lundi 30 août 2010

Rio Bravo



1959
Cinéaste: Howard Hawks
Comédiens: John Wayne - Dean Martin - Angie Dickinson - Ricky Nelson

Notice Imdb

Vu en dvd



Je crois que c'est un des premiers westerns que j'ai vu à l'Utopia de Bordeaux. Quel panard mes aïeux! Le revoir maintenant en dvd ne me procure pas un plaisir aussi intense malheureusement mais se suffit bien à lui même. C'est toujours agréable de revoir ce quatuor magnifique de comédiens et le jeu savant que sait si bien mettre en scène Howard Hawks entre ses personnages.

Film sur l'amitié, film romantique, ce western n'est pas avare en intensité dramatique plus rustique, plus traditionnelle, celle que Colt et Winchester mettent en place habituellement. Les structures du récit très classique dans sa forme avec pratiquement une unité de lieu, un temps ramassé sur deux ou trois jours développe une atmosphère cloisonnée. Les personnages se cognent à des impératifs impossibles à éluder. Les menaces de mort, comme celles d'amour ou de défaillance se percutent sans arrêt. John Wayne se voit confronté à quelque chose de tout nouveau pour lui : une idylle, Dean Martin lutte contre son alcoolisme et tout ce petit monde se voit contraint d'affronter la bande de John Russell.

Assiégés par tant de périls, les personnages font preuve cependant d'une grande bravoure acceptant volontiers ces défis tout en gardant bonne figure. On ne se déballonne pas bien longtemps chez Hawks, justement parce que les hommes se tiennent les coudes, sont toujours solidaires et attentifs. Les sourires ne sont jamais bien loin. L'humour est d'une constante présence, comme une bouée de sauvetage.

Connaissant l'issue du film, ce visionnage a perdu en intensité, mais je me souviens bien que la première fois, j'avais été saisi par cette sensation suffocante, cette asphyxie qui guette, dans l'attente des représailles, dans la crainte de voir Dean Martin

échouer et lâcher son sevrage, dans celle de voir partir Angie Dickinson.

Seule la présence de Ricky Nelson se veut très rassurante, trop sans doute. Son minois pré-pubère cherche de manière très maladroite à paraître très sûr de lui et finit d'abord par avoir l'air d'une rare suffisance et ensuite à vaguement irriter. Le pauvre gars doit sa présence à l'humidification culottée des jeunes spectatrices de l'époque, histoire de s'assurer un public féminin plus nombreux. Malheureusement, disons le tout net, il joue comme une brêle. Un sourire faussement énigmatique, des bras dont il ne sait que faire, une gestuelle des plus empruntées sont les symptômes de ce jeu bien malade. N'était cet acteur, la distribution eut été impeccable.

Comment résister au charme à la fois bougon, enjoué et folklorique du vieux Walter Brennan?

C'est sur ce film que je l'avais vraiment découvert : un de ses meilleurs rôles, assurément! Angie Dickinson

est tout jeune, tout en jambes et œillades coquines, d'une rare beauté, mais c'est surtout le charme de ses poses et de son jeu qui embrase l'écran.

Pauvre John Wayne, obligé de tomber amoureux d'elle! Une des plus belles apparitions dans un western. Et un personnage qui n'a rien d'une potiche. Certes, elle tombe un peu facilement amoureuse du vieillard Wayne mais tout le manège qu'elle met en branle pour le séduire est d'une rare élégance mais également très difficile à jouer, or elle fait bien plus que s'en tirer, elle domine son rôle. Bravo. On notera que la relation entre Wayne et Dickinson pourrait être qualifier de hawksienne. On retrouve cette caractéristique, cette lutte de pouvoir, cette danse de séduction et cette naissance du couple au forceps dans "Seuls les anges ont des ailes" entre Cary Grant et Jean Arthur.

John Wayne vieillit, certes. Il joue toujours le même rôle, certes. Mais il le tient si bien. Va-t-on reprocher à Gabin de faire du Gabin? Nenni. John Wayne

garde la main mise sur les personnages et l'action, une autorité infaillible et inébranlable se lit dans son regard bleu. Quant à sa dégaine légendaire, elle finit de rendre le personnage sympathique. On en redemande.

Et puis, cerise sur le gâteau, ce Rio Bravo nous offre une prestation extraordinaire de Dean Martin. Je ne connais pas le bonhomme, sa vie, sa manière d'être mais je trouve certains de ses choix de rôles admirables. Entre celui que lui donne Billy Wilder dans "Kiss me stupid" où il jouait un sale énergumène, égocentrique et truqueur et celui-ci où il incarne un alcoolique, force est de constater que l'acteur aime à prendre des risques en jouant sur son image de crooner, tétant bibine et femmes avec avidité.

Même avec la tâche Ricky Nelson, le film parvient à garder une image de western mythique, c'est dire l'importance de ce film pour moi. Vive le cinéma!

Trombi:
Ward Bond:

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Claude Akins:

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