Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
dimanche 23 janvier 2011
La véritable histoire du petit chaperon rouge
2005
Titre original: Hoodwinked
alias : La véritable histoire du petit chaperon rouge
Cinéastes: Cory Edwards - Todd Edwards - Tony Leech
Notice Imdb
Vu en blu-ray
Je crois que depuis "La forêt enchantée" je ne m'étais autant emmerdé devant un dessin-animé!
En plus d'être fondé sur un humour qui me laisse glaçon, un humour fait d'oppositions et de contrastes faciles et très peu subtils, le scénario allonge les scènes sans aucune surprise ni grâce.
Pour couronner le tout, le dessin est inexcusablement immonde. Qu'en 2005, on soit capable de sortir une aussi médiocre production, aussi laide visuellement, c'est pour moi un mystère, totalement aberrant! Je ne comprends pas qu'on ait pu créer un truc comme ça. On dirait une vieille production des années 90. Du même tonneau que Oui-Oui sur France 3 pour les gamins le matin...
Quel Grand Canyon sépare ce film des productions Dreamworks ou Pixar! C'est insensé! Je n'en reviens toujours pas! Quel intérêt cela peut avoir de faire une merde pareille? N'importe quel dessin animé façonné à la traditionnelle 2D est mille fois plus beau que cette croûte difforme, aux textures indigentes, aux couleurs unies et plates.
Faut-il évoquer l'animation? Pouahhh! Quelle horreur! Je ne comprends toujours pas... Comment? Pourquoi? Je... Que...? Pffff!!!!
PS (parasitage suggéré):
Étant donné que le film présente peu d'intérêt, je me propose de squatter la chronique pour mettre en avant un parti pris que personnellement j'évoque souvent : la subjectivité dans la critique.
Ce film est mauvais et je ne prends pas particulièrement de pincettes pour déverser ma bile d'énervé. C'est complètement subjectif et assumé. Étant donné encore que j'ai opté pour un blog sur les œuvres écrites ou visuelles, je n'avais pas envie de créer un article sur une réflexion générale sur la critique.
Pourtant j'avais envie de mettre la lumière sur un papier de Michel Ciment dans le "Positif" de janvier 2011. Alors je parasite comme un alien:
La lecture de la revue "Positif" est un exercice toujours très intéressant. Quand elle ne vous donne pas envie de voir des films, de découvrir des cinéastes, quand elle ne vous caresse pas dans le sens du poil en chantant les louanges d'un film ou d'un artiste que vous adorez, elle révèle des points de vue contraires qui tarabustent votre réflexion. Je ne saurais trop vous conseiller de lire par exemple l'excellent éditorial de Michel Ciment dans le numéro de Janvier 2011. En plus, vous avez un grand dossier Rohmer, ça ne se refuse pas : j'ai vendu un rein pour me l'acheter, c'est la crise.
En ce qui me concerne je le trouve excellent parce que je ne partage pas du tout son opinion, et pour cause, j'y suis même diamétralement opposé. Quoiqu'il en soit, ce texte ouvre à nouveau le débat sur la subjectivité dans la critique. Plus exactement, il attaque la subjectivité des critiques notamment celle des non-professionnels, celle qui le concurrence fortement avec la démocratisation de la pensée qu'Internet lui fait de plus en plus subir, celles des blogs et des forums de discussion. Le biais de sa diatribe est la relation entre subjectivité et narcissisme.
Michel Ciment est un auteur pour qui j'ai de l'estime par ailleurs, mais j'avoue que son papier, encore recevable sur la première moitié, dégage un ton douloureux dans la seconde et finalement se perd dans un flot d'incohérences. Fustigeant la subjectivité reine tout en concevant une pensée qui ne l'est pas moins, Ciment se prend les pieds dans le tapis.
Comme je pense que pas une seule critique ne soit réellement objective, cet énième combat que je décorerais volontiers d'arrière-garde est dès le départ voué à l'échec. Je comprends bien quel type de critique Ciment entend défendre et promouvoir : celle qui croit dur comme fer qu'elle écrit l'Histoire du cinéma, dessine les canons esthétiques et fonde les écoles de pensée, comme la doxa à suivre pour bien décrypter l'évolution passée et contemporaine du cinéma. Certains en effet confondent historiographie et critique.
Par contre, les raisons pour lesquelles Michel Ciment fait cette confusion me paraissent peu intéressantes finalement : les petites guéguerres internes au microcosme des journalistes ne dépassent guère le niveau des personnes concernées.
Néanmoins, ce jugement à l'emporte-pièce sur l'égomanie a le mérite de poser le problème en effet du nombril de tout un chacun. Faut-il donc se plier à l'avis des experts? Qui sont les experts? L'expertise existe-t-elle en matière de cinéphilie? Quels sont ses critères d'analyse, puis de jugement? Le quidam a-t-il une opinion? Son avis a-t-il une valeur? L'exprimer apporte-t-il quelque chose à l'auteur, au lecteur? A quoi ça sert de dire ce qu'on ressent devant un film, ce qu'on en pense? Est-ce qu'il y a un(des) intérêt(s)? Le partage est-il valable dès lors que le petit nombril s'est exprimé? Etc.
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