lundi 16 août 2010

Non ma fille, tu n'iras pas danser



2009
Cinéaste: Christophe Honoré
Comédiens: Chiara Mastroianni - Marina Foïs - Marie-Christine Barrault - Jean-Marc Barr

Notice Imdb

Chronique de Jack Sullivan
Vu en dvd



Ma femme voulait découvrir Christophe Honoré. Mon appétence était mesurée. Dans une certaine mesure, on pourrait dire que je n'avais pas vraiment envie de voir ce film. Mais souvent, il m'arrive de reculer devant un film et d'éprouver pourtant un certain plaisir à sa découverte. Malheureusement, ce fut rare pour ce film.

L'histoire de famille très compliquée développant les drames intimes de beaucoup de personnages mais se focalisant surtout sur ceux de Chiara Mastroianni,

un peu sur ceux également de Marina Foïs et de Marie-Christine Barrault,

drames relationnels entre sœurs, entre filles et mère, sur des tonalités violemment exagérées, cette histoire m'a quelque peu lassé.

Le personnage de Chiara Mastroianni, totalement incohérente, très agressive, s'est révélée plutôt antipathique. N'ayant de cesse de dire noir pour faire blanc, elle apparaît comme une immature tête à claque sur laquelle s'abat un grand nombre de calamités que son inconstance et son manque d'équilibre lui imposent. A se demander comment elle a pu être mariée et faire deux gosses avec Jean-Marc Barr. Trop excessive, écorchée vive, elle passe le film à geindre, à juger les autres tout en étant infoutue de se regarder dans une glace, le genre de personnage pour lequel je nourris difficilement une quelconque sympathie.

Fort heureusement, les actrices sont plutôt bonnes. Marina Foïs

est même excellente, ce qui n'est pas un scoop. J'ai même bien aimé les prestations de Fred Ulysse

et Julien Honoré

que je ne connaissais pas du tout et celle de Louis Garrel,

heureuse surprise. Jean-Marc Barr fait le boulot.

Quant au véritable objet de notre attente, la réalisation de Christophe Honoré, elle me laisse sur l'expectative. A part l'accompagnement musical un peu trop présent et lassant, ses options de mise en scène sont loin d'être désagréables toutefois.
Le scénario concocte quelques surprises, pas toujours compréhensibles (j'ai encore du mal avec l'aparté historico-folklorico-breton), peut-être aussi incongrues et désorientantes que les atermoiements et virages que prennent les deux sœurs fêlées du film.

Coup d'essai un peu dans l'eau. Pas grave, ça mouille.
Trombi:
Marcial Di Fonzo Bo:

Donatien Suner:

Caroline Sihol:

Marion Wyckaert (pas sûr):

2 commentaires:

  1. Intéressant commentaire, sauf en ce que c'est précisément tout ce que vous n'appréciez pas dans ce film qui en fait la richesse.

    Les atermoiements et virages que prennent les deux soeurs, l'apparente immaturité de Lena, à l'opposé des caractères trop souvent monolithiques, de beaucoup de films à thèse, rend précisément la complexité de la nature humaine ainsi que le fait que nous agissons souvent par action et réaction.

    La mère de Lena lui impose la présence de son mari. Révoltée face au guet-apens, elle part. Le discours de son beau-frère la fait rebrousser chemin. Ensuite, alors qu'on croit à une complicité revenue dans le couple, autour des enfants, le coup de fil de la maîtresse réinstaure la froideur et engendre la nécessité de la séparation.

    Le but me semble être de peindre un tableau des complexités psychologiques humaines et, parmi celles-ci, figure notamment le fait que nous ne soyons pas des robots: les sentiments évoluent, on se contredit et nos actes sont souvent la conséquence de situations parfois voulues mais souvent imposées par le milieu ambiant. D'où cette apparence de brouillon dans le caractère ou plutôt dans les comportements, car notre caractère n'est pas si inconstant que ça. C'est l'interaction entre les autres et nous qui crée l'inconstance.

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  2. Les aller-retours émotionnels de Lena me paraissent pourtant excessifs. Certes, on a tous à un moment ou un autre des inconstances, mais là, le bouchon me parait un peu trop poussé. La complexité de l'existence ne justifie pas forcément l'outrance des caractères.
    M'enfin, ces degrés d'acceptation sont sûrement affaire de goût. Ou pas loin.

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