mercredi 20 avril 2016

Le marginal



1983

Cinéaste: Jacques Deray
Comédiens: Jean-Paul Belmondo - Carlos Sotto Mayor

Notice Imdb

Vu en dvd

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 Aouch : une éternité que je n'avais vu ce film! Bizarrement, je lui trouve des airs plutôt sympathiques, alors que j'ai toujours eu un regard un tantinet dédaigneux, pour cette période dans la filmographie de Belmondo.

Aujourd'hui, le film me fait penser au cinéma policier italien des années 70, un cinéma qui dépeint une pègre pittoresque par ses caractéristiques très françaises avec toutefois une fascination finalement grotesque pour la culture américaine de l'auto-défense. Je pensais aux polars avec Franco Nero ou Tomas Milian, mais bien entendu ce cinéma italien est lui même, comme le français, fortement tributaire de l'obsession hollywoodienne. Tout ce petit monde européen a les yeux tournés vers l'ouest et Belmondo comme les autres prend des airs de justicier eastwoodien ou bronsonien en fin de compte. Même Delon va s'y mettre.
Malgré ses clichés en pagaille, que ce soit chez les putes, les camés, chez les homosexuels ou les flics, malgré ses stéréotypes qui prêtent volontiers à rire de nos jours, le film garde un ton sérieux qui parfois vire à la gravité. Fragile, le film l'est dans le fonds.
Mais ce qu'il perd en crédibilité, il le gagne en tension. Les séquences d'action, sans être époustouflantes, sont quelquefois intenses et tiennent en haleine. Les petites bastons débordent un peu, mais les poursuites ont du nerf. La musique de Ennio Morricone impose également quelque chose d'inattendu : pour moi, une atmosphère poisseuse, malsaine que le héros joué par Belmondo semble impuissant à dominer.
Surtout, il est seul. Sa révolte le marginalise comme le titre nous le rappelle avec facilité, mais elle assure le spectacle. On est vraiment dans la veine du film viril réactionnaire comme les années 70 l'ont inventé.
Je suis partagé sur le jeu de Jean-Paul Belmondo
Il est grave désormais. L'humour y est manié avec parcimonie et du coup, il devient difficile de sentir chez l'acteur le plaisir de jouer. Un Bébel qui tire la gueule, ça fait bizarre et de fait, cela impose une certaine forme de tension. Mais on ne peut s'empêcher de se demander s'il prend plaisir à faire ce genre de cinéma. Quand il impose sa petite copine (Carlos Sotto Mayor),
 ne délivre-t-il pas un message peu enthousiaste ? Par dessus la jambe ? D'un autre côté, quand on regarde la distribution, on voit qu'il y a pas mal de "copains" de Belmondo (Vernier, Brosset, Dumas, Auzel), ce qui reviendrait à dire qu'il aime surtout à s'entourer aussi professionnellement qu'affectivement sur des productions Cerito qu'il dirige. Parvenu à un âge où il peut se permettre de prendre ses aises, Belmondo se laisse guider par ses émotions. Peut-être un peu trop? Peut-être ses exigences se sont-elles émoussées ?
Quoiqu'il en soit, le film garde un aspect un peu hétéroclite : à la fois couillu, âpre, sans doute même amer avec un regard dur sur la société française, mais également une allure un brin artificielle, morcelée, avec un échafaudage brinquebalant, vite fait, pas toujours bien fait. Certaines scènes en effet semblent bricolées à la convenance des événements, pour mieux faire briller la star, donc au détriment de la cohérence scénaristique.

Au final, je ne sais pas si j'aime bien ce film, si c'est la nostalgie d'une époque révolue, comme un sentiment de souvenir qui m'en laisse un goût sucré. J'avais 10-12 ans quand ce film est sorti et que je le veuille ou non, il fait partie de mon apprentissage du cinéma, parce que Belmondo y est une figure centrale, presque paternelle qui m'a fait aimer le cinéma.
Techniquement, la réalisation de Jacques Deray est intéressante, notamment dans le nerf qu'il y met. Les scènes d'action avec les cascades de Belmondo sont pas trop mal fichues et peuvent encore épater, surtout quand on songe en comparaison aux câbles et fonds verts bien commodes d'aujourd'hui.

