Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
samedi 10 janvier 2015
Interstellar
2014
Cinéaste: Christopher Nolan
Comédiens: Matthew McConaughey - Anne Hathaway - Michael Caine - Jessica Chastain
Notice SC
Notice Imdb
Vu en salle
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J'ai bien aimé.
Il y a deux trucs qui m'ont chiffonné, dont l'un est de mon fait. D'abord, effectivement, je n'aurais pas dû aller voir le film dans un multiplexe. C'est bien fait pour ma gueule! Ces grandes bâtisses centrées sur les revenus annexes au film sont des machines à faire chier le cinéphile. Certes, les sièges sont larges et confortables, mais les caisses ressemblent plus à des caisses de supermarché ou à des bars : on y vend plus de bouffe que de tickets. Horreur absolue!
Ce qui fait que j'ai passé un temps considérable à combattre en moi l'envie d'éventrer mon voisin de droite, un trouduc mangeur de popcorn. J'ai eu droit à son fourrage de gobelet au début de la séance, et double crime de lèse-film, à la fin également. J'ai pas compris d'où sortait ce 2ème gobelet, mais je l'aurais bien remis dans son anus. Fait-on plus con qu'un spectateur de cinéma un gobelet de popcorn ou une poche de bonbons sur les genoux? Connard, je t'exècre toujours depuis! Ceci étant vomi, cela faisait bien depuis Avatar que je n'avais pas mis l'estomac dans un multiplexe et je crois qu'il faudra me payer, très cher, pour que j'y retourne un jour. Je dénie officiellement le statut de "cinéma" à ce type de gargotes, multiplexes, multi-taches, multi-épiciers.
L'autre point noir, c'est cette foutue incapacité qu'a Christopher Nolan à dégager ses idées principales, à couper dans le gras de ses scénarii à rallonge. Toujours la même rengaine : les films de Nolan sont trop longs. "Vivement la version courte du Blu-ray", oserais-je plaisanter. Franchement, l'épisode Matt Damon n'est-il pas optionnel par exemple ? Est-ce fondamental? Sans compter la longueur de la mise en place de cette histoire. Non, sérieusement, il y a un travail sur l'écriture, comme au montage, qui n'a pas été fait avec la rigueur nécessaire. 2h49, c'est trop.
Et encore, personnellement j'ai été touché, et même happé par les enjeux, par le suspens atroce d'émotions pour le parent que je suis. J'imagine le calvaire que cela pourrait susciter pour des gens détachés de cette histoire ! Si j'avais vu ce film il y a quelques années auparavant, je crois que je n'aurais pas été touché de la même manière et que je me serais sans doute ennuyé, à cause de la longueur des scènes, des redites, de la lente exposition des faits, notamment les explications à connotations scientifiques, etc.
Une fois tout cela digéré et mis en perspective, je répète : j'ai aimé. Le film est profond. Il interroge avec pertinence la filiation, le lien entre parents et enfants, mais pas uniquement, il est aussi un manifeste existentiel. De façon plus large, il pose la question du sens de la vie. Philosophiquement excitant, il génère beaucoup de réflexions en même temps que des émotions puissantes. Il remue. Il traque les ambitions, la notion du temps, de la mort, les espoirs, les angoisses.
C'est un très joli film sur le sens de la vie, mais qui n'aborde pas la question de manière frontale ni indigeste. Il est beaucoup plus subtil que cela : c'est aux spectateurs de s'interroger, pas au film lui même (encore que certains personnages sont parfois face à des dilemmes qui font souffrir). En tout cas, le spectateur n'est pas noyé sous un fatras philosophico-verbeux de pensées vaines, ni d'émotions insensées et pathétiques. Cela reste du cinéma assez bien écrit, si l'on oublie la longueur de certaines séquences.
Un bon film dans l'ensemble, émouvant.
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