Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
mardi 3 août 2010
Quantum of solace
2008
Cinéaste: Marc Forster
Comédiens: Judi Dench - Mathieu Amalric - Olga Kurylenko - Daniel Craig
Notice Imdb
Critique du 18 novembre 2008:
Vu en salle
Film relativement pénible et qui crée une sous catégorie à part dans la série des James Bond, les James Bond inregardables. Par un montage horriblement rapide, uniquement pour les scènes d'action, le film devient totalement illisible. Du moins sur grand écran. Je ne sais pas si le petit sera plus clément et si fondamentalement le film a été pensé pour le marché télé et dvd au détriment du cinéma. Même pas sûr.
Irrespirable, le rythme n'est acceptable que sous amphétamines. On ne sait plus qui est qui, où, comment? Que hein? La voiture tombe, de qui? Un pied est pris dans une corde? Le pied de qui? Il monte les escaliers là? Non? Il est où? Ça tire? Qui? C'est la scène ou en coulisse? Qui? Quoi?
Avis aux personnes souffrant d'épilepsie : éloignez-vous!
Le film en lui même n'est pas plus actif que les autres. Tout aussi sombre que le précédent, avec la vengeance et le deuil en plus... plus sombre alors? Peut-être.
Heureusement quelques scènes permettent de respirer et de retrouver le cadre et la photo, des lieux, une horizontale, une verticale et des couleurs.
Mais très vite les scènes d'action vomissent leurs images au dixième de seconde, le cerveau prend des claques, la rétine n'imprime plus, le film devient sensation, se renie, n'existe plus. Quelques secondes sont passées et le film aussi, passe, on ne retient rien, si ce n'est que l'envie de sortir et de s'éloigner, de fuir ce non-spectacle au plus vite vous a tenaillé le bide dès le pré-générique.
Je me demande encore si je me fais trop vieux, s'il ne faut pas être un geek de shoot'em up pour pouvoir décrypter l'intérêt d'un montage aussi immonde. Je me demande comment des producteurs peuvent laisser passer une aussi piètre mesure et un aussi flagrant manque de jugeote chez les créateurs.
Quel gâchis! Si l'envie de faire du ciné expérimental leur chatouille les méninges, bordel, qu'ils fassent sur autre chose qu'un James Bond! J'en ai pas eu pour mon argent!
En ce qui concerne les comédiens, je ne retiens pas Amalric, fade, ordinaire, sans piquant, un méchant fort ordinaire.
Les filles sont jolies, à peine, mais difficile d'y déceler la moindre grâce, le moindre éclat de beauté, point de charme, fi du sex-appeal. Entre JB girls et JB bad-guy, encore de la déception grande taille.
On a pu croire un instant qu'on allait nous proposer un duo de méchants saillants avec le garde du corps un peu efféminé... même pas, il passe à l'as très vite.
Une chose de bien à mettre à l'actif tout de même, cette relation mère-fils entre Bond et M, qui prend une envergure toujours plus intéressante. Les seuls vrais dialogues à se mettre sous la dent sont les leurs. Le reste...
Ah, j'oubliais, notation à tous les Montpellierains : évitez le Royal, ce n'est pas la première fois que j'ai eu à subir une bande son trop forte. Ici encore ma blonde et moi avons passé les scènes d'action les mains sur les oreilles pour supporter la cacophonie.
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Critique du 03 août 2010:
Vu en dvd
Dérangé par le désastreux montage lors de la sortie en salle, je pensais que l'apprivoisement du film serait peut-être plus facile sur l'écran télé familier. A la relecture de ma critique pondue à la sortie du calvaire, où l'irritation prend le dessus sur le reste, je me dis que le petit écran permet de mieux apprécier le récit et les enjeux entre les scènes d'action toujours aussi dégueulassées par cet inepte montage de malade mental. Faut-il être con pour montrer des séquences aussi illisibles! Je reste pantois devant cette bêtise, cette propension imbécile à la lécher le cul de la tendance épileptique dans les films d'action. Bref, je continue d'énerver. Restons calmes.
Heureusement, la taille humaine de l'écran et peut-être le fait d'avoir revu l'excellent "Casino royale" deux ou trois jours plus tôt, sans doute également le plaisir de voir le film en version originale m'ont permis de prendre un plus grand plaisir devant ce James Craig 2.
Ce que j'avais particulièrement aimé découvrir dans le précédent James Bond se retrouve encore ici. James Bond n'est pas un superman sur qui les coups et les balles ricochent. Il finit le film tout aussi contusionné mais surtout il souffre.
Il n'est plus le héros impassible des anciens James Bond. Cette aliénation à la fonction, cette violence difficilement contenable sont intactes et permettent à JB de se construire, de faire son deuil et de nouer des liens encore plus forts avec M (Julie Dench).
La scène quand M va à la rencontre de son incontrôlable espion, dans l'hôtel bolivien est une des ces séquences qui vous posent un caractère, un personnage, une relation et façonnent une légende.
Car si les anti-Craig hurlent au loup, c'est souvent pour exprimer leur rage de voir le mythe profané. Comme dans leur temps le firent les fans de Connery devant les facéties du dandy Moore. Or ici encore, même si la série fait sa mue, elle n'en oublie pas pour autant les fondamentaux. Même si Bond saigne et pleure, il n'en demeure pas moins un être exceptionnel.
D'ailleurs, on voit dans ces films des actes hors du commun, qui pourraient rappeler à certains les heures les plus loufoques de ces exploits bondiens du passé : la poursuite en bateau, le saut en parachute ou la sortie de l'hôtel en flamme ne sont pas ce qu'on peut appeler des scènes réalistes ni même un peu crédibles.
C'est bien plus dans les scènes apaisées que réside le réalisme noir, dans les relations entre les personnages (Craig avec Giannini, Dench ou Kurylenko, par exemple).
Quel dommage. Je sens qu'à la proximité du prochain Bond, j'entrerai inquiet dans la salle. Vivement qu'on en revienne de ces plans en 1/10e de seconde. Vite!
Trombi:
Olga Kurylenko:
Giancarlo Giannini;
Gemma Arterton:
Jeffrey Wright:
Jesper Christensen:
Anatole Taubman:
David Harbour:
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