lundi 3 janvier 2011

Le parrain 2


1974

Titre original : The godfather - part II
alias : Le parrain 2
alias : Le parrain II

Cinéaste: Francis Ford Coppola
Comédiens: Al Pacino - Robert Duvall - Diane Keaton - Robert De Niro

Notice Imdb

Vu en blu-ray


Suite remarquable par sa structure très innovante et par l'apport essentiel qu'elle lègue par rapport au premier opus. Le scénario, en mettant en parallèle l'ascension de Michael Corleone (Al Pacino) et celle en flash-back de son père (Robert De Niro) souligne le caractère héréditaire de la violence que le système mafieux a mis en place et institutionnalisé à travers les générations. Les motivations et les parcours du père et du fils sont alimentés par les mêmes questions d'honneur, de justice extrémiste : celle de la vengeance prime surtout, même sur les liens familiaux. Si Vito Corléone a bâti son empire pour et par sa famille, Mike Corléone bâtit son empire sur les ruines de la sienne.

Ce deuxième épisode montre les mêmes certitudes, le même credo et les mêmes conséquences. Dans le premier parrain, Mike d'abord réticent ou alors cachant ses ambitions pour mieux apprendre son métier de "Don", se révèle fin calculateur et d'une froideur impressionnante. Dans ce deuxième film, son pouvoir semble le griser de manière encore plus démesurée, le transportant vers de plus hautes sphères politiques. La violence extrême dont il fait preuve explose dans les moments où sa famille ou bien son orgueil sont en danger. Elle est l'héritage empoisonné qui précipite la destruction de sa famille (son frère Freddo et sa femme en faisant les frais de manières différentes).

Pour mettre en image cette double trajectoire, Coppola parait avoir bénéficié d'un peu plus de moyens. Les détails des décors, la multitude de figurants dans les rues ou bien sur Ellis Island sont épatants. Une nouvelle fois : le blu-ray Paramount rend superbement hommage au soin apporté à ce spectaculaire réalisme. La photographie de Gordon Willis est encore une des plus belles qui soient, un show ahurissant. Les cadrages sont tout bonnement sublimes, tout comme l'étaient ceux du premier opus.

Difficile entre les deux films de savoir lequel est meilleur. Peut-être que cette ossature en deux films parallèles, deux histoires et la richesse formelle de la reconstitution historique apportent une plus-value sur le deuxième? Peu importe.

La distribution est toujours de très grande qualité. Comment ne le serait-elle pas avec ce que nous donne le jeune et fringant Robert de Niro?
Sur sa lancée du premier épisode, Al Pacino déchire toujours autant sa mémé. On s'assoit, on regarde, on se tait et on admire. Comme devant un monument. On est devant l'Histoire.
Cette seconde partie permet mieux de se rendre compte de la pertinence de jeu de John Cazale, un acteur que je ne connaissais pas ou qui ne m'avait pas marqué jusqu'à maintenant.
Concernant Diane Keaton, elle ne fait que confirmer ce que je savais déjà : une comédienne stupéfiante.
J'aurais eu l'agréable surprise de retrouver un Gastone Moschin méconnaissable en Fanucci, grande gueule du cinéma italien.

Piacere.

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