Muzan-e: AV gyaru satsujin bideo wa sonzai shita

1999

Réalisateur:Daisuke Yamanouchi
Comédiens:Yuri Ochiai - Salmon Sakeyama - Yuki Emoto

Notice Imdb

Vu en dvd

Cette espèce de faucumentaire procède d'une entreprise osée : faire du gore avec un univers très particulier, interlope, le monde de la vidéo porno cheap japonaise. En terme de trash porno, le Japon est en effet champion de nos jours. On peut sans trop se tromper évoquer même la nature institutionnelle, ou culturelle, de ces productions.

Or, le scénariste et vidéaste Daisuke Yamanouchi investit cet univers et le présente par le biais d'une fausse enquête documentaire, avec tout l'apparat dramatisant que ce genre de production télé putassier sait souligner avec lourdeur : musique oppressante, témoins floutés, dans la pénombre, reconstitution, sur-dramatisation continue, journaliste sur le terrain, solennité, caméra à l'épaule des cadreurs, l'image vhsienne parfois. Bref, Daisuke Yamanouchi réussit son pari en maintenant (malgré un certain manque de moyen) une apparence réaliste à son "documentaire".

L'enquête porte sur une actrice porno disparue et qui aurait été victime d'un snuff-movie. Pendant un temps, le film verse dans l'érotique trash, s'approchant du gore par le sanguinolent genre du porno menstruel (bon ap!). On sent clairement une certaine complaisance dans une ou deux scènes assez dégueulasses, aux trucages plutôt bien foutus. Puis, dans un second temps, le film entre plus franchement dans le genre horrifique. La pixellisation rend la tâche facile pour faire avaler le "vérisme" des séquences bidochardes. N'empêche, le film tient encore bien la route.

Les acteurs jouent de façon tout à fait convenable. Le ton du film, s'il devient de plus en plus gore, n'en garde pas moins une certaine distance. Ce n'est pas assez précis et net pour foutre vraiment la trouille. On sent poindre une certaine ironie tout le long du film. Et d'ailleurs, la toute dernière partie, en forme de coup de théâtre, en est la preuve narrative et formelle.

Tentative louable de faire un film amusant et de porter de la sorte un regard peut-être critique, en tous les cas distancié sur ces productions X glauques, ainsi que sur les légendes urbaines qui peuvent alimenter les spectacles modernes. On pourrait par exemple corréler cette sous-pornographie avec les exhibitions de monstres d'antan. Il y a quelque chose de malsain dans cette fascination pour l'interdit, mais de très humain et répétitif manifestement.

Mini trombi:
Yuki Emoto:

Yuri Ochiai:

Salmon Sakeyama: