
1944
Titre original : To have and have not
Titre francophone : Le port de l'angoisse
Cinéaste: Howard Hawks
Comédiens: Humphrey Bogart - Lauren Bacall - Walter Brennan
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd
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Vu et archi-revu, ce classique ne perd jamais, en aucune circonstance, de sa magie. Je me rappelle l’avoir vu en salle à l’Utopia ou au Vigo quand j’étais bordeluche et c’était un moment merveilleux où l’on prend toute la mesure de la grandeur du cinéma.
Cette magie ne tient pas uniquement à la rencontre Bogart / Bacall. Bien entendu, cette histoire d’amour débordant de l’écran a quelque chose d’enivrant, d’enthousiasmant tant les deux acteurs sont séduisants, à se sourire d’un air entendu,à se lier de façon si naturelle et évidente, si complices.
Mais le film offre plus encore. Cette espèce de huis-clos est étrange. L'île de la Martinique est faite en carton-pâte, en studio, la mer a un petit air de piscine. La brume et la nuit estompent les contours, enfermant davantage les héros dans leur cage. L’atmosphère est rendue étouffante par cette police française collabo, incarnée par l’adipeux Dan Seymour,

Les acteurs sont au diapason. Humphrey Bogart
fait partie de ces acteurs qui jouent grosso modo le même rôle, mais le font en collant à la perfection leur personnalité à leur personnage et dans le fil ténu de l’histoire, comme un équilibriste, toujours proche de tomber dans la caricature et pourtant, en fin de compte, il est toujours très juste, complètement maître de son jeu, en adéquation parfaite avec le récit. Il est incroyable. La classe. Tout le monde se tait, et on applaudit.

Presque comme dans un miroir, son alter ego féminin, Lauren Bacall
fait toute jeune, mais son regard est déjà d’un coquin assumé, incandescent et fier. La complicité qui émane de leur jeu, de leurs répliques dépasse de loin l’approche évidemment super sexuelle des dialogues. Ces deux-là sont faits pour s’entendre, se comprendre d’un seul regard et cette rencontre sert naturellement l’histoire. “Parce que c’était lui, parce que c’était” elle. Forcément.

Comme il sied sur ce genre d’aventure, romantique et périlleuse à la fois, le couple doit voir traîner dans ses pattes une tierce personne, soit une figure paternelle, soit une figure enfantine. Dans le cas présent, Walter Brennan

Le film de Hawks adopte un tempo somme toute rapide, ce qui ne surprendra personne. Le cinéaste maîtrise l’art du rythme. L’alternance entre les scènes romantiques, divertissantes et les scènes d’action plus dramatiques promeut un spectacle fait d’équilibres et d’assurance, net, élégant, surtout d’une efficacité redoutable. Comme je disais plus haut, en dépit d’un tournage en studio évident, on parvient avec une grande facilité à se sentir immergé dans le récit. Remarquable. Ça fonctionne encore, et encore, et encore.
Trombi:
Sheldon Leonard (left gauche):
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