1967
Les grandes vacances
Cinéaste: Jean Girault
Comédiens: Martine Kelly - Louis de Funès - Claude Gensac
Notice SC
Notice Imdb
Vu en dvd
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J'ai cru comprendre que dans la
filmographie de Louis de Funes "Les grandes vacances"
ferait partie des vilains petits canards. J'espère avoir mal compris
; c'est une affaire entendue que je me fais parfois des histoires je
ne sais comment. Si ce film là est mal aimé par les aficionados
defunésiens, je me demande bien pourquoi.
Oh, je peux trouver sans doute que
certains comédiens parmi les jeunes qui entourent de
Funès ne sont pas très
bons, à commencer par Martine Kelly. Est-elle mauvaise
ou bien le scénario pondu par Jacques
Vilfrid et Jean
Girault lui livre-t-il un
personnage tarte?
L'image de la jeunesse que véhicule ce
film est assez affligeant de mièvrerie. A tel point que cela en
devient presque drôle, manière nanar, voyez? Le film sort en 1967
et on comprend en voyant ce film que la jeunesse soit sortie dans la
rue chercher la plage sous les pavets.
Oui, Les grandes vacances, comme Oscar
du reste, est un film terriblement vieillot, aveugle face à la
réalité de son époque, mais étrangement son côté arriéré ne
dérange pas plus qu'un discours de Pépé sur le mode "c'était
mieux avant". Ses caractéristiques sont de fait attaquées de
front par cette jeunesse qui fugue, qui glisse Playboy ou Rock'n Folk
dans les pages d'un herbier, qui va à Olympia plutôt qu'au musée
Carnavalet. Et les vieux papas autoritaires font la course pour
essayer de rattraper leurs espiègles progénitures. Ils finissent
par une fameuse gueule de bois. Il en sera de même pour toute la
France un an plus tard.
Peu à peu l'analyse semble glisser,
mais je n'irais tout de même pas jusqu'à dire que Les grandes
vacances prophétisent Mai 68. La vérité qui me plaît doit être
dans l'entre deux : Les grandes vacances est une comédie familiale,
gentille, bâtie sur la personnalité préférée de Louis de Funès : un type
dépassé par les événements. Sur cette idée maintenant si
ordinaire qu'elle peut être considérée comme une recette, Jean
Girault et Jacques
Vilfrid écrivent une
sorte d'odyssée rigolote.
Après tout, ils n'ont sûrement pas
d'autres ambitions que faire le maximum d'entrées avec une vedette
tellement considérable que toute autre ambition les dépasse sans
doute. De ces vieux films populaires, il reste toujours quelque chose
s'il y a quelque talent à pêcher. Celui de Louis de Funès est si puissant
et complexe qu'il lui en faut peu pour briller à la grande époque
où il pète encore la forme. Alors, rendons au moins cet hommage à
ceux qui ont présidé à la production de tels films : ils ont
permis de mettre en valeur en toute liberté le génie de ce
gigantesque comédien.
Certes, le scénario n'est pas des plus
équilibrés. On a une grande première partie où l'anglaise
débarque et affole tout le monde, à commencer par l'austère ibère.
Un peu longue, elle a le mérite de bien présenter les personnages.
La deuxième partie est la plus mouvementée. De
Funès suit cette
récalcitrante jeunesse le long de la Seine avec des séquences
épiques et drôles. C'est de loin la plus fofolle, la plus amusante
partie. J'aime surtout l'épisode Groote Lulu. Enfin, on a droit à
un voyage écossais qui plaît davantage aux bambins, partie enlevée,
plus courte, dynamique et romantique, mais que je trouve peut-être
un peu trop excessive dans ses effets, sans être non plus
désagréable.
Le plus gros défaut de ce film
reste sa triste et scandaleuse sous-exploitation de Claude Gensac
que
j'aime et chéris. Les deux ou trois scènes où elle masse l'ibère
nerveux ne suffisent pas à mon bonheur. J'aime le petit gimmick avec Mario David
également, et la tête pour le moins déconfite de Maurice Risch devant les excentricités culinaires britanniques de
l'époque.
Sinon le film manque de matière, de
seconds rôles flamboyants. Ferdy Mayne
m'a tout l'air
sympathique, mais pas la chanson : cela ne suffit pas à en faire un
personnage marquant. Le film repose donc essentiellement sur Louis de Funès.
Malgré tous ces petits défauts, Les grandes vacances reste un bon souvenir, celui d'un agréable divertissement pour l'enfant que j'étais, pour qui la présence de Louis de Funès était une espèce de garantie d'évasion, de chaleur, de rire, de beaucoup de couleurs. Aujourd'hui, si ce goût là s'est forcément altéré avec l'âge, il n'en demeure pas moins vrai qu'il est toujours vivant, palpitant. Moins intense, mais toujours présent.
Trombi:
Dominique Marcas (gauche, left):
Jean Falloux? et Billy Kearns:
Christiane Muller (centre):
Bernard Charlan (left, gauche):
Richard Larke (centre):
Lionel Vitrant (centre):
? et ?:
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