lundi 16 août 2010

Gas-oil



1955

Cinéaste: Gilles Grangier
Comédiens: Jean Gabin - Jeanne Moreau - Roger Hanin - Marcel Bozzuffi

Notice Imdb

Vu en dvd



Quel étrange sentiment! La première fois que je l'ai vu, j'avais été ravi d'entrer dans cette ambiance de vieille France préhistorique, où les routiers sont "sympas mais faut pas pousser quand même", avec le cambouis, le sandwich andouillette, la solidarité de la route, les "salut René", les "salut Fernand", les "C'est quèqun tout de même!", les 8 heures de conduite pour aller de Clermont à Paris, etc.

Et puis là aujourd'hui, je croyais me faire un petit plaisir vicelard et j'en sors un peu frustré. D'abord, ce dvd René Chateau est tout simplement une merde, digne d'une bonne VHS d'antan mais le grain, les contrastes salement poussés pour camoufler, beurk!

Pas une fois on se serait cru au cinéma. Alors forcément, ça met d'humeur chafouine, ça coince au niveau des perspectives de jouissance visuelle.

Tout de même, j'ai comme le sentiment également que Grangier et Audiard en gardent sous la pédale parfois. Il faut attendre les engueulades et l'arrivée des marlous pour pimenter la jactance. Avant cela, l'immersion dans le milieu des camionneurs provinciaux se déroule sur le mode pépère, rythme tranquille, mise en image sobre, musique flonflonesque et un Gabin très lent mais sûr de lui.

On le suit dans son petit quotidien, banal, camion-boulot-dodo, ses amis, son amourette prometteuse avec la jeune Jeanne Moreau.

A vrai dire, on est à deux doigts de s'ennuyer un peu. La balade est historiquement didactique mais sans grand relief.

Les acteurs sont comme nonchalants. Marcel Bozzuffi,

Jeanne Moreau,

Camille Guérini

passent le film presque transparents. Il n'y a guère que Guérini qui met un peu de sourire et de vie chez les routiers. Roger Hanin

et Ginette Leclerc

épicent un peu la distribution du côté des gangsters. Mais au final, là où je m'attendais à prendre plaisir à retrouver de la trogne, je peine à jouir. Et Gabin, souvent passif, semble s'endormir. La bourgeoisie lui colle mal à la peau, même la toute petite. A rebrousse poil.

Si bien que cette revoyure parait un peu fade. Heureusement la dernière partie du film, la confrontation des milieux, donne un sacré coup de pompe au derrière de tout ce petit monde et l'on revit. Bon mais court.

Trombi:
Robert Dalban:

Albert Dinan:

Guy Henry :

Bob Ingarao:

Jean-Marie Rivière:

Germaine Michel:

Simone Berthier:

Gaby Basset (à gauche):

Jean Lefebvre:

Lisette Lebon:

Jacques Marin :

Charles Bouillaud:

Henri Crémieux:

Marcel Pérès:

Gilbert Edard:

François Darbon:

Albert Montigny : (Pas sûr?)

2 commentaires:

  1. j'aime baucoup Gas-Oil pour des raisons personnelles puisque je me trouve également collectionneur de véhicules de cette époque. C'est donc pour moi une occasion supplémentaire d'en revoir à l'écran !
    mais ce n'est pas suffisant... il y aussi les dialogues d'Audiard évidemment et l'ambiance du film un peu populiste d'où émane un charme auquel je ne suis pas insensible... mais si tu as l'impression " qu'ils en gardent sous la pédale " , c'est qu'il y a peut-être une raison à cela.
    Ce film inaugure ler dialogue d'Audiard pour un film interprété par Gabin dont celui-ci n'avait jamais entendu parler.
    A vrai dire , il souhaitait mettre Prévert sur l'affaire , qui se trouvait dans le sud et qui ne souhaitait absolument pas revenir pour écrire ce dialogue précisément.
    Grangier a donc demandé à Audiard de rédiger secrètement quelques feuillets du scénario que le réalisateur a aussitôt fait lire à Gabin qui s'est exclamé " mais qui c'est ce type-là ? " ce à quoi Grangier a répondu " ben , c'est le gars dont tu ne voulais pas ! " et Gabin de répondre avec sa mauvaise foi coutumière " mais , j't'ai jamais dit ça ! "
    Voilà peut-être en partie l'explication de la " timidité " littéraire de notre dialoguiste de génie pour ce film qui préferait sans doute attendre que leur collaboration s'inscrive dans le temps avant d'écrire des dialogues plus percutants pour la star française de l'époque.
    Quant au film proprement dit , Grangier a toujours aimé dépeindre l'ambiance et le contexte dans lequel son film se situait.
    C'est une fresque sociale en quelque sorte ; il ne faut surtout pas tenter d'y entrevoir autre chose puisque c'est en quelque sorte la marque de fabrique de ce metteur en scène.
    Eric

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  2. Un petit film sympa, avec des seconds rôles qui faisaient la richesse du cinéma français et avec Jeanne Moreau, qui apporte une touche de modernité.

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