lundi 19 mars 2012

Drive


2011

Cinéaste:
Nicolas Winding Refn
Comédiens:
Ryan Gosling -Carey Mulligan -Ron Perlman -Bryan Cranston -Albert Brooks -Oscar Isaac

Notice Imdb

Vu en dvd



Ma femme l'a vu avant moi et m'a en quelque sorte tanné pour qu'on le revoit ensemble. Elle l'a beaucoup aimé. La présence de Ryan Goslin y est pour beaucoup, pour l'essentiel, même si elle s'en défend (n'avoue jamais, jamais, jamais), la libido lui fait bouillir les mirettes.
Elle avance des arguments qui n'en sont pas moins vrais, que je partage volontiers, notamment le fait que la photographie est délicieuse et que le montage apporte un souffle, un rythme où le plaisir cinéphile peut être souverain, enfin!

Par bien des aspects, ces deux points forts me rappellent ceux de "The American" de Corbjin. D'ailleurs les deux films se ressemblent également par le thème : un type dont la violence sous-jacente est mise à contribution pour les beaux yeux d'une belle en qu'ils espèrent un avenir meilleur, en vain.

Deux films noirs, deux personnages perdus, englués dans un univers ultra-violent, deux photographies numériques où les couleurs primaires jaune, bleu et rouge animent autant qu'elles donnent du sens à des personnages plus finement ciselés qu'ils en ont d'abord l'air. Ces teintes virent parfois au vert ajoutant beaucoup de mélancolie et aspirant le film vers les tréfonds du glauque.
Et surtout, ce foutu déterminisme qui arrache au libre-arbitre son heureuse réalité, comme savent si bien le faire les mythes, rappellent aux hommes que parfois ils sont des enfants, qu'ils en ont le droit d'ailleurs et qu'il est tellement agréable d'être pris par la main par une histoire plus forte qu'eux, inexorable et cruelle, un conte qui décide pour eux du chemin, un itinéraire sur lequel ils n'ont aucune prise. Berceuse quelque fois très rock'n roll, ce film noir nous donne la sensation d'être conduit sur ces routes urbaines aussi facilement que le chaperon rouge allant chez Mère-Grand. La peur primale du loup?

Notamment grâce à un montage serein. Enfin, les faiseurs du cinéma d'action ont bien compris que le montage clipesque, rapide et furieux, faisait tourner de l'œil et dégobiller le cinéphile. On en a donc terminé avec les parkinsoniens du montage? Ici, Nicolas Winding Refn et son monteur Matthew Newman adoptent un rythme non pas nonchalant, jamais emmerdant, un rythme tranquille qui colle bien avec le parcours du jeune personnage. Sous cette sérénité couve la tempête bien entendu mais ces explosions de violence ne sont pas non plus traduites par un déferlement d'images syncopées. Les ralentis s'associent à une musique tout aussi variée, très rock'n roll ou très douce, mais toujours très proche du style des années 80, depechemodesque, avec synthés très présents. Cela se marie bien avec les couleurs contrastées de la photographie. Surtout les synthés métallisent fortement les bleus et verts de la nuit. Comme chez Michael Mann.

Là où je suis un peu déçu, mais alors très légèrement, c'est sur la distribution.
La petite Carey Mulligan ne m'interpelle pas des masses, bien que je ne sache trop quoi lui reprocher.

Pareil pour Ryan Gosling,

je ne suis pas vraiment impressionné tout en reconnaissant qu'il ne déborde pas de son personnage. Chez les seconds rôles, rien d'extraordinaire non plus. Mais pour être tout à fait honnête, je me demande s'il y avait vraiment de la place pour montrer davantage? Je ne crois pas. J'imagine qu'il fallait rester le plus propre possible et tous le sont. Alors, voyez, si déception il y a, elle est bien légère. Si les acteurs avaient manifesté un peu plus leur présence, j'aurais trouvé le moyen de les en blâmer. Oh sûrement! Jamais content.

Trombi:

Bryan Cranston:

Albert Brooks:

Ron Perlman:

Oscar Isaac:

Christina Hendricks:

Kaden Leos:

Jeff Wolfe:

James Biberi:

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