1961
alias : Le garde du corps
alias : Yojimbo the BodyguardCinéaste : Akira Kurosawa
Comédiens : Takashi Shimura - Tatsuya Nakadai - Toshirô Mifune
Notice Imdb
Vu en dvd
https://amzn.to/455XPPS
https://amzn.to/3t9k36r
Réédition criterion superbe. Plaisir. La cornée humide. Orgasme lacrymal. Merci, m'sieur Criterion, sympa!
Difficile de regarder sans penser à la version leonienne, d'autant plus que Leone colle au scénario de Kurosawa et de Kikushima comme une abeille à un pot de confiote. Hé, c'est normal, le scénario est aux petits oignons, mettant en valeur tout l'art du prodigieux comédien qu'est Mifune ainsi que le trait caricatural et comique du cinéaste. Je pense ici à la mise en scène chorégraphique des confrontations dans la rue, ou bien aux dégaines et tronches bizarroïdes de beaucoup des personnages aussi grotesques que laids, en homme de mains tellement tordus et disgracieux qu'ils ressemblent plus à des pitres, des bouffons ou des singes bondissants de peur qu'à des guerriers.
Mifune en contraste évolue avec le naturel et l'assurance qu'on lui connait. Il se gratte la nuque dès le générique et adopte cette attitude nonchalante sur presque tout le film. Il continue de se gratter le menton, qu'il a touffu d'ailleurs. On échappe de peu au grattage de roustons d'un air détaché. On voudra bien noter que cette opposition joue sur ces contrastes de manière à produire un effet comique heureux et qui est beaucoup moins aigu chez Leone. A force de voir Mifune toujours apporter une facette surprenante à ses personnages, il devient difficile de résister au charme de cet ogre. Mon dieu, c'gars-là, il est terrible!
Autre surprise, de taille, c'est celle de découvrir une dramaturgie du duel, de l'affrontement au milieu de la rue que l'on retrouve chez Leone, peut-être plus accentué, certes. Cette caractéristique du western spaghetti est déjà bien présente ici : murs de poussière tournoyant derrière les duellistes, hurlements du vent dans les ruelles, rôle démesuré de la musique dans l'exacerbation des tensions, mouvements des feuilles entre les pieds immobiles des personnages soulignant leur inertie (calme avant la tempête).
Pas facile alors de ne pas songer qu'on a pu surestimer le travail de Leone. Pourtant ces caractéristiques stylistiques ou de mise en scène sont il est vrai davantage mises en avant chez Leone et qu'une magie particulière s'opère aussi chez Leone. Le style leonien est indéniable. Alors disons simplement pour couper court à un débat que je suppose vain et même insensé qu'il a énormément emprunté à Kurosawa et qu'il a su d'une matière étrangère produire un objet tout personnel. Rien de mal. D'ailleurs, c'est toute l'histoire de l'art, non?
Si.
Bien.
Avant d'aller faire un tour dans ma cuisine, car c'est l'heure de faire à manger, je ne veux pas oublier de souligner la variété musicale de la bande son de Masaru Satô qui paradoxalement réussit la gageure de paraître de manière évidente d'une belle et captivante unité. A base essentiellement de percussions traditionnelles, le compositeur incorpore des sonorités modernes, jazzy, mambo ou pop, de l'exogène délicieux. Cela donne un résultat aussi étrange que pénétrant. Irrésistible.
Ah, j'allais oublier de saluer la participation de Nakadai, en méchant obsédé de son phallique revolver.
Réédition criterion superbe. Plaisir. La cornée humide. Orgasme lacrymal. Merci, m'sieur Criterion, sympa!
Difficile de regarder sans penser à la version leonienne, d'autant plus que Leone colle au scénario de Kurosawa et de Kikushima comme une abeille à un pot de confiote. Hé, c'est normal, le scénario est aux petits oignons, mettant en valeur tout l'art du prodigieux comédien qu'est Mifune ainsi que le trait caricatural et comique du cinéaste. Je pense ici à la mise en scène chorégraphique des confrontations dans la rue, ou bien aux dégaines et tronches bizarroïdes de beaucoup des personnages aussi grotesques que laids, en homme de mains tellement tordus et disgracieux qu'ils ressemblent plus à des pitres, des bouffons ou des singes bondissants de peur qu'à des guerriers.
Mifune en contraste évolue avec le naturel et l'assurance qu'on lui connait. Il se gratte la nuque dès le générique et adopte cette attitude nonchalante sur presque tout le film. Il continue de se gratter le menton, qu'il a touffu d'ailleurs. On échappe de peu au grattage de roustons d'un air détaché. On voudra bien noter que cette opposition joue sur ces contrastes de manière à produire un effet comique heureux et qui est beaucoup moins aigu chez Leone. A force de voir Mifune toujours apporter une facette surprenante à ses personnages, il devient difficile de résister au charme de cet ogre. Mon dieu, c'gars-là, il est terrible!
Autre surprise, de taille, c'est celle de découvrir une dramaturgie du duel, de l'affrontement au milieu de la rue que l'on retrouve chez Leone, peut-être plus accentué, certes. Cette caractéristique du western spaghetti est déjà bien présente ici : murs de poussière tournoyant derrière les duellistes, hurlements du vent dans les ruelles, rôle démesuré de la musique dans l'exacerbation des tensions, mouvements des feuilles entre les pieds immobiles des personnages soulignant leur inertie (calme avant la tempête).
Pas facile alors de ne pas songer qu'on a pu surestimer le travail de Leone. Pourtant ces caractéristiques stylistiques ou de mise en scène sont il est vrai davantage mises en avant chez Leone et qu'une magie particulière s'opère aussi chez Leone. Le style leonien est indéniable. Alors disons simplement pour couper court à un débat que je suppose vain et même insensé qu'il a énormément emprunté à Kurosawa et qu'il a su d'une matière étrangère produire un objet tout personnel. Rien de mal. D'ailleurs, c'est toute l'histoire de l'art, non?
Si.
Bien.
Avant d'aller faire un tour dans ma cuisine, car c'est l'heure de faire à manger, je ne veux pas oublier de souligner la variété musicale de la bande son de Masaru Satô qui paradoxalement réussit la gageure de paraître de manière évidente d'une belle et captivante unité. A base essentiellement de percussions traditionnelles, le compositeur incorpore des sonorités modernes, jazzy, mambo ou pop, de l'exogène délicieux. Cela donne un résultat aussi étrange que pénétrant. Irrésistible.
Ah, j'allais oublier de saluer la participation de Nakadai, en méchant obsédé de son phallique revolver.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire