mardi 3 mai 2011

La femme au portrait



1952

Cinéaste: Mézig
Comédiens: Queue de béton, Clio Clitoris, Colette Choléra

Vu en dvd

Ah, enfin! Le voilà le film qui vaut le coup d'œil sur ce dvd "Vintage erotica anno 1950"! Dès le générique -parce qu'on a droit à un générique, wouah, luxe- on se dit qu'on a là un objet qui risque d'être intéressant.

D'abord, on apprend que le réalisateur se fait appeler "Mézig", plaçant d'entrée de jeu l'oeuvre sur un chemin de traverse plutôt rieur, bon enfant, sans doute pas très fin convenons-en, mais au moins en décalage avec le sérieux habituel. Cela continue avec l'énoncé de la distribution. Elle s'en tient à Clio Clitoris, Colette Choléra (hum, sexy!) et Queue de béton (Richard Allan a donc un aïeul homonyme?).

On découvre ensuite un couple chinant à Paris. La femme tombe en arrêt devant un étrange tableau : on y voit une danseuse de flamenco posant près d'une tête de taureau. L'homme "Queue de béton" achète le tableau. Le visage tordu de grimaces du vendeur est un de ces bons moments, d'un ridicule prodigieusement comique dont le film regorge.

Arrêtons-nous un instant sur cette queue de béton. Le type approche la cinquantaine, il bedonne mais s'échine à rentrer le ventre, il est poilu mais n'arrive pas à rentrer le poil, aussi les laisse-t-il gambader jusque sur son dos. Pour tout dire, il ressemble fortement à Marcel Pérès, en tout aussi laid. Et ce type là va devoir satisfaire deux donzelles, parce qu'évidemment, le personnage sévillan du tableau va prendre vie et bouleverser le ménage.

D'abord, dès qu'ils ont fini de déballer le tableau chez eux, la femme se déshabille et commence à se caresser le corps. Allez savoir pourquoi, l'homme n'apprécie pas cette initiative personnelle et viole sa femme. Ok, ça, c'est fait.

Il se pieute, laissant sa blonde éplorée au pied du tableau qui s'anime. Lesbos blues.

Avec un jeu que je pourrais sans peine qualifier d'extravagant

notre cher Queue de béton est effrayé par la vision du spectacle mais s'en accommode très vit(e) quand l'andalouse se met en chatte d'entamer une corrida sur son appareil niquatoire. Les deux femmes l'épuisent.


Son épouse tient là sa revanche sur sa brute de compagnon en intégrant finalement le tableau avec sa nouvelle copine laissant le ras du bulbe, seul, avec sa bite et son couteau, comme un con au pied du tableau. L'espagnole conclue l'affaire en mettant la tête du taureau, cornu donc, sur le cocu.

Drôle, le film se paye le luxe d'être agité du bocal et imaginatif. C'est rigolo, pas toujours très finaud comme on peut s'y attendre, mais original et couillu. Sous ses airs de nanar gras, ce petit film des années 1950 a quelque chose de joyeux, une saveur moraliste pas très sérieuse et en fin de compte saupoudre une bonne dose de féminisme qui n'est pas pour me déplaire.
Vivent les femmes!

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