2015
True detective
Saison 2
8 épisodes
Vu sur le net
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Grosse déception. Je m'en doutais dès
l'annonce de cette 2e saison, sans les personnages de la première.La saison 1 avait atteint un tel niveau d'excellence dans l'écriture
qu'il semblait difficile de récidiver en recommençant à zéro,
avec de nouveaux personnages, sur de nouveaux territoires. Mais
j'espérais que les critiques aperçues à propos de cette nouvelle
saison étaient orientées par la comparaison trop injuste avec la
première, qu'il y avait de la peine à jouir ou de snobisme en tout
cas une certaine mauvaise foi à leur origine, de l'excès tout au
moins. J'espérais que la saison 2, bien que non excellente, serait
au moins "bonne".
Mais ce n'est pas le cas. Au contraire, le fossé
entre les deux saisons est béant. C'est incroyable! Du jamais vu, me
semble-t-il, mais j'ai peine à comprendre comment un tel écart peut
se faire entre deux saisons, en terme de récit, d'écriture, de jeu,
de mise en scène, d'atmosphère, tout est raté. C'est bien simple,
il n'y a que deux ou trois éléments qui m'ont plu, le reste m'a
paru mal fichu, voire imbécile.
Le générique avec ses jeux
d'images entre les personnages principaux et les paysages est
toujours un joli moment visuel. La voix rauque et douce de Leonard Cohen est une caresse qu'il est ravissant de retrouver à chaque
épisode. Mais un générique n'est qu'un habillage qui ne fait pas
l'essence d'une série.
J'ai bien aimé le jeu de Colin Farrell
sur
certaines scènes, pas toutes. Voilà un acteur dont je me méfie,
peut-être à tort, sur lequel j'ai instinctivement quelques
réticences. De sorte que je pensais a priori qu'il risquait de me
saboter la saison, or, à deux ou trois reprises, son jeu très
subtil, avec un personnage qui ne manque pas pourtant d'être parfois
très grossier, par sa rusticité, sa lourdeur neurasthénique, m'a
fait croire qu'il pouvait sauver la saison. En vain, sur la fin, la
lourdeur du dispositif, la platitude du scénario et l'outrance du
personnage finissent par ruiner ces espoirs de salut.
J'ai espéré
que le personnage de Rachel McAdams
allait, lui aussi, créer quelque
chose de palpitant, de neuf. En fait j'ai cru voir chez ces deux
comédiens la promesse de jeu et d'intérêt pour leur deux
personnages qu'on avait progressivement vu se dessiner lors de la
première saison avec Woody Harrelson et Matthew McConaughey.
Quelle tristesse, quelle
frustration de voir ces espoirs se vautrer méchamment la gueule dans
les trois derniers épisodes quand la série montre un visage
classique, tout à fait ordinaire, celui du film noir! Les clichés
déballent leurs lieux communs et tout ce qu'on prévoit se déroule
sous nos yeux.
Qu'un récit noir soit noir ne dérange pas bien
entendu, c'est un parti pris narratif commun, qui s'appuie sur une
histoire de la littérature et du cinéma, c'est tout à fait naturel
et logique. Néanmoins, ces conventions "noir" n'ont pas à
vocation d'être mises en scène de façon aussi lourde, avec des
procédés aussi éculés.
Je ne veux pas entrer dans les détails pour ne
pas spoiler. Mais disons en gros que la fin n'en finit pas de finir.
Le dernier épisode est carrément un râle interminable. Je n'en
pouvais plus, cela me sortait par les trous de nez.
Il est vrai qu'un
des personnages est joué par Vince Vaughn.
Le pauvre homme a deux
expressions à son actif qu'il utilise pour exprimer la colère, la
surprise, la peur ou la tristesse. Il varie selon la météo entre
ces deux. Pénible. Sans charme, sans dynamisme, sans présence, sans
invention, cet acteur montre là ses limites. On a tendance à penser
qu'un acteur comique sait tout faire. Vaughn en est la réfutation explicite.
J'ai eu du mal également avec Taylor Kitsch,
un peu pour les
mêmes raisons, mais avec un truc coincé dans le fondement qui lui
paralyse le sourcil ombrageux.
Peut-être que l'une des plaies de
cette saison est à rechercher dans cette trop grande offre de héros
principaux. Quatre, c'est trop, surtout avec deux boulets dont on ne
peut rien attendre.
Et puis merde, ils ne sont pas du tout
ébouriffants. Guère de matière à se mettre sous la dent, guère
de surprise. Entre l'homo refoulé, le mafieux qui voudrait se ranger
des voitures, la fliquette pornophobe et le policier dépressif
alcoolique, on n'est pas véritablement servi par l'innovation. On
pourrait à notre époque et compte tenu de la proposition faite en
saison 1 s'attendre à une histoire un peu plus originale et
couillue.
En fait, on s'ennuie presque. Les derniers épisodes sont
trop longs. Trop évident, le final semble s'allonger à l'infini et
devient par conséquent très pénible. Même les acteurs qui
tenaient encore la série sur leurs épaules s'écroulent et me
fatiguent. Je me retrouve avec cette incompréhension : comment Nic Pizzolatto a-t-il pu être à l'origine de deux saisons aussi diamétralement
opposées ? Mystère.
Trombi:
Chris Kerson: (right droite)
Les chansons des génériques des deux saisons sont interprétées par T-Bone Burnett et non Leonard Cohen.
RépondreSupprimerT-Bone Burnett est chargé de superviser la musique de la série. De ce fait, c'est bien lui qui a choisi d'intégrer cette chanson de Leonard Cohen. Mais il ne chante pas.
SupprimerAu temps pour moi, vous avez raison.
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