L'Alligatographe: Les trois frères le retour

vendredi 5 septembre 2014

Les trois frères le retour

2014

Titre: Les trois frères, le retour

Cinéastes: Didier Bourdon - Bernard Campan - Pascal Légitimus
Comédiens: Bernard Campan - Pascal Légitimus - Didier Bourdon - Sofia Lesaffre

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

J'avoue que j'avais des craintes. D'autres retraités comiques ont eu l'idée il n'y a pas si longtemps de remettre en selle des héros du passés (Les bronzés 3) sans pour autant produire le résultat heureux escompté.

Et si je suis honnête, ce "trois frères le retour" n'est pas bien différent de son lointain devancier. "Les trois frères" premiers du titre fonctionnaient sur le même registre, avec les mêmes personnages, aux parcours pratiquement identiques. Il faut que je signale que j'ai un bambin de 10 ans qui m'a fait revoir "Les trois frères", il y a peu. Cette revoyure n'a pas totalement changé le sentiment mitigé sur la mise en scène du premier film que j'avais trouvée très foutraque, un peu dilettante, voire amatrice. Cependant le film m'est apparu finalement charmant, avec un humour volontiers grossier, une histoire très remuante et doté d'une bonne mentalité, positive, dans un univers très années 90, plutôt réaliste et léger en même temps.

Or, cette suite a les mêmes défauts et les mêmes qualités. On retrouve cette philosophie positive de la loose. Peut-être même que les personnages sont encore plus empêtrés dans des situations critiques. Problèmes d'argent, problèmes relationnels, problèmes d'estime de soi, les trois frères se coltinent des existences merdiques où l'amour propre prend de méchants coups de tatanes pour pouvoir survivre dans une société en crise. Ce qui est bien avec Les Inconnus, c'est qu'ils plongent leurs trois zigotos dans la France actuelle, dans les barres d'immeubles tagués, dans les franges de la ville d'aujourd'hui, entre la banlieue "ziva" et la médiocre bourgeoisie pavillonnaire aussi bien que chez les rupins racistes.

Dans une certaine mesure, ils me font penser parfois à cet humour simple des Branquignols, bien ancré dans son époque et destiné à un public très populaire. Ce n'est pas méchant, mais ça se donne un air bravache, transgressif, un humour de garnement qui peut faire penser aussi aux Pieds Nickelés. Il y a effectivement en France une tradition de ce comique rebelle plus ou moins réel de fait. Je situe mal Les Inconnus, je les verrais ici plus proches des Branquignols que véritablement nocifs politiquement comme ont pu l'être les Pieds Nickelés. Mais vous voyez ce que je veux dire : on conspue les institutions, l'ordre établi, qu'ils soit financier, banquier, policier ou judiciaire. Et ça plait au fouteur de merde qui sommeille chez la plupart des franchouilles, à commencer par les gamins.

Les Inconnus bénéficient ainsi d'un capital sympathie non négligeable. Je suis de cette génération qui se racontait les sketchs des Nuls et des Inconnus à la récré au collège, alors forcément, cette sympathie fonctionne encore plus ou moins et fait naître peut-être avec l'âge une certaine indulgence. Reste que je trouve le film gentil, ni mauvais, ni bon, sur un entre-deux quand même agréable.

Ce que j'aime bien aussi dans leurs films, c'est qu'ils font appel à de bons comédiens. Là encore, ils ne se trompent pas de casting. Je découvre une Sofia Lesaffre qui m'a l'air pas mauvaise du tout. Je ne connaissais pas et elle tient bien sa partition.

Je suis toujours content de voir Daniel Russo, une valeur sûre.

Et puis chez les Inconnus, j'avoue une légère préférence pour Didier Bourdon, il m'a l'air d'avoir un physique plus naturellement comique que ses deux partenaires, mais on est là sur un sentiment personnel que j'aurais du mal à justifier.

Autre point important, je ne me suis pas ennuyé. Le rythme est bon. J'avais peur que le film soit mou, ce n'est pas le cas. Même si l'humour n'y est toujours pas d'un niveau percutant, cela reste au visionnage un spectacle relativement plaisant.

Trombi:
Didier Bourdon: