Quand le reptile se fait des pellicules, des toiles, des pages et des dessins... Blog sur l'image et la représentation en général. (cliquez sur les captures pour obtenir leur taille originale)
vendredi 12 décembre 2014
Le concerto de la peur
1963
Titre: Le concerto de la peur
Titre: La drogue du vice
Cinéaste: José Bénazéraf
Comédiens: Yvonne Monlaur - Michel Lemoine - Jean-Pierre Kalfon
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd
J'ai le sentiment d'avoir vu un film bavard, mal joué, lent qui voudrait avoir l'air d'un film noir américain, mais dont l'invraisemblance des relations entre les personnages le range de façon inévitable dans le rayon petits films, tant beaucoup de ses éléments sont mal foutus. Si je devais absolument trouver un point positif, peut-être que je saluerais une tentative presque concrétisée de proposer une photographie parfois stylisée.
Ce concerto de la peur est avant tout jazzy, du Chet Baker : la trompette du personnage joué par Hans Verner est présente presque en continu, trop sans doute mais elle se marie bien avec la photo de Edmond Richard. La lumière qui jaillit des stores, celle qui est projetée sous les visages et accentue les ambiances inquiètes ne révolutionne guère le genre mais en dessine habilement les contours. On est dans les clous sur le plan visuel. Voilà, c'est fini. Maintenant, je n'ai plus qu'à médire.
D'abord, le scénario, qui veut visiblement créer une atmosphère noire, enfumée et très froide y parvient, mais détruit sa construction en proposant des personnages très peu profonds, voire complètement creux, dont les sentiments sont changeants jusqu'à l'absurde. Le pire rôle est dévolu à Yvonne Monlaur : caractère et sentiments pour le moins artificiels.
Très mal écrit dans l'ensemble, le scénario accumule les bourdes et les séquences de façon inappropriée, là aussi artificielle, sans liant, sans raison impérieuse. On a droit à du topless, à un cat-fight, à de la jarretelle apparente, une espèce d'érotisme dont on se demande bien ce qu'il fout là, d'autant plus qu'il est distillé avec parcimonie. A tel point que parfois on a l'impression d'être devant un film d'étudiant ou de Jean-Pierre Mocky, un film amateur vite fait.
Les ambitions sont louables, mais le résultat est maigrichon. Ça sonne creux enfin : les dialogues ne décrochent que les mâchoires et peut-être quelques sourires moqueurs. Je me suis ennuyé. J'ai subi le film comme s'il tentait de remplir des cases vides.
Je ne connais pas José Bénazéraf et pour le peu que j'ai lu sur ce cinéaste, je me faisais une idée autrement plus vivante, plus flatteuse de son cinéma. J'attendais quelque chose d'original et surtout une bien meilleure tenue générale.
Les comédiens ne sauvent pas les meubles. Jean-Pierre Kalfon
est sans doute le seul à jouer à peu près convenablement. Hans Verner
est glaçant, froid, vide. Jamais je n'ai pu croire en son personnage. Yvonne Monlaur
en ersatz de Brigitte Bardot est plutôt ordinaire. Comme je l'ai écrit plus haut, elle n'est pas gâtée par son personnage, totalement insipide. Autant dire que son évolution est tout sauf crédible. Le pire est sans nul doute Michel Lemoine.
J'avais déjà vu le bonhomme une fois ou deux chez Jesus Franco notamment, et cela ne m'étonne pas de le voir aussi mauvais ici.
Difficile de trouver quelque attrait a ce film. Il essaie de produire un spectacle de genre, un film noir, avec une donzelle perdue dans un monde de brutes. Qui sait? Peut-être certains pourront se contenter de cette ambiance sombre, lugubre et vaguement érotique? Personnellement, le film me laisse froid.
Trombi:
Regine Rumen:
Sylvie Bréal:
André Rouyer:
Marcel Champel:
Michel Isella?
Robert Darame?
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