Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
mercredi 5 mai 2010
Comanche station
1960
Cinéaste: Budd Boetticher
Comédiens: Randolph Scott - Claude Akins - Nancy Gates - Skip Homeier
Notice Imdb
Vu en dvd
Un Boetticher qui ressemble à un autre ("Ride lonesome") proposant le même canevas. Randolph Scott a un objectif précis, perturbé par une bande de criminels ni tout à fait clairs ni sombres, qui cachent plus ou moins leur jeu. Un affrontement tout aussi psychologique que balistique se met en place entre Randolph Scott et Claude Akins. Ce qui est bienvenu chez Boetticher c'est sa capacité à maintenir une ambiguïté chez des méchants toujours sur le fil du rasoir entre rédemption et criminalité.
Seul Scott demeure une statue de commandeur, imperturbable, un monolithe de morale sans faille, un héros désintéressé, un christ qui essaie même de sauver le jeune malfrat de la déchéance totale et irrémédiable.
Toujours avec une certaine élégance, une belle maîtrise du cadre, le cinémascope de Boetticher, énamouré des grands espaces comme des passages escarpés à l'étroitesse rocailleuse de l'ouest américain, enserre joliment les paysages arides ou ceux plus verts qui bordent les rivières.
Certaines séquences dépourvues de suspense et de lien direct avec l'intrigue principale interpellent quelque peu. Dans la première, on y voit trois cow-boys tenter de panser un âne blessé qui rue avec furie. Une autre montre la traversée d'une rivière. On croirait que ces deux scènes servent de décoration mais peut-être que le scénario les inclue afin de montrer un peu du quotidien des cow-boys et ainsi leur donner une épaisseur un peu plus réaliste, une densité que les enjeux traditionnels du duel, plus classique, pourraient altérer. Il est vrai qu'à user d'une intrigue aussi simple, Boetticher risquait de dématérialiser en quelque sorte ses personnages, en faire des héros presque mythologiques. Ici, ils demeurent des êtres humains, avec des tâches ingrates, concrètes, bien réelles à accomplir. Les cow-boys ne sont pas seulement des types qui défouraillent.
Le vieux Randolph Scott livre son personnage habituel, héros sans peur et donc sans reproche, impassible, qui garde sentiment et émotion dans sa poche, un taiseux qui n'en pense pas moins et pense toujours juste et bon.
Sa camarade de jeu, Nancy Gates, je l'ai déjà oubliée, la pauvre n'est pas mauvaise mais ne me tape pas dans l’œil, sa performance étant juste commune.
Le méchant, Claude Akins, bénéficie d'une très belle voix grave de salopard, suave, félonne à souhait.
Les deux autres gaillards, comme la donzelle ne jouent que les accessoires du récit.
Un bon petit western, très classique cependant, qui se regarde non sans plaisir mais ne fait pas monter aux rideaux.
Trombi:
Skip Homeier et Richard Rust:
Dyke Johnson:
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