Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
vendredi 14 septembre 2012
Mystic River
2003
Cinéaste:Clint Eastwood
Comédiens:Sean Penn -Tim Robbins -Laurence Fishburne - Kevin Bacon -Marcia Gay Harden - Laura Linney
Notice Imdb
Vu en dvd
Loin d'être un grand fan des films de Clint Eastwood, je ne serais pas non plus un de ses ardents détracteurs. Et ce film ne change rien au fait que je me situe dans une position médiane. Le film se suit gentiment.
Les comédiens sont pour certains assez bons. Tim Robbins
se tire pas mal d'un rôle assez compliqué. J'aime bien Laura Linney,
Kevin Bacon
et Laurence Fishburne,
sobres, dépouillés. Par contre, j'ai eu une nouvelle fois bien des difficultés face au grimaçant Sean Penn,
toujours prompt à hystériser à outrance ses personnages. De la même façon, Marcia Gay Harden me parait un peu trop schématique dans ses expressions. A leur décharge, ils ont à se trimbaler deux personnages très difficiles à manier.
Est-ce que l'histoire, le film sont intéressants? Ont-ils quelque chose à dire, un poids véritable? Depuis le visionnage, je ne cesse de me poser ces questions, de m'interroger sur la portée de ce film. Ennuyeux de se poser ce genre de questions, mauvais signe même.
Pourquoi Eastwood a-t-il voulu raconter cette histoire? Ce conte moral a une double fin. A première vue, il semble traiter des dangers de se faire justice soi même. Mais très étrangement, alors qu'on croit que le film va se clore sur le sentiment de culpabilité, il rebondit, prend une voie jusque là ignorée. Jusqu'à la toute fin, on suivait des dérapages d'un père face à la mort violente de sa fille, qui permettaient de mettre en exergue en quelque sorte les caractéristiques d'une société patriarcale. Or, à la toute fin, sa femme entre en jeu et met en place les éléments nécessaires pour "recadrer" son époux et ainsi restaurer l'ordre social et moral, basé sur la cellule familiale, révélant du même coup que la société matriarcale était en fin de compte la vraie pierre angulaire de la société. Moralement très douteuse, cette fin me laisse songeur, rejetant la responsabilité de ce gâchis sur la femme, son goût de la manipulation perverse, dans une espèce de condamnation phallocrate qui en plus d'être simpliste apparaît aussi soudainement qu'un lapin du chapeau de magicien, sans autre justification que son éclat.
Ce n'est pas la première fois, me semble-t-il, que Eastwood s'amuse à faire prendre une direction à son film pour en changer brutalement, abîmant toutes les certitudes à son sujet, mais cette fois cela me parait beaucoup trop évident et adossé à une morale plutôt maladroite (pour rester poli). Le côté "réac" de ce parti pris me gêne aux entournures.
Sans doute parce que je doute même qu'il soit soit véritablement réactionnaire, que mon jugement soit réellement perspicace. Et finalement, je crois que c'est pas plus mal, qu'avec le temps cette ambiguïté grandit et fait des films d'Eastwood des objets un peu mystérieux. Je n'irais pas jusqu'à dire "fascinants" parce que sa mise en scène et sa direction d'acteurs ne retiennent pas trop mon attention, mais voilà, je situe difficilement le bonhomme. Ses films constituent souvent des points d'interrogation. De ce point de vue, ils ne me laissent pas indifférent, m'embarrassent autant qu'ils me titillent le bulbe.
Trombi:Adam Nelson et Kevin Chapman:
Tom Guiry:
Spencer Treat Clark:
Emmy Rossum:
Jenny O'Hara:
John Doman:
Jonathan Togo:
Will Lyman:
Eli Wallach:
Kevin Conway:
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