1955
Cinéaste: Max Ophüls
Comédiens: Martine Carol - Peter Ustinov - Anton Walbrook
Notice SC
Notice Imdb
Vu en blu-ray
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Incompréhension : nouvelle déception
pour moi face à un film d'Ophüls! Depuis l'époustouflant
ravissement ressenti à la découverte du Plaisir, un de mes films
préférés, je ne cesse d'être déçu par les autres œuvres de Max Ophüls. La Ronde ne me laisse que peu de souvenirs.
Et cette Lola
Montès qui promettait tant avec un casting de rêve, une
restauration photographique et un director's cut, me laisse une
nouvelle fois tout penaud, ne comprenant pas vraiment ce qui
m'arrive. Peter Ustinov et Martine Carol à l'affiche constituent de
belles promesses, certes de natures différentes.
Peter Ustinov est
un acteur sûr et au charme rieur qu'on ne peut décemment
mésestimer. Bien de ses participations pimentent les films dans
lesquels il joue avec une certaine forme d'impertinence et d'acidité
toujours délectables. Or, ici, sa prestation d'animateur de soirée
dans un cirque reste plate, sur le même niveau, sans accent ni
grande rupture. Il apparaît presque transparent.
Martine Carol n'est
pas une grande comédienne. Elle est ce qu'il est convenu d'appeler
une belle actrice, mais son jeu demeure fragile. Bien entendu, on a
connu pire. Et même si son jeu très commun convenait parfaitement
pour jouer l'ingénunuche qui se fait trousser dans la paille par
toutes les bistouquettes révolutionnaires et impériales dans la
série Caroline, il n'en est pas de même pour jouer une Lola Montès
autrement plus complexe. De la jeune fille naïve, combative à la
femme qui vit tristement sur son passé dans un Barnum impudique, il
y a là matière à créer un personnage profond, tourmenté, blessé, mais elle ne parvient pas à creuser ce sillon, sans en faire des
tonnes, ou au contraire sans paraître vide. L'entre-deux, la nuance
n'existent pas dans son jeu. Je le déplore ; j'ai une certaine
affection pour l'actrice.
Et puis, comment passer sous silence la sous-utilisation d'Anton Walbrook? Pourquoi prendre cet immense acteur et rester loin de son visage si expressif, avec ce regard profond et riche de complexité? Pfff, quel gâchis!
Surtout, cette histoire, ce personnage
de Lola Montès m'ont laissé plutôt indifférent. Alors que la mise
en scène et la structure auraient dû me passionner, elles m'ont
ennuyé. Et perdu parfois, avec des flash-backs perturbants par leur
anachronisme.
J'ai été très étonné aussi par le cadrage de
certaines scènes. Je citerais en exemple ce plan fixe qui voit un
poêle à charbon cacher l'un des personnages pendant un dialogue.
Aberrant. Insensé. Je ne comprends pas de manière générale la
distance entre les comédiens et la caméra que maintient très
souvent Ophüls dans certaines séquences clés, décalage qui estompe
l'émotion que le scénario s'échine à mettre en avant par
ailleurs. Incohérent encore.
On a évoqué le scandale qui le film a
provoqué à sa sortie : là aussi je suis perdu, je ne vois pas
pourquoi... Autre temps, autre mœurs.
Quoiqu'il en soit, à part
quelques beaux mouvements de caméra et pas mal de scènes
foisonnantes de détails ne laissant guère de doutes sur l'aisance
du réalisateur à produire du grand spectacle et une vraie beauté
visuelle, la mise en scène ne réussit pas à mes yeux à sauver le
film de l'ennui poli qu'il a suscité jusqu'à son terme.
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