pas grande envergure mais le peu qu'il a à produire est donné au bon moment sur un tempo adéquat.
Belle prestation itou, certes avec un personnage loufoque, de Michael Caine étonnant en hippie magouilleur. La prestation de Julianne Moore est trop courte pour avoir inscrit grand chose dans mon regard. Par contre, celle de Mullan, malgré sa brièveté, restera pour moi comme un mauvais souvenir. Je ne suis pas parvenu à accepter son numéro de cabotin. Il m'a semblé excessif dans son personnage grotesque. Dommage mais pas grave.
L'essentiel réside ailleurs. De la belle ouvrage, avec une image attrayante, une fluidité dans le mouvement, une technique irréprochable devant et derrière la caméra : un très bon divertissement.
Techniquement le film fait très bonne figure, c'est peu dire! La caméra sur le mouvement est assurée. Les longs plans-séquences donnent à l'action une intensité dramatique peu commune. Avec des effets spéciaux remarquablement dans le mouvement ces scènes apparaissent d'une fluidité renversante et le spectateur est partagé entre saisissement dû au suspense et plaisir devant un tel défilement d'images limpides. Je fais référence ici essentiellement à l'attaque en forêt dans la première partie du film et l'insurrection des refs à la fin. Sur cette dernière scène, le spectateur a bien du mal à reprendre son souffle tant le plan s'étire en longueur.
Stupéfiant dans un premier temps, on ne peut guère échapper tout de même au vague sentiment que Cuaron fait le fanfaron, se fait plaisir en s'offrant là un challenge technique, plaisir un brin narcissique, un chef d'œuvre (de ceux que les compagnons de France doivent produire à la fin de leur formation), histoire de faire démonstration de son habileté ouvrière, de son savoir-faire à manier la caméra et le récit. Quelque part un peu vain, non? Je me pose la question malgré le fait que l'action est ainsi encore plus intense, c'est indéniable, haletant et puissant. Je ne sais pas. Ce sentiment nait sans doute aussi -rétrospectivement je me fais la réflexion- du léger malaise que j'ai ressenti dans les scènes suivantes avec la population assiégée et les soldats assaillants qui découvrent la présence de l'enfant. Le temps est suspendu. C'est beau.
Mais les hommes se signent, les femmes tendent les mains pour toucher le nouveau né. Là, je ne peux m'empêcher de rigoler, de sortir du beau. Le symbolisme religieux à la con, que je craignais de plus en plus de voir mettre le bout de la croix dans le film, explose alors à l'écran. Je m'empresse de souligner que ce ne sont à vrai dire que des scories, qui n'altèrent que brièvement le plaisir enfantin que suscite le film la plupart du temps.
La photographie est un de ces éléments de la réalisation qui caressent le spectateur dans le sens du cil. Très belle, majoritairement bleutée (la sortie de l'égout à la fin est une véritable œuvre picturale).
Ce type de photographie est généralement de celles qui me déplaisent volontiers. Je suis rétif à l'association gris-bleu-vert que je relie souvent à un travail salopé quasi monochromatique et peu naturel. Bien entendu que c'est totalement subjectif! Mais là, bizarrement, ça se marie si bien au genre apocalyptique, à la campagne anglaise, et au ton désespéré de l'histoire.
De plus, les contrastes sont bien marqués. Les personnages et les décors sont nettement dessinés, les lignes épurées. Je ne sais pas trop à quoi cela est dû, au travail du chef-op sur les couleurs, à la compression ou l'édition du dvd, peu importe. Le résultat m'a énormément plu, le visionnage était un délice visuel.
Autre grand sujet de gourmandise et de satisfaction, les comédiens au premier rand desquels se situe un Clive Owen que j'aime de plus en plus. Cet enfoiré, non content d'avoir une gueule et du chien à faire douter de mon orientation sexuelle, il se paye le luxe de jouer juste! Son rôle ici n'est pas grande envergure mais le peu qu'il a à produire est donné au bon moment sur un tempo adéquat.
Belle prestation itou, certes avec un personnage loufoque, de Michael Caine étonnant en hippie magouilleur. La prestation de Julianne Moore est trop courte pour avoir inscrit grand chose dans mon regard. Par contre, celle de Mullan, malgré sa brièveté, restera pour moi comme un mauvais souvenir. Je ne suis pas parvenu à accepter son numéro de cabotin. Il m'a semblé excessif dans son personnage grotesque. Dommage mais pas grave.
L'essentiel réside ailleurs. De la belle ouvrage, avec une image attrayante, une fluidité dans le mouvement, une technique irréprochable devant et derrière la caméra : un très bon divertissement.
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