1956
Titre original : Akasen chitai
Titre francophone : La rue de la honte
Cinéaste : Kenji Mizoguchi
Comédiens : Ayako Wakao - Machiko Kyô - Michiyo Kogure - Aiko Mimasu
Vu en dvd
https://amzn.to/3YaeMHb
https://amzn.to/477kJbZ
Mon premier Mizoguchi.
Une découverte pas vraiment bouleversante mais bigrement bandante, dotée de grands atouts qui donnent un goût de reviens-y.
Pas de doute, le bonhomme derrière la caméra a du cinéma et son univers, sa manière sèche, austère, simplissime de filmer. Mais ses personnages sont fouillés, puissants, réels. Les actrices ici offrent d'étonnantes et superbes compositions. D'une très grande modernité à mon grand étonnement et surtout à mon encore plus grand plaisir.
La sécheresse de la caméra, souvent en plan fixe, peu discursive, laissant les personnages bavarder, se mouvoir dans leurs propres discours, leurs propres existences et densités, la mise en scène brut de décoffrage proposent au spectateur un film d'un réalisme saisissant.
Par conséquent on est invité à suivre un témoignage violent de la misère sociale du Japon d'après-guerre. L'étude de mœurs prend position dans un établissement qui héberge des putains aux histoires diverses et aux destins divergents. Portrait d'une fausse famille et de l'éclatement des véritables. Fractures sociales, sexuelles, culturelles. Exclusion politique et morale. Bref, le film ne manque pas de strates et de points de vue.
A la limite, j'ai peut-être été agacé par la limite du propos : on sait déjà qu'il est dur d'être pauvre. Insiste-t-il?
Mais ce que je retiens, outre la très belle maîtrise du jeu des comédiennes c'est d'abord le style, la fluidité des scènes et cette espèce d'atmosphère conciliante entre tous ces êtres différents mais entourés et imbriqués dans un système, une sorte de huis-clos collectif. L'enfer c'est les autres aussi dans la rue de la honte. Une dénonciation existentialiste? Hardi que je suis.
Le monde tel qu'il est présenté par Mizoguchi est d'une rare violence. Les solidarités sont rares voire factices. Et cependant le cinéaste parvient à le former, lui donner une épaisseur, une existence, celle peut-être que l'État, le pays veut bien lui donner. Il est question d'hypocrisie à un moment. C'est sans doute bien ce que veut montrer Mizoguchi. Et la flèche atteint son but. Inarrêtable.
Mon premier Mizoguchi.
Une découverte pas vraiment bouleversante mais bigrement bandante, dotée de grands atouts qui donnent un goût de reviens-y.
Pas de doute, le bonhomme derrière la caméra a du cinéma et son univers, sa manière sèche, austère, simplissime de filmer. Mais ses personnages sont fouillés, puissants, réels. Les actrices ici offrent d'étonnantes et superbes compositions. D'une très grande modernité à mon grand étonnement et surtout à mon encore plus grand plaisir.
La sécheresse de la caméra, souvent en plan fixe, peu discursive, laissant les personnages bavarder, se mouvoir dans leurs propres discours, leurs propres existences et densités, la mise en scène brut de décoffrage proposent au spectateur un film d'un réalisme saisissant.
Par conséquent on est invité à suivre un témoignage violent de la misère sociale du Japon d'après-guerre. L'étude de mœurs prend position dans un établissement qui héberge des putains aux histoires diverses et aux destins divergents. Portrait d'une fausse famille et de l'éclatement des véritables. Fractures sociales, sexuelles, culturelles. Exclusion politique et morale. Bref, le film ne manque pas de strates et de points de vue.
A la limite, j'ai peut-être été agacé par la limite du propos : on sait déjà qu'il est dur d'être pauvre. Insiste-t-il?
Mais ce que je retiens, outre la très belle maîtrise du jeu des comédiennes c'est d'abord le style, la fluidité des scènes et cette espèce d'atmosphère conciliante entre tous ces êtres différents mais entourés et imbriqués dans un système, une sorte de huis-clos collectif. L'enfer c'est les autres aussi dans la rue de la honte. Une dénonciation existentialiste? Hardi que je suis.
Le monde tel qu'il est présenté par Mizoguchi est d'une rare violence. Les solidarités sont rares voire factices. Et cependant le cinéaste parvient à le former, lui donner une épaisseur, une existence, celle peut-être que l'État, le pays veut bien lui donner. Il est question d'hypocrisie à un moment. C'est sans doute bien ce que veut montrer Mizoguchi. Et la flèche atteint son but. Inarrêtable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire