2016
Saison 4
13 épisodes
Réalisateurs: Tucker Gates - Robin Wright - Tom Shankland - Alex Graves - Kari Skogland -
Jakob VerbruggenComédiens: Paul Sparks - Robin Wright - Kevin Spacey - Michael Kelly - Boris McGiver
Notice Imdb
Vu sur le net
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Si ce n'est son épisode final bourré d'invraisemblances délirantes,
cette saison 4 a été enthousiasmante. En regard de la saison
précédente finalement un brin décevante, cette quatrième est à
nouveau passionnante.
C'est donc avec un vrai bonheur qu'on retrouve ces deux personnages
incroyablement cyniques, d'une férocité carnassière étonnante.
Ces archétypes ne sont pourtant pas dessinés au burin. Les failles
existent, notamment dans le couple même. Mais quand ils semblent sur
le point de mollir, de s'affaiblir, d'accéder à une certaine
normalité, les animaux à sang froid reprennent le dessus. Le
pragmatisme d'acier associé à la soif insatiable de pouvoir
redonnent aux personnages la force nécessaire pour montrer les
crocs, à la plus grande jubilation perverse du téléspectateur.
Parce qu'en effet, la méchanceté du couple Underwood n'est pas
qu'une rude critique de la démagogie et des périls auxquels nos
démocraties sont comme assujetties. Cette cruauté devient également
une arme redoutable d'humour noir. Le niveau de froideur de ces deux
là est si élevé qu'ils en deviennent drôles, forcément.
Cette saison 4 a donc retrouvé son axe, sa force principale. Le
délitement du couple lors de la saison 3 avait été étayé, je ne
le nie pas, mais le résultat était décevant dans la mesure où
cette lente désagrégation s'accompagnait logiquement d'un manque
d'intérêt croissant pour la chose politique qui devenait
secondaire. Alors que cette série est vraiment jouissive quand elle
s'évertue à détailler le parcours cynique de ce couple pour
l'accès au pouvoir dans un premier temps, puis son opiniâtreté à
le garder coûte que coûte.
L'autre versant intéressant de cette série est son aptitude à
décrire ces caractères saillants tout en maintenant un certain
réalisme. Les deux requins ne sont pas dénués de doutes, de
défaillances, bref, d'un vernis humain. On dessine admirablement
comment les personnages se sont construits, comment la soif de
pouvoir les a corrompu, comment ils se repaissent de cette adhésion
au côté obscur de la farce politique. La saison 3, de ce point de
vue, avait été tout aussi efficace. La justesse d'écriture n'est
toujours pas prise en défaut sur cette quatrième saison. Les
personnages sont fouillés en profondeur. À telle enseigne qu'on
pourrait parler de série "shakespearienne" sans paraître
trop à côté de la plaque. Certes, les caractères sont excessifs,
mais ils ne touchent pas uniquement aux aspects primaires de l'être.
Les nuances ne sont pas évacuées, loin de là. Au contraire, elles
viennent appuyer le trait a priori grossier, en nourrir des
ramifications plus subtiles. Dès lors, la lecture en devient
agréable.
Au risque de se répéter d'une saison sur l'autre, on ne peut se
soustraire au panégyrique des deux comédiens principaux. Kevin Spacey
est peut-être davantage époustouflant cette année. Il y a
là deux ou trois scènes glaçantes où il mène son personnage sur
des sommets, tout en gardant une justesse de ton qui laisse baba
d'admiration.
est une nouvelle fois sujette à une profonde
introspection tout le long de la saison avec un personnage qui
connaît des hauts et des bas. Elle aussi parvient à maintenir une
part d'humanité dans son "monstre", gageure qui nécessite
des trésors de subtilité.
prend une importance notable cette saison et c'est
heureux. Le comédien est remarquable. On pourrait en dire tout
autant de Paul Sparks
avec un personnage un peu moins expressif, plus complexe à incarner. Mais ces deux acteurs amènent des notes
supplémentaires d'excellence à l'ensemble de la distribution.
Je ne déplore donc que ce dernier épisode où le réalisme en prend un méchant coup dans les burettes, notamment quand on se rend compte que le leader d'un groupe terroriste irakien est interrogé par les services secrets américains sans que ceux-ci aient eu l'idée de prendre un traducteur arabe. Mais bon, c'est anecdotique et n'altère en fin de compte aucunement le très grand plaisir que j'ai ressenti cette année.
De plus, on a mis en place de nombreux éléments très excitants
pour la saison prochaine. Je n'ai qu'une hâte : rempiler au plus tôt
!
Trombi:
Michael Kelly:
Mahershala Ali:
Neve Campbell :
Joel Kinnaman:
Damian Young:
Elizabeth Marvel:
Derek Cecil:
Nathan Darrow:
Dominique McElligott:
Sebastian Arcelus:
Ellen Burstyn:
Cicely Tyson:
LisaGay Hamilton:
Eisa Davis:
Molly Parker:
Lars Mikkelsen:
Jayne Atkinson:
Reed Birney:
Murphy Guyer:
Ellen Harvey:
David Pittu:
Gerald McRaney:
Kim Dickens:
Larry Pine:
Kate Mara:
Corey Stoll:
Constance Zimmer:
Colm Feore:
Daniel Sauli:
Suzanne Savoy:
Erika Rolfsrud:
Michel Gill:
Sean Cullen:
Reg E. Cathey:
Wendy Moniz:
Jeremy Holm:
Farshad Farahat:
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