Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
mardi 22 septembre 2009
Watchmen
2009
alias : Les Gardiens
Cinéaste: Zack Snyder
Comédiens: Carla Gugino - Billy Crudup - Matthew Goode - Jackie Earle Haley - Jeffrey Dean Morgan
Vu en dvd
Je ne connaissais pas cet univers, ses créateurs. J'avais bien compris cependant qu'on avait là un film pour adultes, loin de Batman, Spiderman, Superman, Hulk et autres Marvels asexués et moralistes habituels destinés à un large public. C'est vrai que cette vision sexuelle, immorale, fait du bien quelque part, donne un sens plus intense au genre du film de super-héros. A la longue, (plutôt longue à partir de deux heures) une certaine lassitude tend à se faire sentir cependant. Sans doute, à cause d'un verbiage qui costume les intentions de moins en moins mystérieuses et de plus en plus décevantes.
Là où l'on s'attendait à une profonde réflexion d'où pouvait se révéler une philosophie de vie éclairante, semble se développer une vision assez limitée de l'humanité et hors du sens de l'histoire. De prime abord, on pourrait ressentir une espèce de ratatinement du film. Or, le film joue effectivement des dogmes du genre et propose par conséquent une image symétriquement opposée à l'imaginaire traditionnelle. Il secoue la paillasse peut-être un peu poussiéreuse, avec un divertissement ultra-violent, gore parfois
et un spectacle où les personnages doivent composer avec leurs pulsions sexuelles ou morbides.
La portée du film est limitée à des horizons de divertissement dans ce petit cadre de l'inversion systématique des valeurs. Mais c'est déjà en soi une petite révolution que les good guys soient tout autant des bad guys. Le renversement de valeurs permet en outre de démontrer l'absurdité du cynisme, de l'ultra-individualisme (Le comédien) ou de l'ultra-altruisme (Veidt). Vous noterez que le drapeau américain est très présent dans le film mais on est aux antipodes de la bannière claquant au ciel d'un building où Spiderman fait le paon.
Vous noterez également le rôle prépondérant de Nixon.
Bref, le scénario ancre son discours rétrograde, naïf et simpliste sur des arguments politiques plus ou moins explicites. J'ai l'impression, ce n'est qu'un ressenti personnel, que Snyder veut démontrer par l'absurde la faiblesse des discours politiques réactionnaires, extrémistes ou politiquement corrects.
Sur cette ossature, étroite certes, le film est remarquable. Visuellement, toute la panoplie des effets spéciaux actuels est mise en oeuvre pour créer une harmonieuse et très vivante bande dessinée filmée. On s'aperçoit à cette occasion que l'on est pas encore foutu de faire un félin digne de ce nom.
Le travail de Larry Fong sur la photographie donne quelques très belles réussites. La bande musicale, même si elle n'a rien d'original, colle bien aux différentes époques que le film prend pour cadre. Un rock des plus classiques et qui roucoule avec délice à mon oreille.
En ce qui concerne les acteurs, le jeu est juste correct. Rien d''extraordinaire à l'exception de Carla Gugino et Jackie Earle Haley. Le rôle de Jeffrey Dean Morgan (Le comédien ou Blake), cynique de droite, fachoïde, comme beaucoup des personnages est très faiblard, il est vrai.
Mais Billy Crudup (Dr Manhattan ou Jon Osterman) hérite d'un personnage d'une profonde médiocrité intellectuelle.
Mais je crois que celui de Matthew Goode (Veidt ou Ozymandias) le vaut largement.
Leur imbécile politique rase les pâquerettes au niveau des plus médiocres terrorismes. Le plus pûr et logique dans sa démarche me semble Rorschach alias Walter Kovacs joué par Jackie Earle Haley,
de loin le plus ambigu et le plus fouillé. Dans les portraits des divers personnages, le sien est moins lisse paradoxalement. Peut-être en raison de son discours plus intelligible et linéaire? Les autres cachent plus qu'ils n'exposent. Moralement, Rorschach est également celui qui a le moins à se reprocher aussi apparaît-il plus sympathique. Oui, j'aime sa cohérence. D'un autre côté, il est difficile de vilipender la faiblesse des personnages, leur hypocrisie tout en vantant le parti pris révolutionnaire de traiter de manière réaliste et antimoraliste le film de super-héros. Aussi forcément, les super-héros peuvent être des super-connards, tuer des innocents et violer (Blake), organiser un génocide (Veidt) pour des raisons plus ou moins crétines. Ces super-héros sont cons, comme les hommes.
Trombi:
Malin Akerman:
Patrick Wilson:
Matt Frewer:
Laura Mennell:
Rob LaBelle:
Robert Wisden:
Ron Fassler:
William S. Taylor:
Danny Woodburn:
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Haha t'as pas lu le comics toi... Sûrement la pire critique de Watchmen que j'aie lu... Tout est politiquement au bas de pâquerettes mais Rorschach est logique? Rorschar est un nazi x')
RépondreSupprimer"J'ai l'impression, ce n'est qu'un ressenti personnel, que Snyder veut démontrer par l'absurde la faiblesse des discours politiques réactionnaires, extrémistes ou politiquement corrects."
<== AH merde j'pensais que réactionnaire et extrémistes c'était le contraire de politiquement correct !
Le chat est mal fait (lol), l'acteur qui joue Blake est nul (lolol), mais celui d'Ozymandias est bon =_=" (lololol !) Il n'a même pas lu le comic... (chose qu'avait faite tous les autres acteurs) et a autant de charisme qu'une huitre flegmatique (moment où il se laisse frapper =_= ridicule... Où est passée la mélancolie dans ses yeux qu'on trouvait dans le comic?)
J'vais pas m'étendre sur ta critique vu qu'elle est naze.
Pourtant tu t'y es étendu déjà mon grand. Mais cette incohérence va bien avec cette espèce d'auto-fellation à laquelle tu te livres sans prendre vraiment la peine auparavant de lire, ou de juste réfléchir.
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