Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
samedi 18 septembre 2010
Columbo : Le mystère de la chambre forte
1977
Titre original : Columbo - Try and catch me
Titre francophone : Columbo : Le mystère de la chambre forte
Saison 7, épisode 1
Réalisateur: James Frawley
Comédiens: Peter Falk - Ruth Gordon - Mariette Hartley
Notice Imdb
Vu sur dvd
Ah, un bon Columbo! Je m'en languissais. Pour une fois le titre français est bien plus pertinent. Le "Try and catch me" anglais est un titre passe-partout qui convient à tout épisode de Columbo alors que le titre français rend sans doute hommage au mystère de la chambre jaune de Leroux et fait également bien mieux référence au crime et à sa résolution par le lieutenant.
On découvre dans cet épisode une meurtrière très particulière interprétée par la Maude de "Harold et Maude", Ruth Gordon, une petite vieille pleine d'énergie et de malice, mais capable ici de camoufler sous ses airs aimables une grande violence née d'une profonde tristesse, un personnage complexe que l'actrice manie avec de bons arguments de jeu.
La relation qui se noue entre elle et Columbo est assez commune dans la série. D'ailleurs, le scénario prévoit que le policier en parle. Lors d'une conférence que donne cet écrivain de polars, elle l'invite au pupitre pour évoquer son métier de détective et il entame un discours sur le fait que les meurtriers sont parfois des gens charmants et drôles, qu'il lui arrive de les apprécier voire de les respecter (pas leur acte criminel bien entendu mais leur personnalité). Effectivement, c'est un trait de la série qu'on a déjà souligné : l'alternance intéressante avec des confrontations acharnées et agressives entre Columbo et ses suspects et donc des relations tout aussi animées mais emplies parfois de sympathie voire d'empathie. C'est le cas sur cet épisode. La vieille dame tue le mari de sa nièce car elle le croit coupable de l'avoir tuée. Et Columbo d'insister sur les raisons qui expliquent son acte, l'affreuse douleur de perdre un être cher et plus jeune que soi, intolérable injustice. Elle essaie même de l'amadouer, lui demande de faire une exception et de fermer les yeux sur son meurtre. Impossible : le trait encore plus saillant de la personnalité du lieutenant demeure son extrême professionnalisme. Il est vrai que ce n'est pas à lui de juger de la gravité du crime et d'éventuelles circonstances atténuantes etc.
La réalisation de James Frawley (qui débute ici une série de 6 Columbo) est bonne, un peu théâtrale, démonstrative mais cela donne un certain cachet à la mise en scène. Une séquence du début est très ingénieuse et permet de nous faire comprendre que la vieille dame déteste son "beau-neveu" et que son discours enjôleur n'est que fariboles destinées à endormir toute espèce de méfiance chez le gaillard. Ils sont tous les deux sur une plage du Pacifique. Elle lui dit toute son affection. Ils sont face à face, se regardent intensément alors qu'un couple de chevaux approche de plus en plus près d'eux mais le galop étouffé dans le sable et le vacarme des vagues qui déferlent sonnent comme de sourdes menaces. Chouette petit passage qui montre que Frawley sait user de sa mise en scène pour s'exprimer. La plupart des réalisateurs de la série ne prennent pas ce genre d'initiative risquée. Saluons-le.
Une autre scène entre Ruth Gordon et Mariette Hartley qui la fait chanter est à ce sens tout aussi bien composée, pleine de sous-entendus mais définitivement compréhensible et lisible : une petite merveille de double sens comme je les aime.
Enfin voilà une saison 7 qui démarre sur les chapeaux de roues avec un crime bien ficelé, un dénouement cocasse et finaud, une relation criminel-Columbo des plus sympathiques, des acteurs qui jouent bien et une réalisation intelligente. J'en redemande.
Trombi:
Mariette Hartley:
G.D. Spradlin:
Charles Frank:
Mary Jackson:
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Cette enquête de notre cher inspecteur est une des plus réussies. Le jeu pétillant de Ruth Gordon y est pour beaucoup!
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