2014
Auteur: Alexandre Astier
Metteur en scène: Jean-Christophe Hembert
Comédien: Alexandre Astier
Vu en dvd
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J'ai
beaucoup d'admiration pour Alexandre Astier. Vraiment fan. J'avais un
très bon souvenir d'un précédent spectacle, "Que ma joie
demeure", où il faisait déjà preuve de brillance dans la mise
en scène, dans le jeu et surtout dès l'écriture pour tout dire.
Cette exoconférence propose un agréable exercice pédagogique faisant la démonstration humoristique, mais également scientifique, de l'esprit critique, pour ne pas dire sceptique. Étrangement, on doit encore à notre époque associer en une expression les deux termes scepticisme et scientifique alors qu'ils sont par essence combinés. En effet, on se demande comment une démarche scientifique pourrait ne pas être également sceptique.
Quoiqu'il
en soit, le thème ici en gros de l'exobiologie, de la vie dans
l'univers, est abordé sous la forme d'une conférence exposée par
un personnage dont on ne sait pas au juste la fonction ni la nature
exactes. D'autant plus que la mise en scène intègre parfois un
personnage différent.
Ce
qui compte, ce n'est pas véritablement la forme que prend la
conférence, mais l'ensemble du propos. Et en la matière, le
spectacle consiste en une sorte de débunkage, de déconstruction des
mythes et idées reçues que l'on peut avoir sur le sujet.
Alexandre
Astier fait montre de son humour habituel, jouant sur les caractères
de ses personnages et le comique de situations.
Visuellement
également le show est moderne, spectaculaire et technique.
L'imaginaire du public est sollicité avec adresse, sans trop en
faire. J'aime bien l'équilibre entre humour, poésie, rythme et
propos scientifique. J'ai envie de parler d'élégance quand je pense
à ce genre de divertissement et à ce que produit le touche-à-tout
Astier.
Seul
petit bémol assez récurrent, c'est que son admiration pour le jeu
type de Dieudonné, la caractérisation de ses personnages avec
l'accent parigot d'antan, un brin vulgaire, déborde un peu trop sur
son propre jeu déjà marqué par ce caractère. Parfois j'ai
l'impression de voir le jeu de Dieudonné lorsque ce dernier avait
encore ce style gouailleur ("Cocorico", "Tout seul",
"Pardon Judas"). Je comprends qu'Astier soit attiré par ce
type de jeu : il est drôle, porteur, pittoresque, tellement parlant
et il donne de la personnalité au rôle, un côté vulgaire et con
très intéressant. D'ailleurs, il n'est pas le seul : Foresti à des
tics dieudonniens, sans parler d'Elie Semoun bien entendu. Mais
voilà, cette école de diction ou de personnification enlève un peu
de singularité aux artistes qui s'en laissent trop imprégner. Par
moments, je suis sorti du spectacle trop obnubilé par cet aspect de
jeu. Et cela m'était déjà arrivé sur "Que ma joie demeure".
Reste qu'enfin, avec un petit final musical très rock, on termine le spectacle avec de l'entrain et une note rafraîchissante si le besoin s'en était fait sentir. Spectacle drôle, frais, original et ayant le toupet d'être aussi intelligent : j'en redemande !
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