lundi 10 juillet 2017

Le tatoué



1968

Titre original francophone : Le tatoué

Cinéaste: Denys de la Patellière
Comédiens: Jean Gabin - Louis de Funès

Notice SC
Notice IMDB

Vu en dvd

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J'ai beau avoir lu partout que la relation entre Jean Gabin et Louis de Funès avait été exécrable, le film et certaines scènes en particulier me laissent accroire le contraire, preuve s’il en était encore besoin que ces deux comédiens sont très forts, assez pour camoufler leur inimitié et même par singer une certaine complicité.

Quoiqu'il en fut de leur rapport, le film est assez bien construit. Ça aussi, c'est un reproche qu'on lit souvent à propos du tatoué, que le film serait un peu mollasson (en raison du peu d'enthousiasme lors du tournage), mais sur le plan de la progression narrative, le scénario est bien écrit et, sans être extraordinaire, la lecture du film se fait tout naturellement. Montage et mise en scène sont plutôt corrects et oui, je n’en démords pas, le film est agréable à suivre.

On a rarement vu Gabin
cabotiner autant, si ce n'est, il est vrai, sur ses dernières années (Archimède ou Les vieux de la vieille). Son personnage bougon l'exige. Il vitupère, il claironne (au sens littéral aussi), haut en couleurs, Jean Gabin
réussit à mettre paradoxalement dans son rôle une grande part d’enfance. Ce vieux légionnaire aristocrate peut tout se permettre, jusqu'à attirer dans ses jeux puérils l'âme qu'on aurait cru damnée par l'argent d'un vieil escroc marchand d'art.

connaît ce personnage par cœur, il l’a côtoyé pendant toute sa carrière. À cette époque, il est encore fringant, exposant sa nervosité excessive dans l'obsession que représente ce tatouage à posséder. Ce nouvel Harpagon le déclare lui même : “il faut que j’amasse”. Et le sel de ce film repose sur la lente érosion de cette posture ; peu à peu, les charmes de la vie de château apaisent l'homme qui redevient enfant à mitrailler les cambrioleurs dans les oubliettes.
Peut-être que le film ne contient pas de grandes envolées, de gags très appuyés ni spectaculaires, mais c'est un ensemble, une belle évolution des deux personnages qu'il convient d'apprécier, une sorte de voyage initiatique où l'interaction entre les deux grands acteurs fait merveille, malgré tout. J’ai beaucoup d’affection pour ce joli film.
Trombi:
Pierre Tornade: (centre)
Pierre Mirat (droite right)
Rudy Lenoir (centre):

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