Avec son rythme sur courant alternatif, le film se regarde gentiment, mais je me demande s'il peut de nos jours émoustiller quiconque n'a pas vécu à cette époque.

Trombi:
Henry Silva;

Michel Robin:

Pierre Vernier:

Maurice Barrier:

Roger Dumas:

Claude Brosset:

Tchéky Karyo:

Jean-Claude Dreyfus:

Isabelle Lacamp: (droite, right)

Jean-Roger Milo:

Stéphane Ferrara:

Henri Attal:

Jacques Maury:

Gabriel Cattand:

Jacques David:

Jean-Louis Richard:

Didier Sauvegrain:

Daniel Breton:

Dany Kogan:

Maurice Auzel (droite, right):

Mehmet Ulusoy:

Jacques Van Dooren :

Yves Gabrielli et Michel Berreur:

Pierre Belot:

Corinne Brodbeck:

Laetitia Gabrielli et Jean-Hugues Lime:

Gérard Moisan?

Philippe Héliès?

Sidney Kotto?

Frederique Lafond-Molinari?

Mohamed Adi:

Jean Toscan:

Jean-Louis Airola: (gauche, right)
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10 commentaires:

  1. La personne à côté du cascadeur Daniel Breton est le cascadeur Jean Louis Airola

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    1. Ah? Merci pour le renseignement, même si la capture faite ne lui rend pas honneur, on ne le voit pour ainsi dire pas du tout, on le devine sur la photo dans la voiture qui se trouve dans le corps du texte et non dans le trombi. Merci encore.

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  2. Bonjour, il s'agit bien de Gérard Moisan.

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    1. Merci pour la confirmation que je ne suis pas fou. ;-)

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  3. oui c,es bien JEAN LOUIS AIROLA ecoté de DANIEL BRETON ( je suis sa femme.betty airola)

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    1. Vous êtes bien placée pour le savoir donc. Merci beaucoup, je corrige ça de suite. Sur votre premier commentaire, e croyais que vous faisiez allusion à la photo dans la voiture. Merci encore.

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  4. Bonjour, connaissez-vous le nom du photographe de toutes ces photos ?

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    1. Ce sont des captures d'écran du film, donc artistiquement, on les doit au chef opérateur (directeur de la photo) allemand Xaver Schwarzenberger.

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  5. super film.Toujours avec ce plaisir du voyage dans le temps d'un Paris qui n'existe plus.Bebel toujours.

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  6. La mort de Belmondo.
    La mort de Belmondo, c'est un peu la tour Eiffel qui s'écroule. La mort de Belmondo c'est l'arc de Triomphe privé de son Arc. La Mort de Belmondo c'est le Fouquest's transformé en kebbab. La mort de Belmondo c'est le 36 quai des orfèvres transformé en EPHAD pour jeunes. La mort de Belmondo c'est le Trocadéro vendu aux chinois. La mort de Belmondo c'est Victor Hugo et Eugène Sue qui meurent deux fois. La mort de Belmondo c'est le cimetière du Père Lachaise où chaque tombale est désormais recouverte d'un gilet jaune. La mort de Belmondo c'est les putes de Pigalles qui crient remboursez ! La mort de Belmondo c'est la moitié de ma mémoire télévisuelle et cinématographique qui s'est fait la malle. La mort de Belmondo c'est ma putain de grippe qui tarde à se tirer. Oui une putain de grippe ! La mort de Belmondo c'est de Gaulle qu'on assassine mais cette fois-ci pour de vrai. La mort de Belmondo c'est les platanes de la rue Waldeck Rousseau qui m'ont vu venir de ma Kabylie un novembre 68...La mort de Belmondo c'est la faute à Charles Denner qui se emmerdait un peu sur son petit nuage. La mort de Belmondo c'est le dernier vrai Cyrano qui s'en est allé jouer sur d'autres nuages , de merveilleux nuages...
    La mort de Belmondo , c'est des regrets éternels...!
    Adrien de saint-Alban

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