Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
lundi 14 février 2011
Yaru
1978
alias: Yaru!
alias : Raping
Cinéaste: Yasuharu Hasebe
Comédiens: Natsuko Yashiro - Kôji Yashiro - Hirotarô Honda - Naomi Oka
Notice Imdb
Vu en dvd
Yasuharu Hasebe est un nom dans le genre du roman porno. Je rappelle qu'il n'a de "porno" que le nom, il s'agit d'un genre très particulier, spécifiquement nippon dans lequel l'érotisme est le principal et non l'unique argument pour attirer les mâles dans les salles d'un cinéma japonais en perte de vitesse à l'époque, un genre où de nombreux talents ont pu faire leurs armes en créant de très jolis objets.
Yasuharu Hasebe revient souvent dans les discussions sur le genre. Des quatre ou cinq films que j'ai vu de lui, je confesse que son style, parfois très beau et élégant dans sa manière de filmer, jure avec une thématique volontairement glauque, voire vulgaire. J'ai trouvé certains de ses films beaucoup trop complaisants, plus primaires que profonds, plus putassiers que poétiques, les autres renversants totalement le jugement grâce à des personnages désaxés, malades, mystérieusement à la monstruosité touchante, humaine pour les meilleurs et interpellante pour les pires ("Stray Cat Rock: Sex Hunter", "Okasu!", "Assault! Jack the Ripper", "Reipu 25-ji: Bôkan" et "Osou!".
Sur celui-là, on suit les mésaventures d'une jeune femme qui est le jouet sexuel de tous les personnages qu'elle rencontre sur une route semée de mille embûches.
Elle ne déambule pas dans le monde réel. Il n'a de réel que les apparences. De Charybde en Scylla, son périple aux allures sadiennes évoque celui de Justine,
on ne peut que difficilement échapper à la comparaison, cette infernale succession de tableaux où des personnages tous aussi violents et pervers les uns que les autres semblent s'acharner à lui pourrir la vie, en une inexorable destruction de ses illusions, celles de l'enfance.
Tous paraissent se liguer contre elle, pour abuser d'elle. Il n'est pas un seul personnage qui consente à faire de son enfer un temps et un espace un peu plus doux, juste humain. Pas un. L'univers est pourri, les hommes sont des animaux, l'argent corrompt toutes les puretés. Voilà.
Contrairement à certains de ses confrères et de ses œuvres précédentes, Hasebe n'esthétise pas ici à outrance son propos. Et c'est justement ce que l'on pourrait lui reprocher, une réalisation visuellement acceptable mais assez peu intéressante.
Heureusement les acteurs jouent assez bien, avec une louable efficacité. Mais le film n'emporte pas mon adhésion pour autant. Décevant.
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