vendredi 12 octobre 2012

La bestia nello spazio



1980
Alias : Beast in space

Cinéaste: Alfonso Brescia
Comédiens: Sirpa Lane - Vassili Karis - Venantino Venantini et Claudio Undari

Notice Imdb

Vu en dvd




Voilà un très mauvais film que je vous conseille néanmoins de voir... hm, ne serait-ce pas là une belle définition du nanar, ce film terriblement médiocre dont le visionnage procure de très bons moments de rigolade?

Ces caractéristiques sont toutes bel et bien présentes avec cette "bête de l'espace". On est en effet abasourdi par la maladresse de la réalisation d'Alfonso Brescia sans parler de l'ineptie du scénario du même zigoto, et que dire de la nullité de la direction de jeu? Comment a-t-on pu produire un truc pareil? Il y a tellement d'éléments disparates et risibles que je ne sais par où commencer.

Je vais essayer de résumer : il s'agit d'un film érotique de science-fiction, une sorte de fils métis entre "La bête" de Walerian Borowczyk et un épisode cheap de Star Trek. Curieux animal, n'est-ce pas?

Ce qui saute aux yeux dès l'abord et prête de suite à rire est l'évidente maigreur du budget. Les décors sont très pauvres, faits avec trois francs, six sous. Ça sent la récup, le bricolage du dimanche. On cache par l'éclairage les clous qui dépassent. Les caves romaines antiques jouent le rôle de l'antre d'un alien intersidéral. Un cinéma avec son grand écran sert de salle à manger pour les ripailles extraterrestres ou bien de hall d'entrée du palais. Tentures et peintures parent les murs d'une esthétique psychédélique propre à susciter l'exotisme SF comme il se doit dans l'imaginaire de 1980. Les costumes sont à cette image, unis, simples combinaisons à fermetures "éclair".

Alfonso Brescia, qui se cache sous le pseudo anglisant d'Al Bradley, tourne à la hâte, si rapidement que certaines scènes sont floues. L'important est ailleurs.

L'objectif principal semble être d'amener les personnages à baiser à la première occase, même pour des prétextes les plus farfelus. Dans une forêt par exemple, nos héros assistent à la saillie d'une jument et soudain, les donzelles se caressent devant ce spectacle.

Le lien de cause à effet pour le moins curieux fait songer rétro-activement à un insert identique dans "La bête" de Borowczyk, la suite de l'histoire confirmant le lien entre les deux films.

Il n'empêche que tout cela repose à peu près rien de bien solide. L'artifice ne cesse pas pour autant. D'autre part, on va voir que Brescia n'est pas à une insertion incongrue près : il n'hésite pas à parsemer ses scènes de cul d'une séquence où une paire de seins volumineux -qui n'appartiennent d'évidence à aucune actrice de la distribution- est pétrie avec fougue. Sans queue ni tête, c'est le cas de le dire, il nous projette ce stock-shot mammaire à plusieurs reprises. Très curieux, non? Son niveau nichonien n'était pas atteint à la fin du tournage? Ça se calcule à la seconde le nibard chez Brescia? A l'heure actuelle, je suis toujours plongé dans un abyme de perplexité sans fond.

Pour justifier les scènes érotiques, le réalisateur nous a concocté un scénario tout à fait crétin, qu'il a sans doute écrit sur un bout de papier pour un producteur peu regardant : une troupe d'explorateurs spatiaux va chercher un minerai rare sur une planète inconnue.


Il y découvrent un être bizarre, attifé comme un émir un poil beatnik et entouré de robots blondinets, qui les invite à se baffrer. La soirée part vite en sucette, tout le monde étant étrangement sous l'emprise d'un pouvoir aphrodisiaque de cet alien à barbichette, aux faux airs de faune. Le diner devient rapidement orgie. Une des exploratrices se retrouve poursuivie dans la forêt, vêtements déchirés, par l'alien qui s'avère être bien un monstre à pattes de bouc et la stouquette géante.


C'est ici que la filiation avec "La bête" prend toute sa dimension libidineuse. Brescia voulait sûrement tourner son film zoophile à la mode détournée de Borowczyk. Et puis si la présence de Sirpa Lane ne m'avait pas mis la puce à l'oreille, merde, il aurait fallu se faire du sérieux souci concernant mon état intellectuel! Venantino Venantini (pauvre vieux... cachetonner dans une daube pareille, fallait-il qu'il soit affamé!) trouve une pilule mettant fin aux effets hypnotiques du lieu et permet la fuite de tout l'équipage. On entre alors dans un épisode de "La guerre des étoiles", aussi souffreteux que celui des "Turkish Star Wars" : la séquence des épées lasers vaut son pesant de cacahuètes, peut-être le sommet ridicule du film.

Cette production est hallucinante et j'insiste sur le fait que le terme n'est en rien galvaudé! Qu'elle puisse exister constitue pour ma part un miracle non pas spécifiquement de la création cinématographique mais bien de toute la complexité de l'esprit humain. Comment a-t-on pu penser faire un machin pareil? Et finalement, en dépit de la longueur de toutes les scènes (vous n'espériez tout de même pas un montage correct?), on passe un bon moment devant l'incongruité de l'objet et ce vide intersidéral dans lequel il nous plonge.

A voir à plusieurs avec un bon petit vin et des amuse-gueules. Un film pour apéro, à voir un peu ivre.

Trombi:
Sirpa Lane:

Venantino Venantini:

Vassili Karis:

Claudio Undari:

Marina Hedman:

Dada Gallotti:

Giuseppe Fortis et Maria D'Alessandro?:

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