mardi 8 septembre 2009

Columbo : Publish or Perish



alias : Columbo : Edition tragique
1974
(Saison 3, Episode 5)

Réalisateur: Robert Butler
Comédiens: Peter Falk - Jack Cassidy - Mariette Hartley - John Davis Chandler

Notice Imdb



Retour de Jack Cassidy depuis "Le livre témoin" de Spielberg, dans un rôle un peu plus convaincant à mon sens, avec une emphase plus maitrisée, moins d'effets de manche et de risettes intempestives. Je l'ai trouvé propre, précis, en somme beaucoup plus naturel... peut-être aussi plus contrarié par Columbo, ce qui pour le spectateur confine au plaisir enfantin qu'on n'a pas intérêt à bouder.

Cet épisode n'est pas loin d'être excellent, ne serait ce dénouement un brin complexe, manquant de clarté, d'évidence. Il rappelle d'ailleurs celui de "Candidat au crime". C'est un peu le même schéma. Il semble que l'auteur ait apprécié la force massue de l'intervention de Columbo, mais ici la récidive semble par trop capilloctractée, moins percutante. Un goût d'inachevé qui ne doit pas cependant effacer le bon duel plein de fiel chez les protagonistes.

Il ne faut par ailleurs ne surtout pas oublier le rôle primordial du personnage secondaire joué par John Davis Chandler. Avec une tête parfaite de psychopathe, il incarne un illuminé, naïf ou crétin au choix, ardent défenseur de l'Amérique extrémiste et de l'auto-défense à coups d'explosifs. Il participe de cette atmosphère morbide de l'épisode.

La plupart du temps, les personnages de cette série appartiennent à un monde bourgeois, feutré, richissime, de notables en quelque sorte. Or, ici ce personnage parait jurer avec ce canevas social habituel. Comme si l'école naturaliste ou ultra-réaliste du cinéma hollywoodien des années 70 venait marquer de son empreinte, de sa présence la série. Même si ce que je vais écrire peut paraitre aussi hatif qu'exagéré, j'ai l'impression que Travis Bickle s'est invité à la fête. Je sais qu'il y a trois ans de différence entre les personnages, mais je cherche là moins une vérité chronologique ni même ontologique qu'une image ou un symbole propre à illustrer un sentiment diffus, celui d'une époque, les années 70 qui voient poindre de drôles de zèbres, des personnages nouveaux, mal rasés, limités intellectuels mais des êtres humains, avec des pulsions, et ce, au cinéma comme à la télévision. Columbo n'échappe pas -et c'est heureux- à cette évolution artisitique. D'ailleurs les seventies sont de plus en plus distinguables sur le plan formel dans la série avec des tendances vestimentaires de plus en plus affirmées.

Je note encore, comme dans l'épisode précédent "Subconscient", qu'il est fait nommément allusion à l'épisode pénultième "Candidat au crime". Je me demande bien quel est le sens de cette itération.

Un épisode par bien des aspects très plaisant mais dont le dénouement alambiqué atténue quelque peu le souvenir du plaisir procuré tout le long de la lecture.
Trombi:
Alan Fudge

Mariette Hartley

Jack Bender (réalisateur d'une trentaine d'épisodes de Lost!)

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