
2001
Titre original : Mulholland Dr
Alias: Mulholland Drive
Cinéaste: David Lynch
Comédiens: Naomi Watts - Laura Harring
Notice SC
Notice Imdb
Vu en blu ray

Tout d'abord, petit préambule sur la médiocre qualité du blu-ray Studio Canal, infoutu d'offrir les détails et contrastes qu'on est en droit d'attendre d'un format pareil. Grosses déception : c'est assez rare pour le signaler. Ici le blu ray est au mieux au niveau d'un dvd de qualité un peu plus que moyenne. Par conséquent, difficile d'apprécier visuellement le film, d'autant plus que la photographie de Peter Deming est souvent baveuse, veloutée. La démesure des halos nocturnes en est l'illustration la plus frappante. Aussi ce genre de photo ne souffre-t-elle guère l'approximation, ce qui est malheureusement le cas avec ce Studio Canal. On est loin de la rigueur et du travail d'orfèvre des derniers blu-ray Criterion ou Carlotta que j'ai vus récemment. Passons au film.



Je ne l'avais jamais vu. Je ne suis pas adepte de David Lynch. Sans y être non plus réfractaire. Je ne suis juste pas attiré, cependant, difficile d'échapper aux discours la plupart dithyrambiques des cinéphiles à son sujet et plus particulièrement à propos de ce film-là. De ce que j'avais retenu entre autres, c'est le fait que le film n'était pas facilement compréhensible qui avait notablement retenu mon attention. Et vous savez comment fonctionne notre entendement : "pas facilement compréhensible" se confond alors avec "imbitable". Ce qui est parfaitement con. Je m'attendais donc à quelque chose de confus, d'inepte. Allai-je être confronté à un film aussi désorienté qu'Holy Motors? Point du tout. Bien au contraire! Mulholland Dr. me parait très lisible. Certes, la construction narrative sur la fin change de point de vue à plusieurs reprises. En effet, cette histoire reste bien mystérieuse une très longue partie du film, mais à la fin, tous les éléments un peu nébuleux retrouvent places et sens de façon pour le moins évidente. Tout devient logique et cohérent. Rien à voir avec Holy Motors donc. Mulholland Dr. n'est en aucun cas un objet foutraque, sans queue ni tête, ni même un truc difficile d'accès. Si l'on prend bien soin de voir le film de bout en bout, on n'aura pas de soucis de compréhension.


Le fait est que beaucoup de cinéphiles adorent ce film et que j'aurais pour le moment du mal à en faire partie. J'ai aimé le film, mais sans parvenir à ressentir le grand frisson esthétique, intellectuel ni même émotionnel.


J'ai trouvé le récit de cette histoire d'amour contrarié, de jalousie et de folie très astucieusement mené. C'est un fait : réussir à décrire ce rêve et la manière dont il se fracasse au réveil, de façon aussi limpide est en soi un exploit spectaculaire. David Lynch parvient avec une belle aisance à mettre clairement son récit en image. Sur ce point c'est plutôt bluffant.



Cependant, j'ai ressenti non pas des longueurs à proprement parler, mais j'ai cru sentir que certains mouvements de caméra ou certaines séquences avec des répétitions s'étiraient un peu trop. Un montage un peu plus resserré n'aurait pas été de refus. Je sais bien que Lynch attendait de son montage qu'il créât une sorte de suspension du temps, mais je me demande s'il ne pouvait pas y parvenir sans cela.

C'est d'autant plus vrai que l'excellente musique de Angelo Badalamenti ralentit déjà convenablement l'action. Certes, ce rythme très doux, calme, donne un temps de réflexion au spectateur pour démêler le vrai du faux, apprécier le jeu des actrices... heu, de l'actrice Naomi Watts devrais-je dire, parce que celui de Laura Harring est beaucoup moins flamboyant. Son personnage de paumée ne lui laisse guère d'étendue pour faire la démonstration de sa richesse de jeu. Au contraire, Naomi Watts incarne un personnage de plus en plus compliqué, haut en couleurs, c'est le moins que l'on puisse dire. Quoiqu'il en soit, le scénario leur réserve de quoi prouver la force de leur investissement dans le projet artistique de David Lynch. C'est peut-être là une "réflexion" de non-acteur.


Voilà donc un moment agréable, un parcours curieux et finalement très sensé dans un monde onirique où la douleur des sentiments celle de l'espoir déçu trouvent en la personne de Naomie Watts est une très belle incarnation.

Mini trombi:
Laura Harring:

Naomi Watts:

Justin Theroux:

Dan Hedaya:

Robert Forster et Brent Briscoe:

Chad Everett:

Jeanne Bates et Dan Birnbaum:

Patrick Fischler:

Michael J. Anderson et Joseph Kearney:

Monty Montgomery:

Angelo Badalamenti:

Rebekah Del Rio:

Mark Pellegrino:
