mardi 25 mai 2010

Samoa, fille sauvage

             
Titre original : Samoa, regina della giungla
alias : Samoa, fille sauvage
alias : Samoa, queen of the jungle
1968

Cinéaste: Guido Malatesta
Comédiens: Roger Browne - Edwige Fenech - Femi Benussi - Ivy Holzer

Notice Imdb

Vu en dvd


Film d'aventures exotiques, tendance nanarisante, plutôt délectable. N'allez rien chercher d'original mais plutôt du croustillant, de l'amalgame entre des aventures tarzano-colonialistes et pré-mondos fait de stock-shots complaisants.

Dans ce fatras, des éléments traditionnels côtoient l'incongru : ce film est un melting-pot de mauvais goût où les personnages ne sont pas les moins épargnés par l'absence de réel travail créatif. Les prémices du film font penser à ces films d'aventure où l'homme blanc vient trouver périls et gloire dans la jungle ou dans la savane africaine.

Ici le prétexte des "mines du roi Salomon" est à peine réorienté vers d'improbables filons de diamants aux sources d'un fleuve de Bornéo. Bref, on cabote sur des ondes de clichés où les relents racistes -au moins condescendants- ne laisse guère planer de doute sur la supériorité de la race blanche. Venus chercher fortune sur le dos de sauvages dont on va se délecter tout de même à mater les nichons,

les membres de l'expédition lucrative prennent un drôle de plaisir à massacrer de l'indigène.
Par deux fois en effet, aller-retour, ces messieurs-dames se livrent à un curieux jeu, sous prétexte qu'ils sont attaqués : les hécatombes dont la durée laisse songeur montrent les monticules de cadavres s'ériger de manière écœurante.

Comme il s'agit d'un mauvais film et que la crédibilité est le cadet des soucis de la production, deux blancs vont s'amouracher de deux donzelles locales. Petit bémol à ce lèse-majesté civilisationnel, l'une est métisse de père blanc, Edwige Fenech,

l'autre a les yeux bleus Femi Benussi.

Ayant du sang européen, la première sera sauvée et ramenée à la civilisation. Pour que la morale soit sauve, l'occidental, Umberto Ceriani, qui aura fauté avec la demoiselle impure sera irrémédiablement châtié.

La violence est partout présente.

Certes, la nature, sauvage et indocile est attentivement filmée dans ses moindres cruautés comme ces stock-shots animaliers nous montrant les animaux s'entre-bouffer.

Mais ce sont bien les hommes les plus violents et les blancs, comme gangrenés pour le milieu hostile, ne dépareillent pas. L'homme à la tête de Gainsbourg (Ivano Staccioli)

va se charger de concentrer le maximum de vilenies, tentant d'abord de violer la seule femme du groupe d'explorateurs, Ivy Holzer,

puis de tuer du sauvage comme on se mouche.

Dans n'importe quelle production de ce genre on s'attendrait à ce que la frontière entre les bons et les méchants soit aussi claire et précise que possible. Or, à ma plus grande surprise, ce film manie fort bien l’ambiguïté. Je crains cependant que cela ne soit pas un fait exprès. Mais le résultat est là : le héros blond, Roger Browne

mitchumien et droit dans ses rangers se révèle être une aussi belle ordure que les autres. Il n'hésite pas à voler les diamants aux sauvages, à participer aux massacres et à enlever de force la métisse (c'est au bout de son fusil qu'elle recouvre la civilisation).

Bref un drôle de film qui mêle de longues séquences documentaires, des stock-shots sur Bornéo ou issus de mondos (mondi?) comme les italiens aimaient à les faire et des séquences fictionnelles avec des actrices italiennes hâlées par le maquillage dans une campagne manifestement méditerranéenne, de forêt claire, censée figurer l'épaisse jungle bornéenne.

Cette salade italienne sent un peu mauvais mais son racisme plus ou moins affirmé fait partie des réalités de ces productions du bis d'antan. Il convient donc de savoir la prendre comme il se doit, comme un document du passé.

Trombi:
Tullio Altamura et Andrea Aureli:

Wilbert Bradley:

Claudio Ruffini:

Giustino Durano:

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