vendredi 12 novembre 2010

L'alpagueur



1976
alias : Hunter will get you

Cinéaste: Philippe Labro
Comédiens: Jean-Paul Belmondo - Bruno Cremer - Jean Négroni - Patrick Fierry

Notice Imdb

Vu en dvd



Bon sang, cela faisait belle lurette que je n'avais pas vu ce film! J'avais gardé un souvenir disons mitigé, pas vraiment convaincu mais animé d'une certaine flamme, celle de l'indulgence, parce que Belmondo, parce que Bruno Crémer, parce que de l'action, etc, mais cela restait malgré tout plutôt flou. Aujourd'hui, je saisis mieux mon embarras.

Philippe Labro et Jacques Lanzmann nous ont concocté un film d'adultes restés scotchés à leur enfance. L'infantilisme du scénario se lit partout : dans le simplisme des dialogues parés de gimmicks que l'on croit accrocheurs ("coco" ou bien le tueur qui siffle) et dans l'histoire elle même très peu crédible d'un flic en free-lance (Jean-Paul Belmondo) qui défouraille à tout va, une sorte de chasseur de prime d'État, avec un portrait qui lorgne du côté de la mythologie plus que du réalisme (du genre... "chasseur de grands fauves, il ne lui restait plus qu'à traquer la proie la plus coriace, l'homme, pour satisfaire son appétit de dangers").

La structure du récit assemble donc des éléments presque disparates, des sous-films, comme un patchwork forcément inégal de petites histoires indépendantes, qui rendent hommage ou copient (rayez la mention inutile) à différents films ou genres avec dans le désordre le film d'évasion, le western ou "The getaway". Labro élevé à l'Amérique au biberon veut faire un film américain à sa sauce, à la française. Même la musique de Michel Colombier a des airs morriconiens, malgré l'assise franchouillarde qui rappelle les orchestres de bals populaires ou de fêtes foraines.

De fait, un personnage est en tout point remarquable et sauve le film, c'est celui que Bruno Crémer

interprète avec une force impressionnante. Surtout, il parvient à allier à une froideur plus qu'effrayante une espèce de mystère, tout à la fois emprunt de violence et de douceur, une ambiguïté qui fout les jetons. Ce meurtrier sans pitié est un homosexuel qui n'a rien d'une folle. Ouf, c'est heureux, voilà un cliché qui nous aura été épargné pour une fois!

Ce qui pouvait encore attirer l'attention quand j'étais minot, c'était également les assez bonnes scènes d'action. Le film n'est jamais ennuyeux. On est juste embêtés d'avoir à se coltiner des personnages aussi caricaturaux et des situations aussi peu originales.

Un film musclé donc, essentiellement organique, bas de cervelle, sans nuances, en manque de finesse, à la simplicité factice.

Trombi:
Victor Garrivier:

Patrick Fierry:

Jean-Pierre Jorris:

Jean Négroni (à droite):

Claude Brosset:

Marcel Imhoff:

Maurice Auzel:

Jean-Luc Boutté (à gauche) et Jacques Jourdain (à droite):

Jacques Destoop:

Jacques Dhéry:

François Germain:

Claude Guerry:

Mitia Lanzmann:

René Chateau et Henri Viscogliosi:

Roger Benamou:

Dave Larsen et Marc Lamole:

 Jean-Claude Magret (droite, right):

?:

2 commentaires:

  1. CX, rouflaquettes & fausses moustaches, trench-coat et coups de poing dans le pif, le terrain est familier, Bebel est dans la place. Il promène cette fois-ci, dans un de ses titres mid-70's désenchantés (Labro c'est pas Michel Vocoret, hein !), sa dégaine cynique et décontractée dans la défroque d'une sorte d'agent-secret miracle qui règle illégalement les affaires insolubles qui embarassent l'Etat. Sous influ ricaine le film abandonne toute ambition psychologisante (au risque même de verser dans des stéréotypes un peu nauséabond (un amalgame diffus homo/salaud)) au profit du rythme et de l'action, ne délivrant pas grand chose de plus qu'une petite trame paternaliste dans un monde corrompu.
    Parfois schématique, souvent naïf, le titre se drape toutefois d'un peu d'intensité grâce à la partition d'un Michel Colombier concerné et par l'implantation socio-géographique très Série Noire, iréelle et allégorique (les maisons des différents méchants ont tout de la cabane perdue de l'Ogre) dont il sait faire preuve (contrainte budgétaire de série B ?).
    Hélas la trame principale de l'ennemi public n°1 est fort peu convainquante, malgré l'impressionnant Cremer, car baclée et à la vraisemblance des plus faibles (le final du film, à ce propos, aurait pu être coupé 3 minutes plus tôt et s'épargner là encore d'un brin de complaisance), tandis que les enchevêtrements annexes de "Grand Complot" auraient peut-être gagnés à être épaissis et moins simplistement expédiés (Bebel ne rencontre finalement guère de resistances -même celles un brin mises en places sont avortées (Salicetti le caïd de prison, par exemple, et son valet de maton Granier (Claude Brosset, toujours de la fête !))- à ses entreprises).

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