jeudi 28 février 2013

Alceste à bicyclette



2013

Alias: Alceste à bicyclette

Cinéaste: Philippe Le Guay
Comédiens: Fabrice Luchini - Lambert Wilson - Maya Sansa

Notice SC
Notice Imdb

Vu en salle



C'est une relative déception... non, une grosse, soyons honnête. L'écoute de "¨Projection privée" sur France Culture avec Philippe Le Guay m'avait bien donné l'eau à la bouche. Ajoutons à cela que j'avais énormément apprécié "Les femmes du 6e étage", sa construction narrative, son admirable histoire d'amour, pleine d'équilibre, sans mièvrerie. Ce scénario promettait deux comédiens de théâtre sur disputant le rôle d'Alceste, une des pièces les denses et les plus profondes de Molière. Et puis Fabrice Luchini, un des plus jouissifs comédiens français actuels figurait comme la cerise sur le gâteau dont j'allais me goinfrer bien entendu... Et en fait de grand plaisir, je suis resté un peu interdit dans mon fauteuil.

D'abord, j'ai cru à plusieurs reprises voir un petit film intéressant, cachant son jeu, quelque chose de délicat qui ne pouvait être plein, rond qu'à la toute fin. Les trois premiers quarts du film pouvaient sembler emmener le spectateur vers quelque fin brillante, pensai-je. Mais la fin déraille complètement.

Tout ça pour ça! Il nous dit quoi ce film? Que les acteurs sont des personnages aussi mufles qu'imbéciles, boursoufflés d'orgueil, des êtres de pacotille, menteurs, égocentriques? Et quel rôle joue cette femme (Maya Sansa), j'entends par là un rôle autre que prétexte à faire dégoupiller les deux mâles? C'est un peu juste à l'écrit cette coucherie finale... pas très sensé disons. Surtout, c'est à ça que le misanthrope est utilisé? Pour fustiger les acteurs, les hypocrisies infantiles de ces petits égos? C'est tout? Le terme qui aussitôt m'est apparu propre à condenser mon ressenti est "futilité"! Voilà, ce scénario m'a embarqué pour un voyage bien futile, me laissant dans l'insatisfaction presque totale.

Presque, parce que Luchini est très bon. Pas vraiment un scoop. Comme un poisson dans l'eau, il frétille, il boit son personnage jusqu'à plus soif. Sa joie est visible.

Le cadre se prête aussi à toutes ces gesticulations boboïdes : l'île de Ré est un écrin magnifique pour ce pseudo érémitisme. La photographie de Jean-Claude Larrieu capture avec talent les aspérités des personnages, comme celles des murs un peu moisis par l'humidité océane. C'est joliment filmé, les acteurs sont bons, je souscris aux clowneries attendues de Luchini (pas vraiment une composition, il y a du sourire complice) et puis, je m'ennuie un peu, sans le vouloir, car je veux croire à une fin qui donne du sens à toutes ces trajectoires.

Bien au contraire, la déroute finale me plonge dans un abime de perplexité, expulsant du même coup toutes les opportunités de profondeurs, de finesses que je croyais avoir subodorées dans le récit. Avec le temps, que restera-t-il de ce film? Quelque chose qui m'a échappé? Ou absolument rien?


Mini trombi:
Lambert Wilson:

Maya Sansa:

Laurie Bordesoules:

2 commentaires:

  1. tout le problème de la promo. de la prime au cinémoche français. etc.
    ils sont bons en vélo au moins, les zalcestes ? (

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hé non! Même pas, on a droit à deux plongeons dans les étangs.

      Supprimer