mardi 8 juin 2010

Le chien enragé



Titre original: Nora inu
alias : Le chien enragé
alias : Stray Dog
1949

Cinéaste: Akira Kurosawa
Comédiens: Toshirô Mifune - Takashi Shimura - Keiko Awaji - Eiko Miyoshi

Notice Imdb
Vu en dvd


Le jeune Kurosawa, accompagné par un tout aussi jeune Mifune, se fait un petit kif en tournant un polar tendu, un quasi thriller qui voit un policier se colleter avec un sacré sentiment de culpabilité. Le pauvre bougre se fait voler son flingue, lequel est utilisé par un malfrat qui ne s'arrête plus de défourailler.

Un peu long, ce film entend laisser monter la tension. Le lien avec "Le paradis et l'enfer" est évident. Kurosawa cherche à filmer sur les corps cette montée de tension, à ce que le suspense soit incarné. Et il y arrive pas mal en effet. Cependant, une vingtaine de minutes en moins aurait donner un autre souffle à la course poursuite.

Dans le mouvement, le cinéaste a tenu à insérer des morceaux de poésie dont il a l'heureuse manie : une pick-pocket et le policier prennent le temps d'admirer les étoiles,

des séquences naturalistes qui nous montrent le vent qui couche les hautes herbes, etc. Indécrottable esthète, sacripant poète, Kurosawa ne peut s'empêcher de mettre des guirlandes, en décorateur, en dessinateur. Son film se doit d'être beau.


Le coquin se cherche un peu. Ici une soudaine sensualité fait irruption. Pause gouttelettes, moiteur.


Là, les deux hommes se font face, samouraï à l'orée d'une forêt brumeuse.

En dépit d'une intrigue ordinaire, d'un schéma somme toute classique, Kurosawa laisse sa patte indélébile sur le film. Pas de doute possible, il en est bien l'auteur.

Étonnant de trouver un Mifune

confus, balbutiant, terrorisé, gangrené par la culpabilité, affaibli, touchant dans son désarroi et son amoindrissement. A ce point atteint qu'un vieux loup, l'admirable Takashi Shimura,

vient le chaperonner, le guider afin qu'il se sauve lui même. L'opposition de leurs caractères est un des éléments forts du film me semble-t-il.

Bien sûr, on pourrait également louer l'habileté à faire un bilan sans équivoque de la deuxième guerre mondiale et de ses conséquences sociales et culturelles en ce début des années 50 sur le nouveau Japon. Le film en cela peut être considéré comme un bon document d'archive. Le Japon des bas fonds sert ainsi de chevalet pour peindre les portraits pleins de contrastes, celui d'un Japon chancelant et celui d'un tout neuf. Malin.

Trombi:
Keiko Awaji:

Eiko Miyoshi:

Noriko Sengoku:

Isao Kimura:

Aso Mie:

Masao Shimizu:

Gen Shimizu:

Isao Ikukaka:

Eijirô Tôno:

4 commentaires:

  1. Pas si conne que ça, finalement.
    J'ai trouvé mais j'étais troubée par les différentes tailles et les chiffres et l'impossibilité à partir du libellé de vous laisser un
    commentaire.

    J'ai encore devant moi KAGEMUSHA et LES SALAUDS DORMENT EN PAIX; Je connais déjà 2 noms d'acteurs que j'aime : Takashi Shimura, et naturellement Toshiro Mifune (mais j'ai peur de faire des contre peteries en écrivant ces noms, Si je prends autant de notes, c'est pour FIXER, pour essayer de FIXER; Décidément il est très tard, encore plus tard

    Roxane

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  2. Si je fais un blog, c'est exactement pour cette même raison : fixer! Ma mémoire est aussi musclée que celle d'une amibe alcoolique. J'ai besoin de laisser une trace écrite sinon quelques années après, pour la plupart des films, j'ai complètement oublié la nature de mes ressentis, de mes réflexions éventuelles.

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  3. C'est comme un journal. D'où les caractères plutôt intimes qui parsèment mes écrits parfois, afin de garder trace de ces petits détails qui construisent l'humeur du moment et la manière dont le film me touche ou non.

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  4. Nous faisons la même chose : chercher à fixer. J'ai commencé dès mes études; je prenais des notes de lecture et je n'avais pas besoin de relire avant l'examen.L'écriture fixait pour six mois, un an. Un jour j'ai descendu à la cave deux cahiers de notes de littérature anglaise, je ne les ai jamais retrouvées. Les années passant, j'aurais bien aimé revoir "l'essentiel" ("essentiel pour moi" : tout ce qui compte en somme).
    Je trouve ici votre commentaire un peu court : je veux me faire une idée de mes prochains Kurosawas.
    Sans doute Rashomon mérite-t-il d'être acheté en blu-ray.
    BAD SLEEP PEACEFULLY commence par une cérémonie de mariage extraordinairement tendue. Une profondeur de champ
    inhabituelle avec de part et d'autre de hauts fonctionnaires en frac. L'angoisse merveilleuse du cinéma s'installe tout de suite, elle ne m'a pas lâché pendANT 150 minutes (sauf le temps de faire un café et de vous faire part de mes émotions).
    Aujourd'hui je vais regarder le bonus, avancer dans mon roman curieux et garder KAGEMUSHA dont j'attends beaucoup
    pour demain.

    Roxane

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