
1957
Alias: The curse of Frankenstein
Alias: Frankenstein s'est échappé
Cinéaste: Terence Fisher
Comédiens: Peter Cushing - Robert Urquhart - Christopher Lee
Notice SC
Notice imdb
Vu en dvd
Ancienne critique:
Ce n'est pas mon préféré non plus (Le chien de Baskerville) mais c'est du tout bon. Cushing est remarquable et dépeint un Frankenstein joué de sa création et de sa fièvre divine avec une force et une folie que son jeu sublime. Lee est loin de la performance de Karloff, mais c'est bien normal : ici, c'est Frankenstein qui est au centre de l'intérêt, non sa créature. C'est l'emprise de la soif de création, coûte que coûte, qui est au centre du film.

Fisher réussit remarquablement avec peu à engendrer un assez bon suspense, mais c'est surtout la fascination pour la chute progressive du personnage dans la folie qui illumine le film.
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Critique de la dernière revoyure:
En relisant mon ancienne critique, je me rends compte que je n'ai pas changé de sentiment. J'apprécie peut-être encore davantage le travail de Peter Cushing sur son Frankenstein.

Et de même (c'est forcément lié) je suis heureux que Terence Fisher ait centré son film sur la figure du savant sombrant dans la folie de son "invention" plutôt que sur sa créature. Ce qui fait peur, ce n'est plus le monstre créé mais la démesure qui a présidé à sa naissance, la chute de la raison au nom d'elle même, comment le scientifique se donne corps et âme à sa recherche, comment cette recherche abolit toutes les barrières morales, comment plus rien n'est impossible pour lui, pour cet objet qu'il crée, cette vie dont il est le père.

Ces réflexions sont vieilles comme la science, mais cette histoire de la créature de Frankenstein est devenue comme un mythe moderne, universel, racontant les démons du savant qui se prend pour Dieu.

Le film alimente ce débat de façon spectaculaire, on pourrait dire qu'il l'utilise comme un outil de divertissement. Et là, il faut évoquer la très belle photographie de Jack Asher et le gros travail sur les décors. On n'atteint peut-être pas les merveilles que les productions des Archers ont su créées des années auparavant. Toutefois, pour une petit maison comme la Hammer, le rendu est d'abord très efficace. Certes, on voit bien les décors peints, mais peu importe.

Une teinte passée, douce donne à l'ensemble une couleur unie, très délicate, comme un vieux papier jauni qui équilibre le ton général donné à la plastique du film. Et par conséquent, cette esthétique propre à la Hammer (période colorisée) souligne à la perfection me semble-t-il l'idée romantique et mythologique du héros qui se brûle les ailes au soleil de la véritable création, la primaire, la tutélaire, l'idée tabou de l'homme s'attaquant à Dieu, la pire usurpation. Le style gothique tellement ancré dans l'imagerie que l'on a du XIXe siècle (voire de la 2e moitié du XVIIIe) rappelle la confrontation à cette période post-"lumières" entre le triomphe de la science et la chute de la religiosité, entre matérialisme et spiritualité. Ces images portent en elles cet affrontement violent, offrent un saisissant contraste avec les couleurs sages, un peu éteintes du film, alors que la lumière est souvent sombre à l'arrière-plan et que les décors laissent paraître eux aussi les tourments métaphysiques et donc intérieurs des personnages.

Pour corroborer ce propos, il me semble important de mettre en exergue le travail très baroque également de Peter Cushing.


L'autre comédien intéressant dans ce film n'est pas Christopher Lee. Comme dit plus haut, la créature n'a finalement que peu d'importance. Par contre, Robert Urquhart


Sur ce film on déplore néanmoins la très mauvaise prestation de Hazel Court.
Trombi:
Melvyn Hayes:

Valerie Gaunt:

Alex Gallier:

Paul Hardtmuth:

Fred Johnson:

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