jeudi 11 mars 2010

Le fils du chiffonnier



1990
Auteur: Kirk Douglas



J'ai une profonde admiration pour Kirk Douglas. Et depuis quelques années, elle se nourrit d'interprétations subjuguantes bien souvent savourées les pieds en éventail. Ace in the hole, The big sky, 20.000 lieues sous les mers, Young man with the horn, Out of the past, Chaînes conjugales, Les ensorcelés, Spartacus et j'en passe. Découvertes et revoyures ont alimenté une sourde accumulation de louanges qui a fini par éclater ouvertement. Il y a quelques jours par exemple, nous bavardions ma femme et moi sur la plage de Palavas et sous le ciel bleu. La discussion s'est portée justement sur la richesse de la filmographie de Douglas père, son aptitude à bien choisir ses rôles, la justesse systématique et impressionnante de son jeu, également son éclectisme entre cinéma populaire et films plus profonds, voire militants. Son parcours a une allure fort séduisante. Cette dimension m'a incité à me jeter sur la première biographie venue. La médiathèque ciné de Montpellier a fait le boulot en me prêtant le premier tome de son autobiographie que j'ai littéralement dévoré en moins d'une semaine.

Et malheureusement, j'éprouve une sorte de frustration."Désillusion" est le terme le plus adéquat. Je surestimais cet homme. Je me faisais un portrait beaucoup plus profond et pénétré des affaires du monde. Il n'en est rien. Certes, le bonhomme est sympathique, surtout il a pris des décisions politiques courageuses ou fortes. Mais sa personnalité aussi complexe soit-elle n'en demeure pas moins celle d'un enfant, obnubilé par son ego, sa bite et ses mérites. L'ouvrage est un long monologue sur son nombril. J'exagère à peine. Les remises en question sont rares. Elles existent mais filent vite. Loin d'être arrogant, il est surtout très vaniteux. Ses réflexions sont parfois très simplistes, limitées. La définition même de la "courte-vue" me semble-t-il. Comme si les incohérences de parcours, de philosophie, d'attitudes ne lui apparaissent pas vraiment. Disons le tout net : Douglas est moins intelligent que je me l'imaginais. Cela ne remet aucunement en cause les qualités artistiques de ce génial comédien. Sur ce point, il fait preuve d'une intelligence majeure. Il est indéniablement un acteur majeur, un des plus grands que j'ai eu à voir et à siroter, d'une sensibilité et d'une finesse de jeu rarement égalées. Mais sa vie d'homme, ses vues sur la sexualité, ses femmes, ses histoires de safari ou ses conceptions politiques nationalistes m'ont passablement paru emmerdantes.

Il est clair que je ne vais pas m'infliger le deuxième tome. Je préfère m'en tenir à l'acteur Douglas, ses films, ses prestations.
A éviter sauf si les vantardises d'un vieux monsieur vous émoustillent (en effet, on peut se demander qui il n'a pas baisé à Hollywood?).

3 commentaires:

  1. J'avais eu le même sentiment il y a de cela une bonne dizaine d'années. Ce qui, comme tu le dis, ne change rien à son oeuvre cinématographique. Aaaaaah "Les Vikings".....

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  2. Ah? Les vikings, c'est une bonne idée : Jack ne l'a pas vu, quant à moi, c'était il y a trèèèès longtemps.

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  3. Un film à regarder en famille, de l'aventure, de l'action, une musique, des décors, des acteurs.... et Fleischer aux commandes...

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